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À La Une - Liban

Nasrallah : Le Hezbollah "au service" de l'armée dans sa bataille contre l'EI

Le leader du parti chiite a salué le rôle et l'action des autorités libanaises et syriennes lors de la bataille du jurd de Ersal et de la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Capture d'écran

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que son parti était prêt à se mettre au service de l'armée libanaise qui doit lancer la bataille contre le groupe État Islamique (EI), présent dans les jurds de Ras Baalbeck et de Qaa, au nord de la Békaa.

Le leader du parti chiite a également salué le rôle et l'action des autorités libanaises et syriennes lors de la bataille du jurd de Ersal et de la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu.

 

Menaces contre l'EI
"Il est devenu évident que la bataille de la libération des jurds de Ras Baalbeck et de Qaa doit être menée par l'armée libanaise", a déclaré Hassan Nasrallah, précisant que "Daech contrôle un territoire vaste de 290 kilomètres carrés qui s'étend à part égale des deux côtés de la frontière entre le Liban et la Syrie.

"Dans cette bataille, l'armée libanaise va combattre sur les terres libanaises. Le Hezbollah est prêt à se mettre au service de l'armée. Nous sommes à vos côtés et nous voulons que l'armée remporte une victoire rapide et avec le moins de dommages possibles", a déclaré le chef du parti chiite.

"L'armée a toutes les capacités pour mener cette bataille, tant au niveau matériel qu'humain, et elle n'a besoin d'aucune idée venant des puissances étrangères", a-t-il ajouté, soulignant que "demander l'aide des États-Unis constituerait une catastrophe, une honte".

"La décision finale d'éliminer l'EI a été prise. Au Liban, cette bataille sera mené au nom de l'ensemble du peuple libanais qui soutiendra l'armée sans réserves", a lancé le secrétaire général du Hezbollah, avant de s'adresser aux responsables du groupe jihadiste : "Vous êtes condamnés. Vos frères d'al-Nosra n'ont pas tenu compte de nos avertissements, vous avez vu ce qui est arrivé. Vous êtes désormais prévenus", laissant néanmoins la porte ouverte à des négociations.

Hassan Nasrallah a également déclaré que l'EI sera également combattu depuis la Syrie par le Hezbollah et l'armée syrienne. "La libération de cette région est dans l'intérêt du Liban et de la Syrie", a-t-il souligné.

Le leader du Hezbollah est revenu sur les propos du ministre libanais de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, qui avait déclaré jeudi que "l'armée aurait pu mener la bataille du jurd de Ersal si le feu vert politique lui avait été donné".

"Le problème ne vient pas des militaires, mais du pouvoir politique. Qui a interdit à l'armée de lancer la bataille du jurd de Ersal ?", s'est interrogé Hassan Nasrallah. "Les années précédentes, lorsque l'armée libanaise a été attaquée et que des soldats ont été kidnappés, pourquoi la bataille contre les groupes islamistes n'a-t-elle pas été menée ? Si la décision avait été prise, nous nous serions pliés à cette décision", a-t-il poursuivi.

 

(Lire aussi : Cinq combattants du Hezbollah libérés, 8 000 jihadistes et civils syriens en route pour Idleb)

 

L'action des responsables libanais salués
Le leader du Hezbollah est ensuite revenu sur la bataille du jurd de Ersal et sur l'accord de cessez-le-feu conclu avec le Front Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra) dont la mise en application s'était poursuivie jeudi.

"Le Front al-Nosra n'a plus de territoire. Nous sommes présents dans le jurd de Ersal. Lorsque l'armée libanaise dira qu'elle est prête à prendre le contrôle de ce territoire, nous nous retirons alors, et ce sans réserves", a-t-il déclaré.

Tour à tour, le secrétaire général du parti chiite a rendu hommage au directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, au président de la République Michel Aoun, au président du Parlement Nabih Berry, ainsi qu'au Premier ministre Saad Hariri. Selon lui, tous ces responsables ont "facilité" la tenue des négociations.

Hassan Nasrallah a également salué les prisonniers du Hezbollah qui ont été libérés, ainsi que leurs familles. "J'ai une pensée pour les familles qui attendent le retour de leur fils. Nous avons encore des prisonniers auprès d'al-Nosra, de l'EI, et certains dont le sort est encore incertain. Le Hezbollah et moi-même nous nous occupons d'eux", a-t-il ajouté.

La dernière étape de l'accord conclu entre le Hezbollah et le Front Fateh el-Cham s'est déroulée hier sous l'œil des médias qui ont accompagné pas à pas la libération de cinq combattants du Hezbollah en échange du passage des convois transportant les jihadistes et leurs familles vers les zones contrôlées par leur formation à Idleb, en Syrie. Cet échange fait suite à une bataille qui a opposé, la semaine dernière dans le jurd de Ersal, le parti chiite à Fateh el-Cham. Trois autres combattants du Hezbollah faits prisonniers la semaine dernière par cette formation avaient été libérés mercredi. Trois jihadistes de Fateh el-Cham, deux détenus à la prison de Roumieh et un troisième par la Sûreté générale, avaient été libérés en contrepartie.

Concernant le sort des combattants de la Brigade Ahl al-Cham, présents dans le jurd de Ersal, et qui devaient être inclus dans l'échange de prisonniers entre le Hezbollah et Fateh el-Cham, le leader du parti chiite a déclaré que l'évacuation des combattants et leurs familles, ainsi que de réfugiés, vers le Qalamoun syrien, était en bonne voie.

Hassan Nasrallah, qui devait s'exprimer hier dans la soirée au sujet de l'étape qui va suivre la libération du jurd, avait finalement reporté son discours à aujourd'hui, afin de laisser la place à la couverture médiatique de la libération des combattants du parti chiite.

