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À La Une - France

Emmanuel Macron face au casse-tête du rassemblement

Le président élu a engrangé le ralliement de l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls.

 

Le président français élu, Emmanuel Macron (d.), en compagnie de l'ex-Premier ministre Manuel Valls, le 9 mars 2016 sur le perron de l’Élysée. Photo d'archives REUTERS/Philippe Wojazer

Le président élu Emmanuel Macron, en pleines tractations pour constituer son gouvernement, a engrangé mardi le ralliement de l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, signe de l'éclatement du paysage politique français à un mois des législatives.

Le jeune président centriste et pro-européen sait qu'il doit rassembler des personnalités issues de la droite et de la gauche modérées s'il veut parvenir à constituer une majorité parlementaire et appliquer sans frein ses réformes.

"Un casse-tête", résumait mardi le quotidien Le Parisien. Car malgré sa nette victoire face à l'extrême droite dimanche, avec 66% des suffrages, Emmanuel Macron, 39 ans, se retrouve à la tête d'un pays en proie à de profondes fractures.
Sèchement éliminés au premier tour de la présidentielle, du jamais vu en France en soixante ans, la droite (parti Les Républicains) et le Parti socialiste attendent de pied ferme leur revanche aux élections législatives des 11 et 18 juin.

Les deux formations tenaient chacune conclave mardi après-midi pour définir leur stratégie face au nouveau chef de l'Etat : ralliement sous condition, collaboration ponctuelle, opposition frontale ?
"Pour ma part, je ne suis pas dans l'état d'esprit d'une obstruction systématique et d'une opposition frontale", a souligné Alain Juppé, maire de Bordeaux et personnalité influente de la droite. L'un de ses proches, le maire du Havre (nord) Edouard Philippe, fait partie des personnalités citées comme possible Premier ministre de "rassemblement" d'Emmanuel Macron.

A gauche, le Parti socialiste a rappelé à l'ordre ceux de ses membres tentés de rejoindre le camp présidentiel, au premier rang desquels l'ancien Premier ministre Manuel Valls.
"Ce Parti socialiste est mort", a asséné mardi M. Valls, qui a semé le trouble en annonçant son intention de se présenter aux législatives sous l'étiquette "majorité présidentielle".
"Impossible" dans ce cas de rester au PS, a martelé le patron du parti Jean-Christophe Cambadélis.

Aux extrêmes, le Front national de Marine Le Pen, qui a recueilli près de 34% des voix dimanche, et la France insoumise du tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon (19,5% des suffrages au premier tour) espèrent eux aussi concrétiser leur poussée dans les urnes.
Déçu par l'échec de sa candidate, le parti d'extrême droite devait se réunir mardi pour en analyser les causes et définir sa ligne en vue des législatives.

 

(Lire aussi : Emmanuel Macron, le premier jour du reste de sa vie)

 

Embarras
Face à ces multiples adversaires, le mouvement centriste qui a porté Emmanuel Macron à l'Elysée s'est mis en ordre de bataille.
Rebaptisé "La République en marche", ce mouvement créé en 2016 et sans ancrage local annoncera jeudi les noms de ses 577 candidats aux législatives.

Les derniers arbitrages s'annoncent délicats entre promesse de renouvellement - 50% des candidats doivent venir de la société civile - et souci d'efficacité.
Signe de cette difficulté, le ralliement de Manuel Valls, personnalité clivante de la politique française, a été accueilli avec un certain embarras.

 


"D'abord, il faut qu'il fasse acte de candidature", a répondu Christophe Castaner, un porte-parole d'Emmanuel Macron, soulignant qu'il revenait aux instances du mouvement de choisir les candidats.

Autre priorité du nouveau président : le choix d'un Premier ministre capable d'incarner le rassemblement des Français. Emmanuel Macron annoncera sa décision après la passation de pouvoir avec son prédécesseur François Hollande, qui se déroulera dimanche matin au palais de l'Elysée.

Félicité par de très nombreux dirigeants européens et dans le monde depuis dimanche, le nouveau chef de l'Etat français a néanmoins déjà reçu un avertissement de la Commission européenne. Celle-ci réclame le respect des engagements de la France en matière de réduction du déficit budgétaire.

 

(Lire aussi : Victoire de Macron : entre bonheur, mécontentement et colère, ce qu'en pensent des électeurs franco-libanais)


"La France a un effort très minime à faire" pour maintenir son déficit - espéré à 2,8% du produit intérieur brut en fin d'année - sous la barre de 3% en 2018, a estimé le commissaire européen Pierre Moscovici, de passage à Paris.
Plus direct, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, avait appelé dès lundi Emmanuel Macron à réduire la dépense publique.
"Les Français dépensent trop d'argent et ils dépensent au mauvais endroit", avait déploré M. Juncker à Berlin.

 

 

Repères

 

 

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commentaires (1)

la France est en perdition ...! tous les faux-culs de la république, veulent participer au dernier acte tragique de la lutte finale.....!

M.V.

16 h 13, le 09 mai 2017

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Commentaires (1)

  • la France est en perdition ...! tous les faux-culs de la république, veulent participer au dernier acte tragique de la lutte finale.....!

    M.V.

    16 h 13, le 09 mai 2017

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