Rechercher
Rechercher

Liban - Réfugiés syriens

Samir Geagea : Discuter avec le régime Assad « entraverait le retour »

Aux législatives, une alliance avec le Hezbollah est exclue alors qu'une entente avec les Marada reste possible, affirme le chef des FL.

« Il est temps que les réfugiés syriens rentrent chez eux dans les zones sûres », estime Samir Geagea. Photo Aldo Ayoub

Une trentaine de journalistes étaient invités hier à Meerab pour un débat à bâtons rompus avec le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Le leader maronite s'est prêté au jeu. Il a prioritairement axé le débat sur le dossier du retour des réfugiés syriens, insistant encore une fois sur « la nécessité de mettre fin à cette crise qui risque de faire éclater le pays ployant sous ce fardeau depuis presque sept ans ».

« En raison de l'usure progressive de nos infrastructures et des risques sécuritaires qui se multiplient, ainsi que de la tension qui s'intensifie entre Libanais et Syriens, il est temps que les réfugiés rentrent chez eux », a-t-il lancé. M. Geagea a estimé que les opérations militaires et les combats en Syrie arriveront à terme d'ici à deux mois, et qu'environ quatre régions sont sécurisées actuellement. « Chacune d'entre elles est plus vaste que n'importe quelle étendue géographique au Liban », a-t-il souligné. Il a donc appelé à une collaboration avec les Nations unies en vue d'assurer ce retour.

Interrogé au sujet du « comment faire » pour assurer ce retour, d'autant que la coordonnatrice spéciale de l'ONU au Liban, Sigrid Kaag, avait dit lors de sa dernière conférence de presse que « le retour des Syriens, qui devrait être sécurisé et volontaire, est encore loin de pouvoir se réaliser », M. Geagea a annoncé que son parti préparait une proposition à soumettre au Conseil des ministres concernant les réfugiés syriens au Liban, et qui serait transmise, après examen, au secrétaire général de l'ONU.

Et de poursuivre : « En cas de besoin, nous mènerons une campagne diplomatique structurée pour nous assurer que le retour des réfugiés se fera à travers les Nations unies. » « Ce dossier est une affaire libanaise souveraine par excellence », a-t-il dit, avant d'ajouter : « Tout comme nous n'avons pas attendu une décision extérieure lorsque nous avons accueilli les réfugiés syriens, nous n'attendrons aucune décision pour qu'ils puissent rentrer dans les vastes régions de leur pays qui sont aujourd'hui sûres. »

En réponse aux efforts synchronisés du Hezbollah et des partis prosyriens pour une coopération sécuritaire avec le régime de Damas, le chef des FL a rejeté toute négociation directe avec ce dernier sur le dossier des réfugiés, non seulement parce qu'il s'agit d'« une position morale vis-à-vis d'un régime qui tue systématiquement son peuple et qui a occupé le Liban pendant trente ans, mais aussi parce que ces pourparlers ne mèneraient nulle part de toute façon ».

« Une reprise de contact avec le gouvernement de Bachar el-Assad pourrait retarder, voire entraver la possibilité d'un retour des réfugiés, surtout que 80 % d'entre eux font partie de l'opposition », a-t-il expliqué.
M. Geagea a mis en garde contre la politisation du dossier du retour des réfugiés syriens qui doit être débattu dans ses aspects technique et logistique. « Nul ne saura forcer le Liban à reprendre le contact avec le régime syrien par le biais de ce dossier », a-t-il martelé.

 

(Pour mémoire : Derrière les appels à synchroniser avec Damas, une volonté d’inféoder à nouveau le Liban à la Syrie)

 

Les élections
Aux questions qui portent sur les prochaines législatives et les éventuelles alliances, le chef des FL n'a donné de réponses sûres qu'en ce qui concerne le Hezbollah. « Nous ne nous présenterons pas sur une même liste avec le parti chiite », dans toutes les circonscriptions, a-t-il assuré. Quant aux chiites indépendants, il a déclaré que son parti est « non seulement prêt à les soutenir à fond, mais à les rechercher partout, d'autant que ces candidats chiites en dehors de la sphère du tandem Hezbollah-Amal ont une véritable chance de remporter une victoire ».

Concernant l'alliance avec le CPL, M. Geagea a insisté sur l'entente entre les deux partis. « Nous déciderons ensemble, au moment propice, s'il faudrait que nous nous présentions sur une même liste dans toutes les circonscriptions ou pas », a-t-il dit, laissant ainsi entendre que l'accord n'est pas total entre les deux parties. « De toutes les façons, que nous soyons sur une même liste ou sur deux différentes, la décision sera prise ensemble », a-t-il cependant tempéré.

Quant à une éventuelle alliance avec les Marada, le chef des FL n'a pas écarté cette hypothèse. « Il s'agit d'un jeu politique qui possède ses propres dynamiques en fonction de l'actualité », a-t-il précisé, avant de renchérir : « Nous sommes ouverts. » Le chef des Marada avait, de son côté, affirmé mercredi qu'au sujet d'une éventuelle rencontre entre lui et Samir Geagea, « toutes les options sont ouvertes, mais il n'y a rien encore de concret ».

 

Lire aussi 

Le rapatriement des déplacés syriens : un monologue dans le désert

Pour le 8 Mars, la Syrie et le Liban sont dans l’orbite russe, le décryptage de Scarlett Haddad 

Pour mémoire 

Le risque de xénophobie plane de nouveau sur le Liban

Le Liban pourrait payer cher un éventuel rapprochement avec le régime syrien

Efforts synchronisés du Hezb et des partis pro-Assad pour une coopération sécuritaire avec Damas

Une trentaine de journalistes étaient invités hier à Meerab pour un débat à bâtons rompus avec le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Le leader maronite s'est prêté au jeu. Il a prioritairement axé le débat sur le dossier du retour des réfugiés syriens, insistant encore une fois sur « la nécessité de mettre fin à cette crise qui risque de faire éclater le pays ployant sous...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut