Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Papilles

Lara Batlouni : la cuisine, une alchimie

Photo DR

C'est une femme qui aime la bonne chère et qui ne le cache pas. Un peu ronde, fière de l'être, elle donne le ton. « Je suis économiste, pas mannequin. Je peux donc me permettre d'avoir quelques kilos superflus. Ça n'influera en aucun cas sur ma carrière. Je peux aussi ne faire aucun sacrifice et être heureuse en mangeant, confie-elle. La cuisine ressemble à de l'alchimie. À partir d'ingrédients insignifiants, on peut créer quelque chose de beau et de bon ».

Cette femme, qui poste depuis quelques années photos et recettes sur Instagram et Facebook sous le nom de the kitchen diaries, a commencé à s'intéresser à la cuisine quand elle était étudiante à Londres. De retour au Liban, tout en travaillant en tant que consultante économique, elle enseigne la cuisine chez elle, prenant aussi elle-même des cours de cuisine pour se perfectionner, et monte une minientreprise de catering à partir de sa maison, un projet actuellement mis en veilleuse. « En 2001, lorsque je suis partie pour un master à la London School of Economics, je mangeais tous les jours à la cantine. J'en ai eu rapidement ras-le-bol des fish and ships. Certes, j'ai découvert de nouvelles saveurs comme la nourriture indienne, mais les plats libanais me manquaient. J'ai donc décidé de me mettre aux fourneaux, empruntant à ma mère ses premières recettes », raconte-t-elle. Quelques étudiants libanais, nostalgiques des saveurs du pays, goûtent à sa nourriture. « Ils achetaient les ingrédients et j'allais cuisiner chez eux », se souvient-elle.

De retour au Liban, Lara Batlouni travaille à temps partiel sur des projets du PNUD. Elle se marie, a son premier enfant. À côté de tous ces petits bonheurs personnels, elle en trouve un, essentiel, en cuisinant, ce qui lui vaut (jusqu'à présent) les critiques de ses parents. «La cuisine est le cœur d'une maison. S'il n‎'y a pas de vie dans une cuisine, il n'y a pas de vie à la maison. D'ailleurs, c'est la pièce que j'utilise le plus chez moi », dit-elle.

Mais la véritable aventure commence en 2010. « Deux amies voulaient apprendre la recette d'un poulet rôti. Je leur ai proposé de venir faire la cuisine chez moi. J'ai acheté les ingrédients nécessaires et nous avons commencé », raconte-t-elle. Lara Batlouni donnera ainsi durant plus d'un an des cours de cuisine. Elle se perfectionne auprès de chefs libanais et internationaux, tout en continuant à travailler auprès du PNUD. Puis elle va un peu plus loin en acceptant de se charger d'invitations, avant d'avoir son second enfant. « Jusqu'à l'année dernière, chaque midi je faisais la livraison d'une quinzaine de plats du jour dans divers endroits de Beyrouth. Je cuisinais le même plat à ma famille et mes clients. À l'heure du déjeuner, je livrais moi-même les commandes. Avec deux petites filles, c'est devenu un peu fatigant », avoue-t-elle.
« La nourriture rapproche les gens. C'est beaucoup plus facile de nouer une conversation avec une personne quand on partage un repas avec elle. J'aime l'idée de la création et de la transformation, qui existent en gastronomie. »

Après de nombreuses tentatives, Lara Batlouni met au point ses propres recettes. « Il faut beaucoup essayer avant d'arriver à une recette parfaite », note-t-elle. Méticuleuse, elle pèse tous ses ingrédients au gramme près, que ce soit pour les recettes salées ou sucrées.« Si j'ai lancé mon projet de plat du jour, c'est parce que j'avais envie que tout le monde mange sain. Je ne rechigne jamais sur la qualité des aliments. Je cuisine aux autres comme si je le ferais pour moi-même », explique-t-elle.

Aujourd'hui, avec son travail à temps plein et ses deux enfants, Lara Batlouni a mis en veilleuse son service catering. Mais faire la cuisine lui manque. Son temps un peu plus libre lui laisse l'opportunité de s'adonner à ses autres passions, la danse orientale et la restauration d'objets anciens. Il y a tout juste un an, elle a entamé une nouvelle activité avec une amie. « Nous chinons et repérons des pièces anciennes que nous restaurons avec l'aide de professionnels puis nous les mettons en vente sur notre page Facebook », dit-elle. Pleine d'énergie et d'idées, elle pense déjà réunir tous ses plaisirs. « Je voudrais ouvrir un espace qui serait à la fois une petite salle d'exposition et un salon de thé ; j'y présenterai les objets restaurés et je servirai des cakes, des gâteaux et peut-être même des plats du jour », conclut-elle. En attendant, ses kitchen diaries feront attendre ses followers, tout en leur mettant l'eau à la bouche!

 

PS : Suite aux commentaires reçus par nos lecteurs, nous tenons à préciser, après vérification avec le rédacteur en chef, que le mot "chère" dans la première phrase du texte est correct et qu'il n'y a pas d'erreur dans la formulation.

 

 

Dans la même rubrique

Omar Koreitem, de la mairie de New York à la restauration parisienne

Soumaya Merhi, la belle énergie de l'ambition

La success story parisienne du Libanais Alan Geaam

Gaby Bustros et Walid Tasso, le goût des bonnes choses

La cuisine, retour aux sources de Yasmina Alami

Les desserts de Nicole Razzouk, des goûts et des couleurs

C'est une femme qui aime la bonne chère et qui ne le cache pas. Un peu ronde, fière de l'être, elle donne le ton. « Je suis économiste, pas mannequin. Je peux donc me permettre d'avoir quelques kilos superflus. Ça n'influera en aucun cas sur ma carrière. Je peux aussi ne faire aucun sacrifice et être heureuse en mangeant, confie-elle. La cuisine ressemble à de l'alchimie. À partir...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut