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Moyen Orient et Monde - États-Unis

James Comey : un témoignage qui peut faire histoire

L'ancien directeur du FBI témoignera aujourd'hui devant la commission du Renseignement du Sénat, alors que le président américain a décidé d'aller faire une tournée dans le pays.

Un combo réunissant une photo du président américain Donald Trump et de l’ancien chef du FBI James Comey. Photos AFP

Depuis une semaine, Washington s'enflamme à la perspective du témoignage que va délivrer, aujourd'hui dès 10 heures (17h00 heure de Beyrouth), l'ancien directeur du FBI, James Comey, qui avait été démis de ses fonctions par Donald Trump, le 9 mai dernier. Tout le monde attend fiévreusement de savoir ce qui s'est passé durant sa dernière rencontre avec le président américain, quand ce dernier lui aurait demandé de lui promettre sa loyauté, et que James Comey aurait refusé une telle demande. De même qu'il aurait refusé, toujours à la demande du président, de mettre fin à l'enquête menée sur l'administration pour ses multiples contacts avec les responsables russes. La position de Comey était de préserver l'intégrité du directeur du FBI et l'indépendance de ce Bureau fédéral d'investigation.

Tout le monde à Washington, officiels ou simples civils, attend de voir si le témoignage de M. Comey va ébranler la Maison-Blanche. Les spéculations à travers la capitale fédérale se concentrent sur la possibilité que l'ancien directeur du FBI avance des arguments qui pourraient endommager davantage Donald Trump. Dans ce contexte, il est prévu qu'il soit soumis à un feu roulant de questions par la commission de Renseignement du Sénat qui doit l'entendre. À noter que le Congrès est, certes, entre les mains des républicains, lesquels, contrairement au souhait du président Trump, ne l'appuient pas inconditionnellement.

Pour les démocrates, c'est un devoir politique que d'extraire du témoignage de M. Comey des faits ou des preuves qui peuvent ruiner l'administration Trump. Ce témoignage, qui se déroule sous serment, peut confirmer ou discréditer quelques-uns des sordides éléments sur lesquels M. Trump avait fondé sa décision de renvoyer l'ancien directeur du FBI, qui ne s'est jamais exprimé publiquement depuis son départ abrupt. De même qu'il n'a jamais commenté ce qui a été rapporté de ses entretiens avec le président.

 

(Lire aussi : Déclaration accablante de l’ex-chef du FBI contre Trump)

 

Trump fuit Washington
Dans cette optique, républicains et démocrates vont tenter de coincer James Comey au maximum pour savoir si l'intervention de Donald Trump constitue une entrave à la justice. Allant même jusqu'à vouloir connaître les mots exacts et le ton utilisé à ce sujet. Cette audience fait partie de l'enquête menée par le Sénat sur l'éventuelle interférence russe dans les dernières élections présidentielles. Cette enquête inclut une éventuelle connivence entre Moscou et l'ensemble du cercle proche de M. Trump lors de la campagne présidentielle. Il est possible qu'aujourd'hui la prestation de James Comey ne soit pas à la hauteur de la frénésie qu'elle provoque à Washington. Il n'est pas clair combien James Comey est prêt à révéler, alors qu'une investigation est menée, en parallèle, par un procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur une connivence entre des représentants de Trump et des officiels russes.

Jusqu'à avant-hier, il y avait des chances que l'ancien directeur du FBI ne se fasse pas entendre, car la Maison-Blanche avait laissé filtrer que le président était en train d'étudier ses prérogatives exécutives, dans l'espoir de bloquer ce témoignage. Mais Donald Trump a fini par se raviser. Il a fait un choix stratégique : fuir l'atmosphère de Washington durant cette semaine tendue et aller faire une tournée dans le pays, comme s'il était en pleine campagne électorale. Il a aussi décidé de fermer la « War Room » qu'il avait créée pour faire face à l'affaire russe.

 

(Lire aussi : Poutine affirme à peine connaître l'ancien conseiller de Trump, Michael Flynn)

 

À présent, c'est le temps Comey, dont le témoignage constituera un test de la loyauté du Grand Old Party envers son président. Selon The Hill, (quotidien du Congrès), « James Comey s'exprimant devant la commission de Renseignement du Sénat sera peut-être la plus dramatique audience du Congrès depuis des décennies. Et il est improbable que les républicains défendent Trump par pur réflexe ».

Dès le départ, M. Comey n'a voulu parler que publiquement. Il a obtenu cela et même plus : la CBS, la plus indépendante des chaînes de TV, va le transmettre en direct. La chaîne Fox News, qui est presque le porte-parole de Trump, a suivi. De son côté, le New York Times a affirmé que « quand James Comey témoignera devant le Congrès, l'attention des États-Unis se tournera encore vers les tentatives de Trump d'interférer avec le système légal ». Pour le conservateur Wall Street Journal, favorable au président, « les tweets de Trump sont un énorme problème. Si ce procédé continue, le président va se retrouver dirigeant une administration avec uniquement les membres de sa famille et l'équipe du site électronique Breitbart ».

En préambule de la bombe Comey aujourd'hui (aussi appelée Superbowl du jeudi, les bars ayant décidé d'ouvrir le matin), le Comité de renseignement du Sénat a interrogé hier Dan Coats, directeur du renseignement général, et Mike Rogers, directeur de l'agence d'espionnage NSA depuis trois ans et demi. Les deux chefs du renseignement américain ont affirmé au Congrès ne jamais avoir subi de pression de la part de la Maison-Blanche, mais ont été mis en difficulté lorsqu'ils ont été questionnés sur le contenu précis de leurs discussions avec Donald Trump sur la Russie.

 

 

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