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Liban - Ramlet el-Baïda

Sit-in de « Beyrouth Madinati » : Appliquez l’interdiction de construction sur la plage !

La société civile réfute les arguments qui empêchent, selon le mohafez de Beyrouth, d'appliquer une décision du Conseil d'État.

Les manifestants portaient hier des banderoles réaffirmant « le droit aux espaces publics » et soulignant que « la justice ayant fait son travail, la balle est dans le camp de la municipalité et du mohafez ». Photo tirée de la page Facebook de Beyrouth Madinati

Plusieurs groupes de la société civile ont participé hier à un sit-in de contestation devant les bureaux de la municipalité de Beyrouth, dans le centre-ville, à l'invitation de « Beyrouth Madinati », le collectif de la société civile qui avait présenté une liste aux élections municipales dans la capitale au printemps dernier. L'objectif était de demander au mohafez de Beyrouth, Ziad Chbib, d'exécuter sans délai la suspension du permis de construire sur le terrain 3689 de Mousseitbé, soit l'arrêt des travaux sur le chantier d'« Eden Bay Resort » sur la plage de Ramlet el-Baïda.

La décision du Conseil d'État a été prise le 8 février dernier et stipulait que le permis de construire accordé à l'entrepreneur en charge du chantier à Ramlet el-Baïda soit gelé et les travaux par conséquent arrêtés. Le recours avait été déposé par l'association Green Line en collaboration avec l'Agenda légal. Le mohafez de Beyrouth a refusé d'exécuter la décision judiciaire, prétextant que le permis de construire évoqué dans le texte de la décision est caduc, puisqu'il a été remplacé par « un nouveau » permis accordé en janvier dernier à l'entrepreneur.

Cet argument est réfuté par la société civile pour de multiples raisons, comme l'a réaffirmé hier « Beyrouth Madinati » au cours du sit-in. « Ce que vous avez appelé "nouveau permis" n'est en fait qu'une annexe de modification du permis initial de construction, et la décision judiciaire d'arrêter les travaux en vertu du permis initial englobe aussi les annexes », a martelé la porte-parole du groupe de la société civile.
Green Line et l'Agenda légal ont d'ailleurs présenté cette semaine un autre recours auprès du Conseil d'État dans lequel ils demandent au juge, arguments à l'appui, d'englober dans sa décision le permis modifié au même titre que le permis d'origine. Ils s'appuient aussi sur le fait que la décision du juge était fondée sur des facteurs de principe ayant trait au terrain construit et à l'impact sur l'environnement, pas sur des détails concernant une quelconque carte du projet (voir L'OLJ du 3 mars).

 

(Pour mémoire : Ramlet el-Baïda : La société civile présente un nouveau recours auprès du Conseil d'État)

 

Les manifestants ont rappelé hier que les travaux de construction se poursuivent sur le chantier du projet « Eden Bay Resort » sur la plage de Ramlet el-Baïda quelque trois semaines après la décision du Conseil d'État sur l'arrêt des travaux, sans que personne n'ait pris l'initiative d'exécuter cette décision. « Nous demandons au mohafez de Beyrouth Ziad Chbib d'appliquer cette décision d'arrêt des travaux sans délai et d'annuler les effets de ce permis de construire en raison des dégâts considérables causés à la plage de Ramlet el-Baïda, la seule plage de sable restant à Beyrouth et le seul exutoire pour ses habitants », poursuit le communiqué. Les militants ont également demandé au mohafez « de fournir (à la société civile) tout le dossier concernant le permis initial et l'annexe de modification avec l'ensemble des documents qui s'y réfèrent, afin qu'ils soient à la disposition du public, en conformité avec la nouvelle loi d'accès à l'information ».

 

(Pour mémoire : « Poursuivre le chantier à Ramlet el-Baïda rend passible de poursuites pénales »)

 

Réponse du mohafez
Dans un communiqué publié hier en réponse aux manifestants, M. Chbib réitère les arguments qui l'ont poussé à ne pas appliquer la décision du Conseil d'État. Il affirme que « le permis de construction sur le terrain 3689 de Mousseitbé actuellement en vigueur a été publié le 19 janvier, suite aux résultats de l'enquête approfondie effectuée pour la première fois dans l'histoire de Ramlet el-Baïda par le mohafez, et qui a montré que les terrains adjacents aux biens-fonds publics maritimes sont des propriétés privées inscrites au nom de leurs propriétaires suite à des décisions judiciaires datant de 1931 ». Et d'ajouter : « Il s'est également avéré que les signaux déposés sur les terrains pour y interdire la construction ont été annulés dans le cas de certains terrains durant les dernières années.
Le mohafez a demandé aux propriétaires de ces terrains de réactiver la décision d'interdiction, ce qui explique l'annulation de l'ancien permis qui a fait l'objet de la décision (du Conseil d'État) et la publication d'un nouveau permis pour les terrains constructibles légalement, de manière à ne pas empiéter sur le domaine public. »

Le mohafez assure que « l'exécution des décisions de justice est une évidence », réaffirmant que la décision du Conseil d'État « porte sur un permis annulé ». Il termine son communiqué en assurant « son respect pour la libre expression » et en précisant avoir reçu une délégation de « Beyrouth Madinati ». Sur cette réunion, Marwan Tibi, de « Beyrouth Madinati », qui y a participé, souligne que « le désaccord avec le mohafez était total, sur tous les points ».

 

Pour mémoire

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commentaires (3)

Mais, à propos, que fiche donc Sétt Äâsstrîdâh ?! Wâlâââoû, yâ "daktôr"-Hakîm Samîîîr !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 38, le 04 mars 2017

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Commentaires (3)

  • Mais, à propos, que fiche donc Sétt Äâsstrîdâh ?! Wâlâââoû, yâ "daktôr"-Hakîm Samîîîr !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 38, le 04 mars 2017

  • Il "dépend" de quel "partie" Politico-Spéculative, le "Moûnâffîkk" ; au fond ? BRAVO à Bâïyroût Mâdînâtî, et.... à surtout à Sétt Nadine LABAKI ; en autres DÉVOUÉS et Bénévoles de cette Grande et éhhh Libanaise : "Bâïyroût Mâdînâtî" ! CHAPEAU !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 31, le 04 mars 2017

  • ou est notre ministre de la justice dans tout ca ? pt't il y a plus urgent ? moins complique ?

    Gaby SIOUFI

    11 h 01, le 04 mars 2017

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