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Liban - Législatives

Un quota féminin de 30 % sinon... le boycott

Le ministre d'État pour les Droits de la femme, Jean Oghassabian, a affirmé que le tiers des prochains gouvernements devrait être formé de femmes.

Jean Oghassabian a rejoint les manifestantes de la Coalition nationale en faveur de la participation de la femme à la vie politique au Liban.

« Nous réclamons l'égalité », « Un quota féminin de 30 % », « Vous nous avez promis un quota féminin, il est temps d'agir »...
Brandissant des calicots sur lesquels on peut lire des slogans dénonçant l'exclusion du quota féminin des discussions menées sur la loi électorale, elles étaient plusieurs dizaines, représentant quelque 150 ONG féministes, à répondre hier présent à l'appel lancé par la « Coalition nationale en faveur de la participation de la femme à la vie politique au Liban » à prendre part au sit-in pacifique qui s'est tenu place Riad el-Solh, parallèlement à la séance du Conseil des ministres.

« Nous voulons que des représentantes de la Coalition prennent part à l'élaboration de la loi électorale », insiste Wafa' Dika Hamzé, ancienne ministre. « Nous ne voulons pas que les hommes politiques s'entendent sur une loi qui ne prévoit pas le quota, ajoute-t-elle. Nous avons entendu dire que certaines parties s'opposent au quota féminin. Nous estimons que sans les femmes, la bataille électorale sera déséquilibrée en raison de l'injustice qui leur est faite. Le quota est un outil pour paver la voie à une meilleure représentativité de la femme sur la scène politique. C'est aussi un moyen pour habituer les citoyens à la présence de la femme au pouvoir. »

Iqbal Doughan, avocate et présidente du Conseil national de la femme libanaise, explique pour sa part que le président de l'Assemblée nationale, Nabih Berry, et le chef du gouvernement, Saad Hariri, ont affirmé à la Coalition que « les élections législatives ne se dérouleront pas sans que le quota féminin soit approuvé ».
« Nous ne baisserons pas les bras, insiste-t-elle. Nous allons nous imposer comme une cause nationale. Nous voulons que nos filles participent à la gestion du pays. Nous voulons profiter de leurs capacités et compétences. La femme a fait ses preuves dans les différents secteurs. Pourquoi ne les ferait-elle pas dans la politique? En 1952, la femme au Liban a réussi à obtenir le droit de vote. C'était le premier pays arabe dans la région à le lui accorder. Pourquoi cet acquis ne permettrait-il pas à la femme d'accéder aux centres de décision ? »

De son côté, Joëlle Abou Farhat, cofondatrice de Women in Front, affirme que « quelle que soit la loi électorale adoptée, il y aura toujours un scénario pour introduire le quota féminin ». « C'est un débat aussi important que celui relatif aux circonscriptions et à la représentation de chaque communauté, insiste-t-elle. La femme constitue 50 % de la société libanaise. S'ils ne veulent pas du quota, qu'ils gouvernent 50 % de la société, nous nous occuperons de l'autre moitié ! »

 

(Lire aussi : Jean Oghassabian : « Il faut oser rêver et garder ses horizons ouverts »)

 

La participation à la vie politique, un « droit »
Se prononçant au nom de la Coalition, Rita Chémali rappelle que « la femme représente 51 % de la société, mais n'est représentée qu'à une proportion de 3,1 % au sein du Parlement ». « Nous avons longtemps attendu », martèle-t-elle, soulignant que la participation à la vie politique « est un droit que la Constitution accorde à la femme, mais dont vous nous privez ». « Le quota est un moyen de rétablir ce droit, affirme Rita Chémali. Nous ne demandons pas une faveur, mais nous réclamons un droit qui a été confisqué. (...) Nous réclamons que le quota féminin soit un des critères adoptés dans la répartition des circonscriptions et des sièges, comme dans l'adoption du système électoral. »

Réitérant que la Coalition réclame un quota de 30 % du nombre des sièges parlementaires, Rita Chémali appelle les femmes à « boycotter les législatives si la nouvelle loi électorale ne prévoit pas ce droit ». S'adressant aux femmes, elle leur rappelle que « la participation au Parlement est un droit qu'elles doivent défendre ». Quant aux hommes politiques, « ils doivent défendre ce droit à la participation au Parlement de 2017 ».

Les manifestantes ont été rejointes par le ministre d'État pour les Droits de la femme, Jean Oghassabian, qui a affirmé que « la participation de la femme à la vie politique et aux centres de décision n'est pas un luxe ». « La femme est un grand potentiel scientifique, culturel et législatif, ajoute-t-il. Elle a réussi dans de nombreux secteurs. Nous avons besoin de ce potentiel au sein du Parlement et du gouvernement. »

Affirmant que la participation de la femme à la vie politique est un « droit », M. Oghassabian a assuré qu'il déploiera tous les efforts jusqu'à l'atteindre. Il a également exprimé le souhait que de tels rassemblements soient également organisés dans d'autres régions du pays pour « assurer le quota féminin au sein du Parlement, dans une première étape, et, par la suite, dans les différents postes, notamment au sein du gouvernement ». Il a enfin estimé que « le tiers des prochains gouvernements devrait être formé de femmes ».
En levant le sit-in, la Coalition a souligné que le rassemblement d'hier n'est qu'une première mesure d'une série de démarches qui seront menées « jusqu'à obtenir gain de cause ».

 

 

Pour mémoire

Les femmes revendiquent un quota d’au moins 30% aux prochaines élections

Le Conseil national de la femme libanaise pour un quota féminin de 30 % des sièges

« Il est temps que les femmes revendiquent leur place sur la scène politique »

« Nous réclamons l'égalité », « Un quota féminin de 30 % », « Vous nous avez promis un quota féminin, il est temps d'agir »...Brandissant des calicots sur lesquels on peut lire des slogans dénonçant l'exclusion du quota féminin des discussions menées sur la loi électorale, elles étaient plusieurs dizaines, représentant quelque 150 ONG féministes, à répondre hier...

commentaires (4)

Pure démagogie affichée , l'on ne peut sélectionner la/les compétences par le sexe...voir en France, l'apartheid imbécile instauré par les socialistes sur base de 50/50% d'hommes /femmes ..comme si les hommes étaient égaux aux femmes et vis versa... !

M.V.

11 h 08, le 02 février 2017

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Commentaires (4)

  • Pure démagogie affichée , l'on ne peut sélectionner la/les compétences par le sexe...voir en France, l'apartheid imbécile instauré par les socialistes sur base de 50/50% d'hommes /femmes ..comme si les hommes étaient égaux aux femmes et vis versa... !

    M.V.

    11 h 08, le 02 février 2017

  • Les machos doivent être en train de se frotter les mains : que les femmes boycottent les élections, et le pays sera dirigé uniquement par des hommes, et des hommes choisis par les hommes. Ouf, enfin les femmes retrouveront leur place à la cuisine ! C’est ça que nous souhaitons ? Au lieu d’appliquer des méthodes qui ne s’adaptent pas chez nous, ne serait-il pas plus efficace que des femmes présentent leur candidatures, et que nous votions pour elles ?

    YARED Lyna

    10 h 52, le 02 février 2017

  • Une élection législative, comme toute autre élection, doit être gagnée par mérite, non par un quota artificiel.

    George Bitar

    10 h 22, le 02 février 2017

  • "Égalité veut dire : 50% ! Pourquoi 30 ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 22, le 02 février 2017

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