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Liban - Terrorisme

Les FSI ont déjoué le projet d’attentat contre un avion en Australie, affirme Machnouk

Etihad Airways dément les informations avancées par le ministre de l'Intérieur.

Le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, lors de sa conférence de presse. Photo tirée de la page Twitter du ministre de l’Intérieur

Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a affirmé hier que les Forces de sécurité intérieure ont déjoué le projet d'attentat à la bombe visant un vol de la compagnie d'Abou Dhabi, Etihad Airways, au départ de Sydney, le 15 juillet dernier.

« Les services de renseignements des FSI ont prouvé qu'ils étaient l'un des meilleurs en matière de lutte antiterroriste. (...) Ils ont déjoué une opération qui devait avoir lieu à bord d'un vol émirati en provenance d'Australie. Cette opération devait être menée par un Libanais originaire du Nord », a annoncé M. Machnouk, lors d'une conférence de presse. « Cet homme est un kamikaze libanais du nom de Tarek Khayat. Il s'agit en fait de quatre frères motivés par la vengeance. L'un d'eux s'était installé à Raqqa en Syrie et avait rejoint les rangs du groupe État islamique. Il était surveillé par les SR des FSI », a révélé le ministre de l'Intérieur.
« La bombe préparée devait exploser vingt minutes après le décollage de l'avion, mais l'opération a échoué en raison d'un excès de poids dans la valise qui renfermait l'engin explosif », a expliqué M. Machnouk. Il a affirmé qu'il y avait 120 Libanais sur les 280 passagers du vol. « Il s'agissait d'envoyer un message (de la part des terroristes présumés) aux Émirats arabes unis », a assuré le ministre libanais.

Le 30 juillet, le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, avait déjà annoncé qu'une importante opération de contre-terrorisme avait eu lieu la veille pour déjouer un complot terroriste visant à provoquer la chute d'un avion. Il avait indiqué que quatre suspects avaient été arrêtés à Sydney.

Deux de ces suspects, Khaled Khayat, 49 ans, et Mahmoud Khayat, 32 ans, ont été inculpés dans cette affaire pour avoir préparé ou projeté « un acte terroriste ». La justice leur a refusé une libération sous caution et le dossier a été renvoyé au 14 novembre. Ils sont soupçonnés d'avoir été téléguidés par l'EI pour mettre au point une bombe destinée à l'avion d'Etihad. Un troisième suspect a été relâché sans aucune charge. Et un quatrième, identifié par son avocat comme étant Khaled Merhi, était inculpé pour possession d'arme et relâché.

La presse australienne avait rapporté que les suspects possèdent la double nationalité australienne et libanaise.
Selon la police australienne, ce projet a avorté, l'engin n'ayant pas franchi l'étape de l'enregistrement des bagages et les suspects ont alors envisagé de mettre au point un engin « de dispersion chimique » et de commettre un attentat au gaz toxique. Cet attentat n'aurait pas forcément visé un avion mais un lieu fréquenté de manière générale.

 

(Lire aussi : Mort "probable" d'un jihadiste australien d'origine libanaise et deux de ses enfants à Raqqa)

 

Démenti
Dans un communiqué publié par le site « al-Imarat el-Yom », repris par le site IM Lebanon, un porte-parole de la compagnie de l'Emirates Airways a démenti les informations avancées par le ministre de l'Intérieur libanais, soulignant que « les informations relatives à cette affaire sont infondées. Ce sont de pures rumeurs émises par des sources non vérifiées visant à susciter une inquiétude et une tension dans les Émirats ».
Le ministère de l'Intérieur n'a pas tardé à répondre en précisant dans un communiqué publié en soirée que « l'information parue dans le démenti n'est pas officielle et ne figure sur aucune des agences de presse officielle des Émirats arabes unis ». Le texte précise que l'avion qui était « visé par l'attentat relève de Etihad Airways et non pas de Emirates Airways ».

 

Attentats de Bruxelles
Sur un autre plan, Nouhad Machnouk a affirmé que les SR des FSI étaient impliqués dans l'enquête sur les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, sans en dire davantage.
Attribuées à la même cellule qui avait commis les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts) à Paris, les attaques des kamikazes de Bruxelles, revendiquées par l'EI, avaient fait 32 morts et plus de 320 blessés.

 

Blocus financier
Nouhad Machnouk a profité de sa conférence de presse pour déplorer par ailleurs « le blocus financier imposé aux SR des FSI depuis six mois. Ce blocus est injustifié et illogique ». Le ministre a ainsi appelé à davantage de financement pour ce service de renseignements. Il a tenu à préciser à ce sujet qu'en dépit du blocus financier imposé, les FSI « n'ont jamais renoncé à leurs responsabilités nationales ».

M. Machnouk a également saisi l'occasion pour faire un bilan des « réalisations effectuées » par les FSI au cours de l'année 2017. « Les éléments de ce service (sécuritaire) ont arrêté près de 28 000 personnes pour des crimes divers », a précisé M. Machnouk, qui s'est en outre félicité de l'organisation de 50 festivals d'été dont la sécurité a été confiée aux FSI, une mission qui a été remplie « de manière impeccable », a-t-il dit.
Le ministre n'a pas oublié de rendre hommage à l'armée libanaise, « qui bénéficie d'une unanimité parmi les Libanais jamais vue auparavant et qui s'est manifestée sur les médias sociaux ».

M. Machnouk a commenté l'opération militaire menée par la troupe dans les jurds de Ras Baalbeck et du Qaa contre l'État islamique, estimant que « ses résultats sont rassurants ». Il a enfin indiqué que dans le cadre de la coordination décidée lors de la dernière réunion du Conseil supérieur de la défense, la direction des FSI a mis 700 officiers à la disposition de l'armée. Selon l'agence al-Markaziya, l'institution militaire n'a jamais formulé une telle requête.

 

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