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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Comey : « J’estime que Trump m’a limogé à cause de l’enquête russe »

Lors d'une audition au Sénat, l'ancien patron du FBI a détaillé la demande du président « d'abandonner » l'enquête visant le général Michael Flynn.

James Comey prêtant serment avant son audition au Sénat. Brendan Smialowski/AFP

L'ancien directeur du FBI, James Comey, a accablé hier Donald Trump lors d'une audition extraordinaire au Sénat, un moment charnière dans le mandat du 45e président des États-Unis, blessé politiquement par la parole de l'homme qu'il a limogé il y a un mois.
« J'estime qu'il m'a limogé à cause de l'enquête russe. Le but était de modifier la façon dont l'enquête sur la Russie était conduite. C'est très grave », a déclaré M. Comey après deux heures et demie de questions-réponses, d'une rare candeur, devant la commission du Renseignement du Sénat. Lors de ce grand oral, sa première apparition publique depuis son limogeage, le 9 mai, M. Comey a raconté en détail son malaise lors de conversations privées avec le locataire de la Maison-Blanche. Certes, a-t-il dit, personne ne lui a demandé explicitement « d'arrêter » l'enquête menée par le FBI sur les ingérences russes. Mais il a confirmé, lors de cette audition retransmise par toutes les grandes chaînes de télévision américaines, que M. Trump lui avait demandé sa « loyauté ». « Mon bon sens me disait qu'il voulait quelque chose en échange de m'accorder ma demande de rester à mon poste », a-t-il dit, alors que son mandat courait jusqu'en 2023. L'ancien patron du FBI a détaillé la demande de M. Trump « d'abandonner » l'enquête visant le général Michael Flynn, ex-conseiller à la Sécurité nationale. « J'espère que vous pourrez trouver une façon d'abandonner cela, de lâcher Flynn. C'est un homme bien » , aurait ainsi plaidé Donald Trump le 14 février. « Je l'ai interprété comme une instruction », a-t-il dit, refusant de jouer sur les mots. « Il est le président des États-Unis, seul avec moi, il dit qu'il espère ceci, je l'ai interprété comme une demande de sa part. » « J'étais tellement stupéfait par la conversation que j'en suis resté bouche bée », a-t-il dit aux élus.

Fuite intentionnelle
M. Comey a aussi jugé que les actions du dirigeant américain étaient « très dérangeantes », ne mâchant pas ses mots. Il a accusé l'administration de l'avoir « diffamé » après son départ, défendant l'honneur du FBI, qu'il dirigeait depuis 2013. « Ce sont des mensonges purs et simples », a-t-il dit des propos tenus à l'époque, par l'administration et le président lui-même, sur le mauvais état supposé de la police fédérale à son départ. Il a confirmé qu'il avait décidé, dès sa première rencontre avec M. Trump, de consigner par écrit tous ses échanges individuels avec le président. « Je craignais honnêtement qu'il ne mente sur la nature de nos rencontres », a-t-il expliqué devant les sénateurs, rappelant qu'il ne le faisait pas sous MM. Bush et Obama.
L'existence de ces notes et leur contenu avaient filtré dans la presse. M. Comey a révélé qu'il avait en fait demandé à un ami proche, professeur de droit à l'Université Columbia, de les transmettre à des journalistes afin de précipiter la nomination d'un procureur spécial – décision à laquelle le département de la Justice a finalement été acculé le 17 mai.

Interférence russe
M. Comey a également redit qu'il n'avait « aucun doute » sur l'interférence de la Russie dans la présidentielle américaine, et ce au plus haut niveau du gouvernement russe. « Ils veulent saper notre crédibilité dans le monde. (...)
Ils vont revenir par ce que (...) nous sommes dans cette place au soleil et ils n'aiment pas ça », a-t-il dit.
Les sénateurs républicains ont vu une contradiction dans son témoignage. S'il était si choqué par le comportement du milliardaire, si un délit avait été commis, pourquoi ne l'a-t-il pas dénoncé ? Pourquoi n'a-t-il pas démissionné ? Et pourquoi ne pas accéder aux demandes répétées du président qui souhaitait que le FBI confirme la vérité, à savoir qu'il n'était pas lui-même soupçonné de collusion avec la Russie ? « D'une part, cela crée un devoir de correction » si la situation devait évoluer, a-t-il répondu. C'est aussi une « pente glissante », selon lui, car pour qui le FBI devrait-il faire une exception à sa règle de mutisme ?
Après cette audition, l'avocat personnel de M. Trump, Marc Kasowitz, a affirmé : « Sur le fond comme sur la forme, le président n'a jamais dit à M. Comey "J'ai besoin de loyauté, je m'attends à de la loyauté". » « Contrairement à nombre de fausses informations diffusées par la presse, M. Comey a enfin confirmé publiquement ce qu'il avait dit au président en privé : le président ne faisait pas l'objet d'une enquête dans le cadre des investigations sur une possible interférence russe (dans la présidentielle) », s'est félicité l'avocat. Il a en outre assuré que M. Trump n'avait jamais demandé, ou suggéré, de mettre fin à une enquête contre qui que ce soit. Enfin, Me Kasowitz a évoqué d'éventuelles poursuites contre M. Comey, pour avoir fait fuiter à la presse ses notes sur ses rencontres avec M. Trump.
Enfin, une porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Huckabee Sanders, a affirmé « avec certitude que le président n'est pas un menteur », suite à l'audition de M. Comey, au cours d'un point de presse hors caméra avec des journalistes.

Source : AFP

L'ancien directeur du FBI, James Comey, a accablé hier Donald Trump lors d'une audition extraordinaire au Sénat, un moment charnière dans le mandat du 45e président des États-Unis, blessé politiquement par la parole de l'homme qu'il a limogé il y a un mois.« J'estime qu'il m'a limogé à cause de l'enquête russe. Le but était de modifier la façon dont l'enquête sur la Russie était...

commentaires (2)

On s'en tape de vos salades, ce qu'on veut c'est voir un nouveau clown président des usa, celui là commence à ne plus nous amuser avec sa mèche jaunie .

FRIK-A-FRAK

10 h 49, le 09 juin 2017

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Commentaires (2)

  • On s'en tape de vos salades, ce qu'on veut c'est voir un nouveau clown président des usa, celui là commence à ne plus nous amuser avec sa mèche jaunie .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 49, le 09 juin 2017

  • hmmm ! mr Trump ne semble pas du tout etre coupable . probable que l'impression de comey ne pourra pas etre tenue en compte. tant pis pour les medias US ET, par sympathie ,europeens

    Gaby SIOUFI

    09 h 56, le 09 juin 2017

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