Le Liban ne coordonnera qu'avec les Nations unies le retour de réfugiés syriens dans leur pays, a déclaré vendredi le Premier ministre Saad Hariri.
"Nous ne traiterons cette question qu'en étroite coordination et planification avec l'Onu et ses agences spécialisées", a déclaré Saad Hariri. "Nous sommes favorables à un retour rapide et sûr des déplacés syriens mais nous ne forcerons jamais, en aucune circonstance, des réfugiés à retourner en Syrie", a-t-il insisté.
Le Liban accueille plus d'un million de réfugiés ayant fui le conflit en Syrie voisine, beaucoup vivant dans des camps. Une relance de dialogue direct avec le régime de Damas avait été suggérée il y a plusieurs jours par le Hezbollah et les partis pro-Assad comme passage obligé au retour des déplacés. Cette proposition fait depuis polémique, d'autres partis et dirigeants, dont Saad Hariri, y étant fermement opposés. L'une des solutions préconisées par les autorités libanaises est la constitution de zones surveillées par l'Onu en territoire syrien afin d'accueillir les réfugiés désireux de rentrer dans leur pays.
La mise au point du Premier ministre intervient ainsi en réponse à un appel du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à coordonner avec le régime de Damas le retour des réfugiés syriens installés au Liban. "Ceux qui estiment qu'une coopération avec le régime syrien constitue une légitimation de ce dernier se trompent. Le régime n'a pas besoin d'être légitimé", avait indiqué mardi le leader chiite.
(Lire aussi : Le rapatriement des déplacés syriens : un monologue dans le désert)
Escorté par l'armée libanaise, un convoi d'environ 250 réfugiés avait quitté mercredi la région de Ersal, dans la Békaa, destination d'Assal al-Ward, ville située au nord-est de Damas. Il s'agissait du deuxième rapatriement de réfugiés syriens dans le cadre d'un accord conclu grâce à des discussions indirectes menées par le Hezbollah et le groupe rebelle Saraya Ahl al-Cham. Le Hezbollah, qui a joué un rôle pivot dans cette opération, s'est également mis d'accord avec l'armée libanaise et avec les autorités syriennes afin de garantir la sécurité des convois.
Le Haut Commissariat de l'Onu aux réfugiés (HCR) a dit ne pas avoir été impliqué dans ces discussions et ne pas recommander les rapatriements à grande échelle dans un pays toujours en guerre. "Le HCR n'en est pas au stade d'encourager les retours parce que les conditions ne sont pas propices", a déclaré une porte-parole.
Lire aussi
Samir Geagea : Discuter avec le régime Assad « entraverait le retour »
Pour le 8 Mars, la Syrie et le Liban sont dans l’orbite russe, le décryptage de Scarlett Haddad
Pour mémoire
Derrière les appels à synchroniser avec Damas, une volonté d’inféoder à nouveau le Liban à la Syrie
Le risque de xénophobie plane de nouveau sur le Liban
Le Liban pourrait payer cher un éventuel rapprochement avec le régime syrien
Efforts synchronisés du Hezb et des partis pro-Assad pour une coopération sécuritaire avec Damas
"Nous ne traiterons cette question qu'en étroite coordination et planification avec l'Onu et ses agences spécialisées", a déclaré Saad Hariri. "Nous sommes favorables à un retour rapide et sûr des déplacés syriens mais nous ne forcerons...
Quand on voit le succès avec lequel l'ONU a organisé le retour des réfugiés palestiniens y a de quoi s'inquiéter sérieusement !
20 h 53, le 14 juillet 2017