C'est à la faveur de l'atmosphère positive qui règne dans le pays depuis l'accession du général Michel Aoun à la tête de l'État que le Courant patriotique libre entend signer un document d'entente avec le mouvement Amal du président de la Chambre, Nabih Berry, assurait-on hier dans les milieux aounistes.
Outre le fait qu'il s'agit d'une nouvelle alliance bipartite qui viendrait se greffer sur l'échiquier politique à la veille des législatives, ce document d'entente liant Amal au CPL est important dans la mesure où il intervient après de grands désaccords entre les deux formations, notamment au sujet de la présidentielle et des deux prorogations de la législature.
Des sources proches du dossier font savoir à l'agence al-Markaziya que le chef du CPL, Gebran Bassil, et le ministre des Finances et conseiller politique de M. Berry, Ali Hassan Khalil, mènent des négociations en vue de la signature du texte attendue prochainement.
Dans les mêmes milieux, on fait savoir que c'est après la tenue de l'élection présidentielle que les deux partis ont décidé de tourner la page de leurs longues querelles politiques, dans la mesure où les divergences de points de vue ne devraient pas causer un schisme dans le tissu politique libanais, d'autant que la coopération entre les deux formations est manifeste dans plusieurs dossiers, dont celui de la loi électorale.
Selon ces sources, le document d'entente entre les formations de Nabih Berry et Gebran Bassil – qui est actuellement en phase de rectification dans des réunions à huis clos – devrait porter sur des principes et des constantes nationaux sur lesquels s'accordent le CPL et le mouvement Amal.
Interrogé par la Markaziya aussi, Gaby Layoun, ancien ministre CPL, s'est montré plus précis : « Nous convergeons sur des dossiers d'ordre stratégique, à l'instar des armes de la résistance et de la loi électorale », a-t-il dit, ajoutant que les deux partis divergent sur le système fiscal, le budget de l'État et la lutte contre la corruption, à titre d'exemple, et c'est sur ces points de divergence que portent les négociations menées actuellement en vue de permettre au document d'entente de voir le jour. »
(Lire aussi : Berry évoque la Constituante : incitation ou menace ?)
Une entente « normale »
De son côté, le vice-président du CPL pour les affaires politiques, Nicolas Sehnaoui, s'est voulu plus prudent. Dans une déclaration à L'Orient-Le Jour, l'ancien ministre des Télécoms a estimé qu'« il est très normal de voir le CPL se rapprocher de ses adversaires politiques ». Il en veut pour preuve le fait que le courant aouniste a tissé une alliance assez solide avec le Hezbollah qui, en 2006, était très loin de sa ligne politique. Nicolas Sehnaoui a rappelé aussi que le CPL a mis fin à une longue querelle qui l'a opposé aux Forces libanaises et qui a coûté la vie à un grand nombre de jeunes Libanais emportés par la guerre fratricide de 1990.
« Nous menons des concertations avec toutes les formations politiques, dont le mouvement Amal, dans la mesure où nous voulons trouver des points communs entre tous les protagonistes pour faciliter le projet d'édification de l'État », a encore dit Nicolas Sehnaoui.
Du côté de Aïn el-Tiné, on n'est pas aussi optimiste. Joint par L'OLJ, Anouar el-Khalil, député berryste de Hasbaya, a indiqué ne pas être informé de négociations politiques menées actuellement en vue de conclure une entente avec le courant aouniste, d'autant que le chef du législatif n'a pas évoqué ce sujet lors des dernières audiences du mercredi tenues à Aïn el-Tiné. « Une telle décision exige de larges concertations avec nos alliés principaux, dont notamment les Marada, le Hezbollah et le Parti socialiste progressiste », a-t-il dit. M. Khalil a, toutefois, noté que le mouvement Amal est « ouvert à toute proposition à même de rassembler toutes les composantes du paysage politique libanais ».
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commentaires (5)
Ne restera plus qu'à ajouter cette "entente CPL-AMAL" à "l'entente MAR MIKHAEL-HEZBOLLAH" de 2006 et "l'entente LIBAN-TEHERAN" sera accomplie, sous couvert de prétextes officiels énumérés par Mini-Blanc-Bec et ses petits copains, qui ne trompent plus personne ! Les turbans noirs libanais et iraniens doivent vibrer de satisfaction... Irène Saïd
Irene Said
18 h 43, le 04 mars 2017