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Liban - Le village préféré des Libanais 2017

Le nouveau défi de Sir el-Denniyé : comment faire fructifier la victoire

L'esprit sportif de Bhamdoun, ainsi que les leçons de démocratie et d'unité ont été au cœur de la cérémonie de remise du trophée à Sir el-Denniyé, village préféré des Libanais pour 2017.

De g. à dr., le rédacteur en chef, la directrice marketing et le directeur exécutif de « L’OLJ », le président de la municipalité de Sir el-Denniyé, le député de Denniyé, le représentant de la Fransabank et la maîtresse de cérémonie, lors de la remise du trophée du Village préféré des Libanais 2017. Photo Michel Sayegh

Ils sont venus, ils sont tous là : députés, responsables politiques et militaires, membres des différentes municipalités de Denniyé, religieux chrétiens et musulmans, scouts, bénévoles et même une délégation venue de Bhamdoun. Ils étaient tous présents samedi, dans le caza de Denniyé, pour célébrer la victoire de Sir el-Denniyé, village préféré des Libanais pour 2017, une initiative lancée par L'Orient-Le Jour, en partenariat avec la Fransabank, livelovebeirut et Souk el-Tayeb, et qui avait vu Akkar el-Atika remporter, en 2016, le titre.

Avec ce concours dans lequel ils sont entré à bras-le-corps, les Siriotes ont mené un rude combat. D'abord face à leurs neuf concurrents, notamment les Bhamdouniotes, qui les suivaient de quelques points seulement. Mais la bataille principale a été contre leurs propres démons. À Sir, comme dans tous les villages libanais, les divisions familiales, claniques et politiques minent souvent les relations entre les villageois. Sauf que le village préféré des Libanais a été une occasion en or pour unir tous les habitants du village, et même ceux de la diaspora, éparpillés entre l'Australie, l'Arabie saoudite, le Koweït et l'Afrique, pour faire gagner Sir.

L'enthousiasme et le dynamisme des jeunes bénévoles, ainsi que les responsables politiques et municipaux du village ont également permis de rassembler les habitants des autres villages et municipalités de Denniyé, mais aussi les députés de Tripoli et du Liban-Nord pour soutenir Sir.
« Le concours a été une opportunité pour briser les barrières entre les Libanais et les municipalités. Il a uni les habitants du Liban-Nord et de Denniyé, toutes orientations politiques confondues », a ainsi affirmé Rawaa Fatfat, coordinatrice de la campagne de vote à Sir.

 

 

 

 

(Lire aussi : Le village préféré des Libanais se joue aussi dans l'assiette)

 

 

Fête et fierté
Lors de la présentation du trophée aux responsables de Sir, Ziyad Makhoul, rédacteur en chef de L'Orient-Le Jour, a d'ailleurs longtemps insisté sur les leçons données par les Siriotes à l'ensemble des Libanais. Pour leur enthousiasme, leur unité et leur solidarité au service d'un seul objectif : faire gagner leur village. Mais aussi pour le respect absolu de la démocratie qu'ils ont montré dans l'exercice du vote, et surtout pour leur esprit sportif face à leurs adversaires, notamment le village de Bhamdoun, arrivé en deuxième place. « C'est maintenant qu'il faut se battre à chaque instant pour ne jamais cesser d'embellir votre village à tous les niveaux et donner l'exemple au reste des Libanais », leur a-t-il dit.

À Sir el-Denniyé hier, l'ambiance était à la fête. Et à la fierté. Surtout chez les jeunes dont le visage rayonnait de joie, de bonheur et d'espoir. « La bataille a été merveilleuse. Nous avons passé des moments inoubliables », a ainsi affirmé Ouday Hawchar, un jeune bénévole qui a sillonné les régions de Denniyé, Tripoli et Akkar à la recherche de votes en faveur de son village. « À un moment, il y avait près de mille voix de différence entre nous et Bhamdoun. Nous avons paniqué et redoublé d'efforts, en faisant des tournées jusque tard dans la nuit pour récolter des voix », ajoute-t-il tout sourire. En fin de compte, leur ardeur a payé et Sir a gagné.

Pour Rawaa Fatfat, le plus important dans cette victoire est que, enfin, Sir est sur la carte touristique du Liban. « Nous espérons en outre voir les autorités libanaises s'intéresser à nous, à notre région, en investissant et en multipliant les projets de développement » pour que « notre joie ne soit pas éphémère, parce que nous voulons un avenir meilleur, un village encore plus beau ».

