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Liban - Quota au Parlement

S. Gemayel propose d’exempter les femmes des frais de candidature pour les législatives

« La femme libanaise doit être une partenaire essentielle dans les décisions politiques », souligne le ministre d'État aux Droits de la femme, Jean Oghassabian.

De gauche à droite, Rima Njeim, Suzanne Hobeiche, Samy Gemayel, Mona Fayad et Jean Oghassabian.

Le député Samy Gemayel a annoncé hier avoir présenté une proposition de loi pour exempter les femmes qui désirent se porter candidates aux législatives des frais de candidature, dans le but de les encourager à se lancer dans la bataille électorale. Il a également appelé à l'instauration d'un quota féminin au Parlement, lors d'une cérémonie d'hommage à l'écrivain et universitaire Mona Fayad, le lieutenant-colonel Suzanne Hobeiche et la journaliste Rima Njeim, à l'occasion de la Journée internationale de la femme et en présence du ministre d'État aux Droits de la femme, Jean Oghassabian.

« Le problème réside dans le fait de présenter sa candidature et la solution est de lever les obstacles qui empêchent les femmes de se porter candidates. Voilà pourquoi, en plus du quota, nous demandons d'exempter les femmes des frais de candidature aux élections législatives, municipales ou des moukhtars pour les deux prochains tours. Nous avons présenté cette proposition de loi aujourd'hui (jeudi) », a annoncé le chef des Kataëb, Samy Gemayel. « Nous demandons un quota de 30 % de femmes au Parlement. Le quota féminin sera temporaire afin de motiver et d'encourager les femmes », a-t-il ajouté.

« Je demande au ministre d'État aux Droits de la femme de soutenir cette proposition et de pousser son bloc parlementaire à voter pour cette proposition de loi lors de la prochaine réunion du Parlement », a dit M. Gemayel qui s'exprimait lors d'une cérémonie organisée dans les locaux des Kataëb, à Saïfi, durant laquelle le parti a rendu hommage à trois figures féminines libanaises.
« Lors des dernières élections municipales, seulement 7 % des candidats étaient des femmes. Près de 5 % d'entre elles, soit 44 femmes, ont été élues. Entre 2010 et 2016, la hausse du nombre de femmes dans les conseils municipaux et les moukhtars n'a été que de 0,8 % », a dit M. Gemayel, avant d'ajouter : « Au Liban, les femmes forment 53 % de la population totale et sont représentées par 3 % de femmes au Parlement. Nous voulons plus de femmes pour diriger le pays, peut-être mieux qu'il ne l'est aujourd'hui. »

 

(Lire aussi : Hariri réaffirme son soutien au quota aux élections législatives)

 

Pour plus d'équité sociale
« Le débat aujourd'hui ne se limite plus exclusivement aux droits de la femme. Ceux qui veulent des sociétés développées doivent travailler sur l'équité sociale et donner leurs droits aux plus vulnérables, dont la femme », a souligné Mona Fayad, auteure et enseignante en psychologie à l'Université libanaise, et figure intellectuelle parmi les chiites démocrates. « Cela veut dire qu'il faudra donner aux citoyens leurs droits dans un État démocratique pluriel qui respecte la Charte des droits de l'homme, en commençant par la femme et en arrivant à toutes les composantes du pays, a déclaré Mme Fayad. Les plus simples nécessités de la vie ne sont pas assurées dans le pays, ni pour les hommes ni pour les femmes. Je demande donc les droits de l'homme et de la femme. »

Suzanne Hobeiche, directrice du bureau de lutte contre les cybercrimes au sein des Forces de sécurité intérieure, dénonce quant à elle les méfaits de la société patriarcale. « Il y a 45 % de femmes parmi les employés du secteur de la justice et à peu près le même nombre dans l'institution militaire car elles sont admises après avoir passé des tests et donc en fonction de leurs compétences. Sauf que dans les postes décisionnels, les femmes ne sont que 2 % parce que la désignation à ces postes n'est pas juste envers elles », a dit le lieutenant-colonel Hobeiche qui a été la première femme officier à intégrer les FSI en 2001. « La raison de cette absence des femmes est la société patriarcale et les préjugés qui pèsent sur elles. C'est aux hommes de remédier aux disparités parce que c'est eux qui sont au pouvoir aujourd'hui. La femme libanaise doit croire en ses capacités », a-t-elle ajouté.

La journaliste Rima Njeim s'est quant à elle élevée contre la création d'un ministère d'État aux Droits de la femme car « c'est la femme qui élève les hommes qui deviendront peut-être un jour députés et ministres ». « Nous avons besoin d'un changement au niveau des lois et que les médias accordent plus d'importance aux sujets qui touchent à la femme », a-t-elle souligné.
Le ministre Jean Oghassabian s'est pour sa part félicité de l'adoption, mercredi par le gouvernement, du projet de loi portant sur la criminalisation du harcèlement sexuel. « La cause de la femme est une cause en laquelle je crois et elle forme un grand challenge. La femme libanaise doit être une partenaire essentielle dans les décisions politiques », a-t-il dit.

 

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IL Y MANQUE TOUJOURS LA MATURITE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 51, le 11 mars 2017

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  • IL Y MANQUE TOUJOURS LA MATURITE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 51, le 11 mars 2017

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