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Liban - Exécutif

La crédibilité du gouvernement à nouveau testée aujourd’hui

Hariri dénonce le « manque de sérieux » de certains ministres.

Saad Hariri a dénoncé le « manque de sérieux » des ministres qui ne se sont pas présentés lundi pour le Conseil des ministres.

L'absence de quorum lundi dernier au Conseil des ministres est-elle un simple hasard ou un acte politique volontaire ? Répondre à cette question reste pour l'heure d'autant plus difficile que la tergiversation ainsi que le recours aux blocage et reports sont devenus si bien ancrés dans la culture locale que l'on a désormais du mal à croire à de simples coïncidences en politique.

Les différents blocs politiques ont beau montrer patte blanche et jurer que l'absence des 11 ministres, lundi, était une pure coïncidence, il n'en reste pas moins que ceux qui veulent bien le croire sont rares.
À un moment aussi critique, alors que le gouvernement est appelé à voter le budget de l'État, un exercice qui n'a plus été pratiqué depuis 12 ans, un report du Conseil des ministres en plein examen de ce dossier vital n'est pas justifiable aux yeux de certains. À leur tête, le Premier ministre lui-même, Saad Hariri, qui a dénoncé hier « le manque de sérieux de la part de certains ministres qui est à l'origine de la levée de la réunion ».

C'est également l'avis du député Samy Gemayel, qui a estimé dans un tweet que l'absence de quorum lors de la réunion du gouvernement « est une négligence de la part du pouvoir politique des dossiers du budget et de la loi électorale qui constituent les deux tâches prioritaires confiées à ce gouvernement et sa raison d'être ».

 

(Lire aussi : D’une réforme retardée à l’autre, retour au blocage de l’avant-présidentielle ?)

 

Soucieux de préserver l'image de l'exécutif placé face à son premier grand défi, plusieurs ministres se sont toutefois dépêchés de minimiser l'affaire, soulignant que l'absence de plus d'un tiers de leurs collègues n'était en aucun cas intentionnelle. « Preuve en est, soutient le ministre de l'Économie, Raëd Khoury (CPL), interrogé par L'Orient-Le Jour, le fait que les absents proviennent de toutes les formations politiques. Ils étaient tout simplement pris par d'autres engagements. » Il ne faut pas chercher à établir un lien quelconque entre leur « incapacité » à se présenter à la réunion et une éventuelle position à l'égard du budget, insiste-t-il. Tout en reconnaissant que des divergences entre les uns et les autres sont effectivement apparues lors de la discussion en Conseil des ministres sur l'avant-projet de budget, il reste convaincu qu'elles seront très vite aplanies et n'affecteront en aucun cas le vote prochain du budget.

Même son de cloche du côté du ministre d'État pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi (courant du Futur), qui attribue le défaut de quorum au fait que plusieurs ministres avaient des rendez-vous préalables, soulignant que le lundi est généralement une journée chargée pour un ministre. « Nous sommes tous conscients du fait que le budget est une priorité et la plus importante réalisation que les Libanais attendent de nous », dit-il. « La crédibilité du gouvernement est en jeu, aujourd'hui plus que jamais », précise le ministre, d'où son souci de ne pas véhiculer, « à l'intérieur aussi bien qu'à l'extérieur, notamment aux pays donateurs, l'image d'une république bananière ».

 

(Lire aussi : Gemayel : Aoun doit presser Hariri et Berry de soumettre au vote les 17 projets transmis au Parlement)

 

Une « position politique » ?
Autant d'assurances qui ne persuadent pas pour autant les plus sceptiques. Dans certains milieux politiques, on estime que les divergences autour de certains problèmes de fond seraient la raison qui aurait motivé certains ministres à ne pas faire acte de présence.

Outre le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, qui a publiquement présenté ses excuses au chef du gouvernement pour son « retard », et les six ministres qui se trouvaient à l'étranger, l'absence de quatre autres ministres ne saurait s'expliquer que dans la perspective d'une « position politique » qu'ils chercheraient à afficher.

Les Forces libanaises ont exprimé publiquement hier leur refus de voter un budget si la question de la privatisation de la production d'électricité n'a pas été approuvée auparavant. Évoquant le déficit d'un milliard et demi de dollars enregistré par le secteur de l'électricité, le chef des FL, Samir Geagea, a clairement lié l'approbation du budget par les ministres de sa formation à une solution qui mettrait un terme au déficit de ce secteur. Celle-ci passe inéluctablement par la privatisation de la production sur le modèle de ce qui s'est passé à Zahlé, selon lui. « Cette initiative est à même d'assurer des économies de plusieurs centaines de millions de dollars », a affirmé le député Antoine Zahra lors d'une conférence de presse.

 

(Lire aussi : La privatisation de la production d’électricité, cheval de bataille de Geagea)

 

Autre point d'achoppement qui aurait éventuellement contribué au blocage de la séance de lundi, le fait que le courant du Futur n'est pas enthousiaste en ce qui concerne l'imposition de taxes supplémentaires sur les bénéfices des banques et des sociétés de financement, ainsi que son refus d'examiner la question du paiement de l'échelle des salaires du secteur public avant d'avoir tranché le premier point dans le sens souhaité, relèvent des sources politiques citées par l'agence al-Markaziya.

Prévue aujourd'hui, la seconde séance du Conseil des ministres de la semaine devrait en principe se tenir, si l'on croit des sources en provenance de plusieurs parties. Outre les ministres qui se trouvent en déplacement à l'extérieur, la majorité de leurs collègues ont annoncé leur intention de faire acte de présence, à l'exception des ministres de la Jeunesse et des Sports, Mohammad Fneich, et de l'Agriculture, Ghazi Zeaïter, qui étaient injoignables, a relevé la LBCI.

