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À La Une - Crise

Au Venezuela, la Constituante entame ses travaux en limogeant la procureure dissidente

Présidée par Delcy Rodriguez, l'ex-cheffe de la diplomatie, cette assemblée aura pour mission de réécrire la Constitution de 1999 promulguée par le défunt Hugo Chavez.

 

La nouvelle Assemblée constituante du Venezuela a limogé la procureure générale Luisa Ortega, une des principaux adversaires du président socialiste Nicolas Maduro. AFP / Ronaldo SCHEMIDT

La nouvelle Assemblée constituante du Venezuela, aux pouvoirs illimités, a marqué un grand coup dès le début de ses travaux samedi en limogeant la procureure générale Luisa Ortega, une des principaux adversaires du président socialiste Nicolas Maduro.

La procureure avait indiqué un peu plus tôt aux journalistes que des unités de la Garde nationale bolivarienne (GNB) ayant pris position autour des bureaux du Parquet général dans le centre de Caracas, l'avaient empêchée d'y accéder.

"C'est une dictature!" avait-elle dénoncé. "Non seulement ils arrêtent les gens arbitrairement, mais ils les font juger par la justice militaire, et maintenant ils ne laissent pas entrer la procureure générale dans son bureau".
Mme Ortega a promis de continuer "à lutter pour la liberté et la démocratie au Venezuela".

Le Parquet général avait ouvert mercredi une enquête pour fraude électorale présumée lors du scrutin par lequel l'Assemblée avait été désignée le 30 juin, et avait réclamé l'annulation de l'installation de cette toute-puissante institution. Mais l'initiative a peu de chances d'aboutir, toutes les précédentes ayant été neutralisées par la Cour suprême (TSJ), accusée par l'opposition d'être inféodée au pouvoir.

Nommée en 2007 par le défunt président Hugo Chavez, Mme Ortega est la principale figure institutionnelle à défier son successeur, M. Maduro. La Constituante a annoncé qu'elle sera remplacée provisoirement par un proche du pouvoir, le "défenseur du peuple" (ombudsman) Tarek William Saab.

 

(Pour mémoire : La Constituante inaugurée, malgré le rejet de l'opposition)

 

Suspendu par le Mercosur
Réunis à Sao Paulo, les ministres des Affaires étrangères du Brésil, de l'Argentine, de l'Uruguay et du Paraguay ont décidé de suspendre politiquement le Venezuela du Mercosur, le marché commun sud-américain, "pour rupture de l'ordre démocratique".

Le Venezuela est déjà mis à l'écart du Mercosur depuis décembre, pour des raisons commerciales. Mais le marché commun a cette fois invoqué la "clause démocratique", afin d'obtenir une plus grande répercussion politique. Cette clause n'avait été utilisée qu'une seule fois auparavant, en 2012, pour sanctionner le Paraguay après la destitution du président Fernando Lugo.

"La suspension ne sera levée (...) qu'une fois que les autres membres du groupe auront considéré que l'ordre démocratique a été pleinement rétabli", a expliqué le Mercosur dans un communiqué.

Les pays fondateurs ont conditionné la levée de cette suspension à "la libération des prisonniers politiques, la restauration des compétences de pouvoir législatif, la reprise du calendrier électoral et l'annulation de l'Assemblée constituante".

Présidée par l'ex ministre des Affaires étrangères Delcy Rodriguez, la Constituante aura pour mission de réécrire la Constitution de 1999 promulguée par Chavez. Installée officiellement vendredi, la Constituante a fait savoir au début de ses travaux samedi qu'elle siégerait pour une durée maximale de deux ans.
Comme l'a promis le président Nicolas Maduro, elle doit apporter la "paix" et redresser l'économie de cette nation pétrolière, naguère immensément riche.

L'opposition accuse en revanche le dirigeant socialiste de vouloir accroître ses pouvoirs et prolonger son mandat qui s'achève en 2019.

Les constituants, situés au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du président, siègeront dans le "salon elliptique", à quelques dizaines de mètres de l'hémicycle dans lequel se réunissent les députés élus fin 2015 et majoritairement issus de l'opposition. Ce qu'ils entendent continuer à faire, ont annoncé les adversaires de M. Maduro, faisant craindre des tensions au sein du bâtiment. 

 

(Lire aussi : Vers une reconnaissance internationale du gouvernement d’union de l’opposition vénézuélienne ?)

 

'Coexistence'
"Ce qui est envisagé, c'est la coexistence (...) Ce qui ne peut pas arriver c'est que les pouvoirs constitués méconnaissent les décisions de l'Assemblée constituante", avait expliqué Delcy Rodriguez à l'AFP, quelques jours avant son élection.

Reste que la Constituante a la faculté de dissoudre le Parlement. "Nous n'allons pas céder", a affirmé sur Twitter la coalition de l'opposition (MUD).

L'élection le 30 juillet de la Constituante, entachée par des violences qui ont fait dix morts, a suscité un tollé international, dont la condamnation inhabituellement ferme du Vatican, alors que déjà plus de 120 personnes ont été tuées en quatre mois de manifestations contre le gouvernement.

"Pour la communauté internationale (...) le message est clair, très clair: nous, les Vénézuéliens, résoudrons notre conflit, notre crise, sans aucune sorte d'interférence étrangère, sans aucune sorte de mandat impérial", a prévenu la présidente de la Constituante lors de son discours d'investiture.

 

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La procureure avait indiqué un peu plus tôt aux journalistes que des unités de la Garde nationale bolivarienne (GNB) ayant pris...

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NICOLAS MADURO N,ETAIT-IL PAS LE CHAUFFEUR DE CHAVEZ ? IL CROIT TOUJOURS CONDUIRE UN TAXI...

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 40, le 05 août 2017

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Commentaires (1)

  • NICOLAS MADURO N,ETAIT-IL PAS LE CHAUFFEUR DE CHAVEZ ? IL CROIT TOUJOURS CONDUIRE UN TAXI...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 40, le 05 août 2017

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