 

(Lire aussi : Dania Kassar : Le village préféré des Libanais est une initiative fédératrice)

 

La victoire, une « responsabilité »
En effet, selon le député et ancien ministre Ahmad Fatfat, Sir el-Denniyé a été taxé à tort de foyer de radicalisme et de terrorisme, notamment après les événements de décembre 1999. « Ce concours et cette victoire ont montré le vrai visage de Sir : celui de la convivialité, de la modération, du respect de l'autre, de la beauté ». Et d'ajouter : « Cette victoire est aussi une responsabilité. Aujourd'hui nous sommes face à un nouveau défi. Celui de faire fructifier cette victoire pour développer le tourisme dans cette région. La balle est dans notre camp et il faut savoir profiter de la visibilité offerte par ce concours pour appeler l'État à se tourner vers cette région délaissée depuis longtemps. »

Il faut dire que les premiers signes encourageants commencent à se faire voir. Le gérant du célèbre Sir Palace Hotel, Ammar Agha, a ainsi affirmé à L'Orient-Le Jour qu'un couple de Libanais est venu récemment passer une nuitée dans son établissement après avoir entendu parler de Sir à l'occasion du concours. Une situation confirmée par Mohammad Saadiya, le président de la Fédération des municipalités de Denniyé, qui cite une étude estimant à 0,1 % la part d'informations qui concerne Sir dans les nouvelles au Liban. M. Saadiya espère ainsi un changement de cap de la part des médias « après ces élections qui se sont déroulées dans la convivialité et la concurrence loyale. Pour une fois, nous avons eu un scrutin libre et démocratique au Liban », sourit-il, dans une allusion à peine voilée à l'ensemble de la classe politique libanaise...

Dans ce contexte, le président du conseil municipal de Sir, Ahmad Alam, a annoncé la mise en œuvre d'un plan touristique avec l'ouverture prochaine d'un bureau d'information chargé, entre autres, de contacter les ambassades et les agences de voyages pour encourager les touristes à visiter Sir el-Denniyé. Revenant sur la leçon donnée par Sir aux Libanais, il a conclu : « C'est ainsi que les batailles électorales se font, avec passion, amour, démocratie, et non avec des armes. »

 

Pour mémoire 

Les festivités de Sir el-Denniyé ajournées

Sir el-Denniyé « fiancée du Liban » ; la palme de l’esprit sportif à Bhamdoun

 

Reportages

#1 Anjar, pour rêver de paix et d'Omeyyades...

#2 Aqoura, l'Éden d'Ève et de sa pomme...

#3 Beit Chabeb, au son des cloches des églises...

#4 Bhamdoun, ou la réinvention du temps passé...

#5 Hasroun, creuset d'histoire et tuiles si rouges...

#6 Maasser el-Chouf, et des cèdres comme s'il en pleuvait...

#7 Qleilé, tout récent, tout doux, tout chaud

#8 Sir el-Denniyé, doublement gratifié par Dieu...

#9 Tannourine, et les cinq sens en bandoulière...

#10 Tebnine, Toron à bras (ou)verts...

 

Ils sont venus, ils sont tous là : députés, responsables politiques et militaires, membres des différentes municipalités de Denniyé, religieux chrétiens et musulmans, scouts, bénévoles et même une délégation venue de Bhamdoun. Ils étaient tous présents samedi, dans le caza de Denniyé, pour célébrer la victoire de Sir el-Denniyé, village préféré des Libanais pour 2017, une...

commentaires (1)

J'ai essayé de visiter Sir al Dounieh en 2011 car le site web du ministère de tourisme parlait de Sir et ses ruines Romains et de la montagne la plus haute du Liban. Malheureusement je n'ai pas pu trouver le chemin, en passant par Zgharta, j'ai suivi la route vers Miryata puis il y avait un blockage total/problèmes de traffic entre Zgharta et Miryata, typique pour les banlieus de Tripoli et encore pire à Beyrouth. Il faudrait avoir un bon système de transport public au Liban, des bus ou ... un système de trains de nouveau ? (comme prendre le train de Bhamdoun vers Tripoli gare comme dans le passé).

Stes David

18 h 48, le 29 août 2017

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Commentaires (1)

  • J'ai essayé de visiter Sir al Dounieh en 2011 car le site web du ministère de tourisme parlait de Sir et ses ruines Romains et de la montagne la plus haute du Liban. Malheureusement je n'ai pas pu trouver le chemin, en passant par Zgharta, j'ai suivi la route vers Miryata puis il y avait un blockage total/problèmes de traffic entre Zgharta et Miryata, typique pour les banlieus de Tripoli et encore pire à Beyrouth. Il faudrait avoir un bon système de transport public au Liban, des bus ou ... un système de trains de nouveau ? (comme prendre le train de Bhamdoun vers Tripoli gare comme dans le passé).

    Stes David

    18 h 48, le 29 août 2017

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