 

 (Lire aussi : L'offensive militaire à Ersal : un pari raté pour le Hezbollah ?)

 

Nasrallah remercie le régime syrien et l'Iran
"Sur le front syrien, cette bataille a été menée avec l’assentiment et la coopération du régime syrien. Nous nous sommes battus aux côtés de l'armée syrienne dans la région de Flita, en Syrie. Ce qui a permis la victoire, c'est la bataille menée sur deux fronts, en Syrie et dans le jurd de Ersal. C'est grâce à cela que nous avons remporté une victoire aussi rapidement", a poursuivi le leader du Hezbollah.

"C'est grâce au régime syrien que nous avons pu mener cette bataille. Les Libanais doivent savoir que Damas s'est comporté de manière très positive", a-t-il fait valoir, remerciant le président Bachar el-Assad, ainsi que les responsables syriens qui "ont contribué à exécuter la mise en place de l'accord de cessez-le-feu". "Nous avons également bénéficié du soutien sans failles de l'Iran, attaché à la lutte contre le terrorisme", a déclaré Hassan Nasrallah.

Sur un autre plan, le leader du parti chiite a déclaré que le dossier des réfugiés syriens ne devait pas être traité comme "un dossier politique ou économique". "J'appelle le gouvernement à prendre une position responsable qui sert les intérêts des réfugiés syriens et du peuple libanais", a-t-il lancé.

Par ailleurs, Hassan Nasrallah a évoqué à nouveau la cellule terroriste koweïtienne connue sous le nom d'el-Abdali, et dont on reparle ces jours-ci à l'occasion d'un verdict de la justice de l'émirat. Cette cellule terroriste est accusée d'avoir agi au nom du Hezbollah. "Je veux dire au peuple et aux responsables koweïtiens que nous n'avons pas d'armes au Koweït. Nous n'avons ni acheté, ni vendu, ni entreposé des armes. Toutes ces accusations sont fausses", a-t-il déclaré, ajoutant que "le Hezbollah est attaché aux meilleures relations avec le Koweït".

 

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Reportage

En "tournée" avec le Hezbollah dans le jurd de Ersal

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que son parti était prêt à se mettre au service de l'armée libanaise qui doit lancer la bataille contre le groupe État Islamique (EI), présent dans les jurds de Ras Baalbeck et de Qaa, au nord de la Békaa.
Le leader du parti chiite a également salué le rôle et l'action des autorités libanaises et syriennes...

commentaires (4)

L'armée libanaise est dans une situation qui lui fait prendre des risques inutiles . Pourtant c'est un général qui occupe les hautes fonctions de l'état. Le Hezbollah vient de ridiculiser cette armée en plein renouvellement de son équipement Au lieu de défendre la Syrie, HN devrait commencer par défendre les intérêts de son pays : un état fort, une armée forte et capable de défendre nos frontières, des partis politiques s'activant à gérer le pays. Ce n'est pas du rêve, c'est très possible de s'occuper de son pays avant d'aller s'occuper d'autres pays. ! Hélas, ce sera la fin de la distribution des petrodollars des ayatollah De tout ça , HN s'en fiche complètement Il ne cesse de nous parler des "victoires" du Hezbollah, de sa participation active dans la guerre civile syrienne, et de nous donner des leçons Une vrai catastrophe pour notre pays et une sangsue de nos forces et de notre jeunesse

FAKHOURI

10 h 43, le 05 août 2017

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Commentaires (4)

  • L'armée libanaise est dans une situation qui lui fait prendre des risques inutiles . Pourtant c'est un général qui occupe les hautes fonctions de l'état. Le Hezbollah vient de ridiculiser cette armée en plein renouvellement de son équipement Au lieu de défendre la Syrie, HN devrait commencer par défendre les intérêts de son pays : un état fort, une armée forte et capable de défendre nos frontières, des partis politiques s'activant à gérer le pays. Ce n'est pas du rêve, c'est très possible de s'occuper de son pays avant d'aller s'occuper d'autres pays. ! Hélas, ce sera la fin de la distribution des petrodollars des ayatollah De tout ça , HN s'en fiche complètement Il ne cesse de nous parler des "victoires" du Hezbollah, de sa participation active dans la guerre civile syrienne, et de nous donner des leçons Une vrai catastrophe pour notre pays et une sangsue de nos forces et de notre jeunesse

    FAKHOURI

    10 h 43, le 05 août 2017

  • PIEGE POUR DISCREDITER L,ARMEE QUE L,INTERVENTION DU COTE SYRIEN DES SYRIENS ET DU HEZBOLLAH... UNE COMBINE CONTRE L,ARMEE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 12, le 05 août 2017

  • j'aimerai savoir alors pq n'avoir pas attendu l'armee avant de commencer cette mini guerre!?! ou est ce par ce que justement le territoire incluait l'interland syrien!? pq parce que le gouvernement a refuser de parler avec assad (c'est normal) bien qu'il existe une communication militaire ici et la.... il et son regime ont ete a la base de bcp de souffrance chez une partie des libanais, tout comme israel l'a ete chez une autre partie !!! je comprend pas pq remercier l'iran !? se sont des jeunes libanais qui se sont battus non!?! meme si leur arme viennent d'iran ... pq preciser!? "pourquoi la bataille contre les groupes islamistes n'a-t-elle pas été menée ?" mais faut se rappeler le contexte qui prévalait a l'epoque non !?

    Bery tus

    23 h 53, le 04 août 2017

  • L’armée et la résistance se côtoient donc dans une longe aventure courageuse mais imprévisible . A suivre.

    Antoine Sabbagha

    23 h 44, le 04 août 2017

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