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À La Une - contestation

Au Liban, un 1er mai éminemment politique

"Nous sommes disposés à vous faire face le 15 mai pour vous empêcher de proroger votre mandat", a déclaré le secrétaire général du PCL, Hanna Gharib.

En ce 1er mai 2017, jour de la Fête du Travail, le Parti communiste libanais et plusieurs syndicats s'en sont pris aux dirigeants lors d'une marche organisée à Beyrouth. Photo Ani

En ce 1er mai, jour de la fête du Travail, le Parti communiste libanais (PCL) et plusieurs syndicats s'en sont pris lundi aux dirigeants lors d'une marche organisée à Beyrouth en faveur des travailleurs qui manifestent leur colère depuis plusieurs semaines dans certains secteurs de l'économie.

"Intérêts inavouables"
"La présence et l'avenir du peuple libanais sont menacés car ils sont l'otage d'intérêts inavouables", a déclaré le secrétaire général du PCL, Hanna Gharib, place Riad Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, où s'est achevée la marche partie du siège de la Fédération nationale des syndicats d'ouvriers et employés au Liban (Fenasol), dans le quartier de Wata Mousseitbé. "Vous, au pouvoir, êtes corrompus. Il est temps que l'Etat que veulent les Libanais soit bâti", a-t-il ajouté, inscrivant cette mobilisation dans "la lutte contre la coalition des requins de la finance".

"Nous sommes disposés à vous faire face le 15 mai pour vous empêcher de proroger votre mandat", a déclaré M. Gharib. De son côté, le président de la Fenasol, Castro Abdallah, s'est prononcé en faveur d'une "nouvelle loi électorale juste et basée sur le scrutin proportionnel".

Pour sa part, Ghazi Aridi, député du Parti socialiste progressiste dirigé par le leader druze Walid Joumblatt, a déclaré que la nouvelle loi électorale doit être adoptée avec l'assentiment de toutes les parties.

La loi en vigueur, dite de 1960, est fondée sur la majoritaire plurinominale. Elle est critiquée, du moins officiellement, par la plupart des forces politiques qui n'arrivent toutefois pas à s'accorder sur un nouveau texte. La proportionnelle intégrale et le mode de scrutin mixte (alliant majoritaire et proportionnelle) sont envisagés. Le 15 mai, une séance parlementaire est prévue pour voter une proposition de loi sur une troisième prorogation de la législature après celles de 2013 et 2014 si une nouvelle loi n'est pas trouvée entre temps.

Par ailleurs, des militaires à la retraite ont battu le pavé dans la journée à Qab Elias, près de Chtaura, dans la Békaa, pour réclamer leur inclusion dans la grille des salaires de la fonction publique, introduite dans le cadre du projet de loi de budget pour 2017 qui doit être soumis au vote du Parlement.

Ces dernières semaines, plusieurs corps de métiers, dont les camionneurs, les journaliers d'Electricité du Liban et les producteurs de pommes, se sont mobilisés pour réclamer une revalorisation de leurs statuts.

 

(Lire aussi : Le maintien de la loi de 1960 se confirme)

 

Hariri défend son action
Plus tôt dans la matinée, le Premier ministre Saad Hariri a publié un communiqué dans lequel il défend l'action du gouvernement envers les travailleurs libanais, exprimant l'espoir que "des solutions seront trouvées aux problèmes dont ils souffrent".

"Nous ferons tout notre possible pour créer de l'emploi, améliorer les prestations sociales et les soins de santé", a déclaré M. Hariri, exprimant l'espoir que le gouvernement puisse répondre aux revendications des travailleurs.

"Les travailleurs libanais ne sont pas dans une situation enviable au vu de la concurrence due à l'afflux de la main d’œuvre syrienne, ainsi que des problèmes économiques qui sont apparus en raison des tiraillements politiques", a-t-il ajouté.

"Le gouvernement n'a épargné aucun effort en faveur des travailleurs", a indiqué le Premier ministre, soulignant que "des mesures ont été adoptées dans le but d'améliorer la compétitivité, relancer l'économie et encourager les investissements".

Expliquant que "le dossier de la grille des salaires constitue une priorité pour le gouvernement", M. Hariri a promis que "les efforts nécessaires seront fournis afin d'améliorer le niveau du marché du travail au Liban et  assurer aux travailleurs des conditions favorables leur permettant de vivre dignement dans leur pays".

Par ailleurs, le ministre du Travail, Mohammad Kabbara, représentant le président de la République Michel Aoun et le Premier ministre Saad Hariri, a parrainé une cérémonie organisée à l'occasion de la fête du 1er mai par la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), en présence du député Kassem Hachem, représentant du président du Parlement, Nabih Berry.

En fin d'après-midi, une dispute entre manifestants communistes et Forces de sécurité intérieure à dégénéré au niveau du barrage de Dahr el-Baïdar sur la route reliant Beyrouth à l'est du Liban. Les forces de l'ordre ont demandé aux manifestants qui se trouvaient à bord d'un bus de rentrer les drapeaux qu'ils brandissaient des fenêtres du car, mais ceux-ci ont refusé d'obtempérer.

Une personne qui n'a pas été identifiée a été blessée lors de cette dispute.

 

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En ce 1er mai, jour de la fête du Travail, le Parti communiste libanais (PCL) et plusieurs syndicats s'en sont pris lundi aux dirigeants lors d'une marche organisée à Beyrouth en faveur des travailleurs qui manifestent leur colère depuis plusieurs semaines dans certains secteurs de l'économie.
"Intérêts inavouables""La présence et l'avenir du peuple libanais sont menacés car ils sont...

commentaires (3)

D'après le président Hussein el-Husseini, seule une loi électorale présentée par le ministre Marwan Charbel au temps de gouvernement de Nagib Mikati est valable et acceptable par tous. En toute simplicité et avec tout mon patriotisme libre de tout engagement politique, je demande : Pourquoi le gouvernement Hariri ne l'applique pas ?

Un Libanais

18 h 08, le 02 mai 2017

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Commentaires (3)

  • D'après le président Hussein el-Husseini, seule une loi électorale présentée par le ministre Marwan Charbel au temps de gouvernement de Nagib Mikati est valable et acceptable par tous. En toute simplicité et avec tout mon patriotisme libre de tout engagement politique, je demande : Pourquoi le gouvernement Hariri ne l'applique pas ?

    Un Libanais

    18 h 08, le 02 mai 2017

  • Le bla-bla habituel de la part de Saad Hariri qui ne lui coûte rien, et il s'imagine, comme tous les autres IRRESPONSABLES-INCAPABLES de ce pauvre pays que nous le prenons au mot...et le croyons ? Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 02, le 02 mai 2017

  • Le dernier paragraphe mentionnant notre premier Ministre "voulant améliorer le niveau du marché du travail au Liban et assurer aux travailleurs de vivre dignement dans leur pays" paraît comme une rigolade et une insulte à l'intelligence des gens. Qu'il commence par régler le problème de ses milliers d'employés impayés depuis plus d'un an tant en Arabie que dans une certaine chaîne de TV locale avant de faire de la surenchère politique sur le dos de la dignité des gens!

    Saliba Nouhad

    14 h 34, le 01 mai 2017

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