Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Papilles

Soumaya Merhi, la belle énergie de l’ambition

Photo DR

Vingt-neuf ans, un grand sourire et la volonté de réussir. Soumaya Merhi, boulangère à Tripoli, a lancé une entreprise qui confectionne du kaak, des biscuits et des bars énergétiques à base de produits sains qui seront vendus dans tout le Liban.

Née au Canada d'un père libanais, homéopathe, et d'une mère allemande, enseignante, Soumaya, un beau mélange ancré dans son ADN, a grandi au Liban-Nord avant de s'envoler à 16 ans, une bourse en main, passer deux années à New Mexico et décrocher un bac international. C'est en Allemagne, où elle travaille un an auprès d'enfants malades, que la nutrition l'interpelle, sur un plan à la fois thérapeutique et holistique. Elle retourne ensuite à Montréal où elle entreprend des études dans des domaines variés, anthropologie, sociologie, nutrition socio-économique et business. Elle travaille aussi avec une chef pâtissière japonaise, Marilu, dans un restaurant-café fusion. « Elle m'a appris le goût des choses. »

« Puis je suis rentrée au Liban et j'ai entamé le travail à la boulangerie de mon père qui avait commencé à confectionner un pain d'avoine », se souvient Soumaya Merhi, le visage clair, les yeux presque transparents. Elle rajeunit le concept et se lance dans cette nouvelle aventure, un pari risqué pour la jeune fille qui se fixe pour mission de diriger, mais surtout de former cinq boulangers originaires de la capitale du Liban-Nord.

L'entente sera parfaite. Bûcheuse, elle s'investit à fond, s'occupe de la fabrication, de l'emballage, de la distribution. Elle vend les produits qu'elle crée à Souk el-Tayeb sous le label Bread Basket Square. Un panier avec de bonnes céréales et des biscuits carrés...
« J'ai réussi mon défi », souligne-t-elle fièrement. Et on la comprend. « Qui aurait dit qu'une fille venue de Tripoli pourrait s'y imposer, à la tête d'une équipe entièrement masculine, vendre ses pains et ses biscuits à Souk el-Tayeb et réussir ? » demande-t-elle. Mais, quelques courtes années plus tard, cette boule d'ambition commence à s'ennuyer un peu, à s'impatienter, et veut grandir. Petit à petit certes, mais grandir.

Depuis quelques années, mis à part Souk el-Tayeb, Soumaya Merhi vend toute une gamme de produits qui comprend du kaak à l'huile, au thym, au sésame, aux graines noires ; des biscuits aux dattes, aux pistaches, aux noix, aux herbes, au chocolat noir et à l'orange ; du maamoul à l'avoine et des barres de céréales, les premières fabriquées au Liban, dans diverses épiceries bio de Beyrouth.

Son ambition est certes d'augmenter ses ventes, mais aussi de proposer à tous les Libanais des produits sains à des prix abordables. Le concept et les biscuits sont là, il suffit de relier les points entre eux... Elle frappe à toutes les portes, trouve trois investisseurs et prend son envol. C'est ainsi qu'elle choisit, en mai dernier, de modifier le branding et (re)baptise tout ses produits Taqa, énergie en arabe. « Le nom est venu quand j'expliquais à ma grand-mère que je confectionnais des barres de fruits », note-t-elle. En même temps, elle installe ses bureaux à Beyrouth, un arrêt charmant à la rue Pasteur, où l'on peut à la fois déguster ses produits et prendre un café. Elle crée un nouvel emballage, une identité jeune et naturelle, qui lui ressemble, et s'associe, parce qu'elle voit encore plus grand, avec un important distributeur... « La semaine dernière, j'ai fait un essai. J'ai mis des biscuits dans huit points de vente relevant de stations d'essence... J'ai tout vendu en 48 heures, soit 500 unités », raconte Soumaya Merhi, qui veut assurer au consommateur libanais un produit sain à un prix abordable. « Bientôt, ils seront disponibles partout », dit-elle, convaincue.

Prévoyante, elle pense à la prochaine étape. L'export, le Koweït, où la marque existe déjà, le Qatar et la Jordanie, et d'autres marchés potentiels comme l'Asie.

Pour cette boulangère de Tripoli, mais surtout du monde– un monde jeune, ambitieux et ouvert–, rien ne semble impossible. Ce qu'elle déteste le plus ? « Ce sont les personnes qui me souhaitent bonne chance avec mon projet, ou qui achètent mes produits "pour m'encourager"... Je ne fais pas un travail d'amateur – nous sommes également certifiés ISO 22000:2005 –, et le succès de la marque le confirme... » précise-t-elle.
Son objectif en chiffres : tripler la vente avant la fin de cette année. Et, surtout, (se) faire plaisir avec une gamme saine, bonne et de qualité à laquelle, déjà, tous les sportifs sont accros.

 

 

Dans la même rubrique

La success story parisienne du Libanais Alan Geaam

Gaby Bustros et Walid Tasso, le goût des bonnes choses

La cuisine, retour aux sources de Yasmina Alami

Les desserts de Nicole Razzouk, des goûts et des couleurs

Vingt-neuf ans, un grand sourire et la volonté de réussir. Soumaya Merhi, boulangère à Tripoli, a lancé une entreprise qui confectionne du kaak, des biscuits et des bars énergétiques à base de produits sains qui seront vendus dans tout le Liban.
Née au Canada d'un père libanais, homéopathe, et d'une mère allemande, enseignante, Soumaya, un beau mélange ancré dans son ADN, a grandi...

commentaires (3)

LE SUCCES DE LA JUSTE AMBITION... FELICITATIONS DE TOUT COEUR A LA JEUNE FILLE !

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 36, le 29 juin 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • LE SUCCES DE LA JUSTE AMBITION... FELICITATIONS DE TOUT COEUR A LA JEUNE FILLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 36, le 29 juin 2017

  • Bravo, l'idée est belle et...bonne, bon courage pour la suite! Entre nous...pour ne pas "revenir plein de sacs en plastique du supermarché"...suffit de prendre chaque fois un de ces très grands sacs à carreaux disponibles partout dans le commerce...et d'y mettre en vrac tous les produits "Taqa"...plus tous les autres, bien-entendu !!! Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 15, le 29 juin 2017

  • tout ca est tres bien et encourageant. Mais je ne pense pas acheter. A regarder les photos, je note que l'emballage interne n'est malheureusement pas recyclable. et j'en ai marre de detruire mon pays pour manger des biscottes, aller au supermarche et revenir pleins de sacs plastic, etc...

    George Khoury

    07 h 54, le 29 juin 2017

Retour en haut