L'armée libanaise et la Croix-Rouge libanaise ont facilité lundi 24 juillet 2017 l'entrée à Ersal de 79 femmes et enfants syriens qui se trouvaient dans des camps à Wadi Hmayed, dans le jurd de Ersal où le Hezbollah mène une bataille depuis vendredi dernier contre les jihadistes. Handout via REUTERS
La direction des opérations du Hezbollah a annoncé lundi que la bataille menée dans le jurd de Ersal, cette zone aride frontalière de la Syrie, située sur les hauteurs de la bourgade sunnite en question, contre le Front al-Nosra (actuellement Front Fateh el-Cham, ndlr) "touche à sa fin", rapporte le "média de guerre" du parti chiite - un service mis en place conjointement par le Hezbollah et l'armée syrienne. La direction appelle "tous les éléments armés qui se trouvent toujours dans le jurd de Ersal à épargner l'effusion de sang en remettant leurs armes". "Qu'ils se rendent et leur sécurité sera assurée", ajoute le texte.
Selon la même source, après la publication de ce communiqué, des fuites massives ont été enregistrées dans les rangs du Front. Une partie des jihadistes ont pris la fuite à bord de mobylettes vers les lignes de démarcation avec l'Etat islamique, à l'est du jurd de Ersal, alors que d'autres groupes se sont dirigés vers Wadi Hmayed où des tentes de réfugiés sont dressées. Dans l'après-midi, l'armée libanaise a renforcé ses mesures de sécurité dans le secteur.
Lundi matin, le "média de guerre" du parti avait indiqué que les combattants "contrôlaient totalement" Wadi el-Khayl, l'un "des plus importants bastions" du Front Fateh el-Cham. Il évoquait un "effondrement dans les rangs des éléments du Front". Dans l'après-midi, l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) indiquait que le Hezbollah a bombardé un centre de soins appartenant aux jihadistes dans le secteur de Wadi el-Khayl, faisant plusieurs blessés dans leurs rangs. Une information toutefois démentie catégoriquement par le parti chiite.
Après avoir pris le contrôle de Wadi el-Khayl, les combattants du Hezbollah ont planté des drapeaux en hommage aux martyrs de l'armée, avec des photos des quatre soldats décapités par le Front al-Nosra. Ils faisaient partie de la trentaine de militaires enlevés dans le cadre des violents combats qui avaient opposé l'armée libanaise aux jihadistes dans le jurd de Ersal en août 2014. Seize d'entre eux avaient été libérés par le groupe jihadiste en décembre 2015, et neuf autres sont toujours otages de l'EI, mais leur sort est plus que jamais incertain.
Les mêmes drapeaux ont été plantés dans le centre d'opérations du Front, sur les hauteurs de Hoqak Khayl, d'où le chef du groupe islamiste au Liban, Abou Malek el-Tilli, dirigeait les opérations jusqu'au début de la bataille. Il a, depuis, quitté cet endroit.
Des combattants du Hezbollah montrent un drapeau en hommage aux martyrs de l'armée, avec des photos des quatre soldats décapités par le Front al-Nosra. Compte Twitter du média de guerre du Hezbollah
"La sécurité et la stabilité reviendront aux frontières"
En outre, selon le "média de guerre" du Hezbollah, les combattants du parti chiite contrôlent désormais totalement Wadi el-Maaysara, Wadi Maarouf, Wadi al-Kahil, Wadi Zaarour, Wadi el-Dam et Wadi el-Dakayek.
Dimanche, plus de 48h après le début des combats, le Hezbollah avait affirmé contrôler 64% du jurd de Ersal.
Les combats, selon une source proche des services de sécurité citée lundi par l'agence Reuters, ont fait 19 morts dans les rangs du Hezbollah et plus de 130 morts parmi les jihadistes.
L'armée libanaise et la Croix-Rouge ont facilité lundi l'entrée à Ersal de 79 femmes et enfants qui se trouvaient dans des camps à Wadi Hmayed. Handout via REUTERS
L'armée libanaise n'a de son côté pas officiellement annoncé sa participation à la bataille mais mène des opérations défensives depuis vendredi. Elle a ainsi annoncé avoir repoussé à plusieurs reprises des insurgés qui tentaient de s'infiltrer dans ses positions dans la zone.
En fin d'après-midi, le chef de l'Etat, Michel Aoun, a présidé une réunion sécuritaire au palais de Baabda, en présence notamment du commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun. Cartes à l'appui, ce dernier a exposé au président les mesures prises par la troupe dans le jurd de Ersal. "Les développements sur le terrain seront positifs et empêcheront les terroristes de nuire aux civils et aux militaires", a déclaré le président Aoun lors de cette réunion. "La sécurité et la stabilité reviendront aux frontières", a-t-il ajouté, saluant les dispositions prises par l'armée pour empêcher les attaques contre le Liban et protéger les habitants d'Ersal et les réfugiés syriens qui y sont installés.
Sur le plan humanitaire, l'armée libanaise et la Croix-Rouge libanaise ont facilité lundi l'entrée à Ersal de 79 femmes et enfants syriens qui se trouvaient dans des camps à Wadi Hmayed. En fin d'après-midi, le secrétaire général du Haut Comité de secours (HCS), le général Mohammad Kheir, représentant le Premier ministre Saad Hariri, s'est rendu à Ersal pour une tournée d'inspection. Il a notamment rencontré des notables locaux, inspecté des camps de réfugiés syriens et s'est rendu au centre de commandement de la Croix-Rouge.
Lire aussi
Un important terroriste présumé interpellé par l’armée libanaise
Près de 300 intellectuels se mobilisent contre l’émergence d’un « climat fasciste »
Dar el-Fatwa craint que Ersal ne soit entraîné dans la bataille
Abbas Ibrahim : « Le prix de la confrontation est moins cher que le terrorisme »
La mémoire d’Ahmad Fliti saluée par tous ceux qui l’ont connu
L'armée « activement passive »
Pour mémoire
Première étape de la bataille du jurd de Ersal : effet de surprise et avancée rapide...
commentaires (7)
PRIERE LIRE BAFOUEE... MERCI.
LA LIBRE EXPRESSION
21 h 44, le 24 juillet 2017