Hariri réaffirme son soutien au quota aux élections législatives

Le Liban s'est associé hier à la célébration de la Journée internationale de la femme, de très nombreuses personnalités de différents horizons ainsi que diverses associations aux quatre coins du pays ayant publié des communiqués ou organisé des conférences à cette occasion. Au plan officiel, nombre de responsables se sont prononcés sur ce plan pour la défense des droits de la femme, dont notamment le président Michel Aoun, la Première dame Nadia Aoun, le Premier ministre Saad Hariri et le ministre d'État aux Droits de la femme, Jean Oghassabian.
Le président de la République a reçu hier dans ce cadre une délégation du Conseil national de la femme libanaise, présidée par l'avocate et militante pour les droits de la femme Iqbal Doughan, en présence de la Première dame. Il s'est prononcé pour la suppression des lois empêchant la parité entre hommes et femmes.
« Il faut mettre fin aux dispositions légales de différenciation entre la femme et l'homme, a déclaré le président Aoun. Nous mènerons des actions pour parvenir à cet objectif », a-t-il ajouté, saluant « le rôle de la femme dans la construction de la nation, dans la société et au sein de la famille ».
Pour sa part, la Première dame a reçu le président de l'Université libano-canadienne (LCU) Rony Abi Nakhlé à la tête d'une délégation composée de doyens, de professeurs, de responsables administratifs et d'étudiants.
Mme Aoun a affirmé son soutien à toute initiative visant à renforcer le rôle de la femme et à lui accorder ses droits. « La femme libanaise possède un potentiel énorme et des capacités de réussir dans tous les domaines », a-t-elle assuré. « La présence de la femme au Parlement ne devrait en aucune façon être un privilège mais constituer plutôt un des droits fondamentaux de la femme libanaise », a conclu Mme Aoun.
Au Grand Sérail, le Premier ministre a organisé un brunch en l'honneur des femmes qui y travaillent, en présence du secrétaire général de la présidence du Conseil Fouad Fleyfel. « Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée de la femme, je tiens à vous féliciter et à vous remercier, pour votre travail et vos accomplissements que les hommes ne sauraient assurer », a déclaré M. Hariri.
« Je crois en la nécessité d'avoir un quota féminin (au Parlement) parce que la société n'acceptera pas l'idée de la participation des femmes à la politique à moins qu'elle ne lui soit imposée, a estimé le Premier ministre. Cela est appliqué en France, aux États-Unis, en Europe et dans la plupart des pays. Je crois aussi qu'à travers le quota, les citoyens sauront qu'ils doivent voter pour les femmes. Nous pourrons annuler le quota plus tard lorsque les citoyens se seront habitués à élire des femmes aux élections législatives. Il en est de même pour les ministères », a-t-il ajouté.
Notons que le Grand Sérail a été éclairé hier soir en rose pour fêter la Journée internationale de la femme. M. Hariri a posté un tweet dans lequel il réitère « (son) soutien à la femme libanaise et son engagement à lui accorder ses droits, à travers le quota et des lois qui lui rendent justice ».
Le comité des femmes au sein de l'ordre des avocats de Beyrouth et l'ONG « Ghadan Loubnan » (Demain le Liban) ont organisé par ailleurs une conférence sur le thème « La femme face au futur au Liban », sous le patronage du ministre d'État aux Droits de la femme, Jean Oghassabian, à la Maison de l'avocat.
« Je ne savais pas que j'allais diriger ce ministère, mais maintenant que je m'en occupe, je suis conscient qu'il s'agit d'un grand défi à relever », a déclaré M. Oghassabian à l'adresse du public. Le ministre a assuré que plusieurs obstacles ont été surmontés lors des travaux de structuration du ministère. « Nous avons commencé par élaborer les projets et contacter les organismes internationaux adéquats, et nous rappelons que ce ministère est, et restera, ouvert à toutes les femmes pour coopérer avec nous et suggérer des projets », a-t-il indiqué.
La Commission nationale pour les femmes libanaises, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), a également organisé une conférence intitulée « Les voies d'accès de la femme au pouvoir », en présence de la représentante du ministre d'État aux Droits de la femme Abir Chbaro, du député Ghassan Moukheiber, du directeur du bureau du PNUD au Liban, Luca Randa, du coordonnateur spécial adjoint de l'Onu au Liban, Philippe Lazzarini, et de l'ancienne ministre Mona Afeiche. Mme Afeiche s'est prononcée, au nom de M. Oghassabian, pour le quota. « Nous n'accepterons pas une loi électorale qui n'inclut pas un quota pour les femmes », a-t-elle affirmé.