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À La Une - Etats-Unis

Trump contre-attaque en accusant l'ex-chef du FBI de "lâcheté"

"Arrêtez de parler. Vous vous précipitez dans un gigantesque piège menant au parjure", a déclaré l'ex-porte-parole de la Maison Blanche sous la présidence de George W. Bush.

Le président américain Donald Trump (à g.)a donné un nouveau coup de boutoir contre l'ex-chef du FBI James Comey (à d.). REUTERS/Jonathan Ernst/Kevin Lamarque

Donald Trump a donné dimanche un nouveau coup de boutoir contre l'ex-chef du FBI James Comey, l'accusant de lâcheté pour avoir fait fuiter dans la presse que le président américain lui aurait demandé d'abandonner un pan de l'enquête sur l'affaire russe.

Dans un tweet matinal envoyé depuis son club de golf dans le New Jersey, Donald Trump a également laissé entendre qu'en faisant passer ses notes personnelles aux journalistes, l'ancien premier policier des Etats-Unis avait pu enfreindre la loi.

"Je pense que les fuites de James Comey vont avoir beaucoup plus d'importance que quiconque ne l'aurait jamais pensé. Complètement illégales? Très +lâche!+", a écrit Donald Trump dans un message laissant la porte ouverte à plusieurs interprétations.

 

 

Jusqu'à son limogeage brutal le 9 mai sur ordre du président, James Comey supervisait une enquête du FBI sur les contacts entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et le gouvernement russe, soupçonné par le renseignement américain d'avoir cherché à influencer l'élection américaine de 2016 en faveur du républicain.

Lors d'une audition extraordinaire au Sénat qui a maintenu le Tout-Washington en haleine pendant près de trois heures, l'ex-chef du FBI a assuré jeudi sous serment que le président avait exigé de lui sa "loyauté" et demandé d'abandonner un volet de l'enquête russe portant sur le général Michael Flynn, son ex-conseiller à la sécurité nationale. James Comey a d'autre part admis avoir fait fuiter à la presse en mai, par un ami, des notes dans lesquelles il avait consigné certains rendez-vous en tête-à-tête avec Donald Trump.

Pour les critiques de Donald Trump, ça ne fait aucun doute: le témoignage de James Comey apporte des éléments susceptibles de mener à des poursuites contre le président américain pour entrave à la justice et d'ouvrir la voie à une procédure de destitution.

Mais la Maison Blanche rejette cette lecture, Donald Trump lui-même ayant accusé l'ancien chef du FBI de mensonges et se disant prêt à démentir - sous serment - son témoignage. L'audition de James Comey "n'a montré aucune collusion, aucune entrave" à la justice, s'est réjoui vendredi M. Trump. Au contraire, estime le président, l'ex-enquêteur l'a blanchi en confirmant publiquement qu'il n'était pas personnellement visé par l'enquête... au moins jusqu'à son limogeage.

 

(Lire aussi : Accusant Comey de mensonges, Trump se dit prêt à témoigner sous serment)

 

'Un gigantesque piège'
Au contraire, c'est James Comey qui pourrait se retrouver poursuivi par la justice, contre-attaque la Maison Blanche, en faisant fuiter des informations dans la presse. Une perspectives toutefois rejetée par de nombreux experts.

En attendant d'éventuelles suites, le président lui-même et son entourage ont donc décidé d'attaquer ce professionnel respecté, qui navigue depuis trois décennies dans les hauts cercles politico-judiciaires américains, sur son manque de courage présumé.

"Il a donné ses notes à un professeur de droit de (l'université de Columbia) parce qu'il n'a pas su agir en homme et donner ses notes directement aux médias", a ainsi accusé vendredi le premier directeur de campagne de Donald Trump, Corey Lewandowski.

Alimentant le suspense régnant depuis des semaines à Washington où l'affaire a pris des allures de feuilleton, Donald Trump a, d'autre part, promis de dire "dans un avenir très proche" s'il détenait des enregistrements de ses conversations privées avec M. Comey.

 

(Lire aussi : Comey : « J’estime que Trump m’a limogé à cause de l’enquête russe »)

 

L'annonce pourrait venir "la semaine prochaine", a indiqué dimanche un de ses conseillers juridiques, Jay Sekulow, sur ABC. La commission du Renseignement de la Chambre des représentants a demandé que ces enregistrements soient présentés, s'ils existent, avant le 23 juin.

Une sénatrice républicaine Susan Collins a exhorté Donald Trump dimanche sur CNN à "livrer volontairement" ces enregistrements à la commission ainsi qu'au procureur spécial Robert Mueller, qui supervise désormais l'enquête sur de possibles ingérences russes - catégoriquement niées par le Kremlin.

Offrant une défense en forme de croche-pied au président, un autre sénateur républicain, Lindsey Graham, a expliqué sur la chaîne CBS qu'il était enclin à croire la version de Donald Trump. "Il n'est pas capable de comploter avec son propre gouvernement. Pourquoi pensez-vous qu'il pourrait être en collusion avec les Russes?", a-t-il asséné, à propos des voix discordantes émanant de l'exécutif.

Plus sérieusement, l'ex-porte-parole de la Maison Blanche sous la présidence du républicain George W. Bush, Ari Fleischer s'est fait écho sur Twitter de l'inquiétude croissante chez les alliés de Donald Trump face aux déclarations du président. "Vous n'avez pas été blanchi. Vous ne le serez pas tant que Bob Mueller ne l'aura pas dit. Arrêtez de parler. Vous vous précipitez dans un gigantesque piège menant au parjure."

 

 

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