 

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Les absents

Voici la liste des onze ministres qui étaient absents lundi de la séance du Conseil des ministres, provoquant un défaut de quorum (un tiers + un) :
Melhem Riachi (FL, Information) : en voyage.
Jamal Jarrah (Futur, Télécoms) : en voyage.
Pierre Raffoul (proche de Aoun, Affaires présidentielles) : en voyage.
Michel Pharaon (indépendant, proche de Hariri et des FL) : en voyage.
César Abou Khalil (CPL, Énergie et Eau) : en voyage.
Mohammad Fneich (Hezbollah, Jeunesse et Sports) : en voyage.
Nouhad Machnouk (Futur, Intérieur) : en « retard ».
Pierre Bou Assi (FL, Affaires sociales) : dépêché à l'aéroport par le chef de l'État pour faire ses adieux au patriarche Béchara Raï.
Ayman Choucair (PSP, Droits de l'homme) : pas de raison précisée.
Talal Arslane (Parti démocrate, Déplacés) : pas de raison précisée.
Ghazi Zeaïter (Amal, Agriculture) : pas de raison précisée.

 

 

Pour mémoire

L’examen du projet de budget 2017 pourrait être achevé la semaine prochaine

L'absence de quorum lundi dernier au Conseil des ministres est-elle un simple hasard ou un acte politique volontaire ? Répondre à cette question reste pour l'heure d'autant plus difficile que la tergiversation ainsi que le recours aux blocage et reports sont devenus si bien ancrés dans la culture locale que l'on a désormais du mal à croire à de simples coïncidences en politique.
Les...

commentaires (12)

TOUS DES VAURIENS...

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 13, le 01 mars 2017

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Commentaires (12)

  • TOUS DES VAURIENS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 13, le 01 mars 2017

  • Difficile de croire qu'il y ait eu connivence entre ces ministres de différents groupes , sinon il faudrait voir ça d'un bon oeil qu'ils puissent se mettre d'accord sur quelque chose comme un "boycott" . C'est une "lebanese attitude" d'un manque de conscience politique qui fait dire , yalla c'est pas moi qui serait responsable , s'il ne s'agissait que de moi . Et encore une chose qu'on accusera pas le hezb résistant de "boycott", une fois n'étant pas coutume .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 35, le 01 mars 2017

  • Il faut les comprendre. Quelle idée aussi d'organiser une réunion du Conseil des Ministres en plein saison de ski à Megève... Menfin!

    Gros Gnon

    12 h 06, le 01 mars 2017

  • On ne comprend plus rien...Mrs vous etes payz pour ca !!!!????pauvre LIBAN...

    Soeur Yvette

    12 h 04, le 01 mars 2017

  • Ils étaient tout simplement pris par d'autres engagements" (sic). Des ministres, la plupart des non élus qui, en s'absentant, montrent leur mépris et leur mésestime envers le peuple qui les paye tous les fins de mois. C'est le comble de la bassesse et de la lâcheté.

    Un Libanais

    11 h 13, le 01 mars 2017

  • D'autres engagements??? Mais ils sont paye pourquoi ces bon a rien??

    George Khoury

    10 h 15, le 01 mars 2017

  • "...que plusieurs ministres avaient des rendez-vous préalables, etc.etc..." Ben oui, voyons...ces ministres ont tellement à faire les lundis...sauf de participer à la réunion du gouvernement programmée. Ils ne sont ministres que quand ça les arrange...le reste du temps ils doivent s'occuper de leurs petites et grandes affaires personnelles n'est-ce pas ! Monsieur S. Hariri...30 ministres...pourquoi faire au juste...et qui les a nommés ? 30 ministres, 30 salaires de ministres plus tous les avantages qui vont avec...30 ministres qui ne sont même pas capables de tous se présenter à une réunion du gouvernement importante...dans quel pays qui se respecte voit-on une telle mascarade ? Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 08, le 01 mars 2017

  • LA COBAYE SOUS LES TESTS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 17, le 01 mars 2017

  • "La majorité de ces ministrés ont annoncé, promis juré, leur intention de faire acte de présence la fois (éventuelle) prochaine, à l'exception des ministrés de la Jeunesse et des Sports, M'hammâd Fnâïch, et de l'Agriculture, Ghééézéh Z'äîtîr, qui étaient.... injoignables." !?! Léééh, le Béret et l'haSSine 1er ? Yâ äâmméééh, léhhh ?!

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 58, le 01 mars 2017

  • Les absents, entre autres, celui-ci : Le Comble ! Noûhéééd Machnoûûûü (Futur, Intérieur) en « retard » bien entendu ; comme ça, bâllâh ! ; mais qui a publiquement "tenuuu" à présentr malgré tout, yâââï, ses excuuuses au chef du gouvernement pour cet inexplicaaable(?) « retaaard »." ! Pire que tous réunis, çuilà....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 48, le 01 mars 2017

  • Les absents, entre autres : Piééérre Boû Äâsséhhh (Öûééétes, Affaires sociales) dépêché ; yâââï, comme par hasard : Wâââï cette URGENCE ? ; à l'aéroport par Äâoûn le Caporal pour faire ses adieux(?!).... au Râëéhhh de Bkérkéhhh parti lui aussi en voyaaage, mais pour encore mener ; yîîîh, lui ; spécifiquement ses perpétuels et lourdingues jamborées ! Maybe(h) en Jet Privé aussi, encore cette fois-ci ! Yâ wâïylîîîh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 35, le 01 mars 2017

  • "Le (ministré) Moûïîne Méréëbéh (courant du Futur) précise que son souci est de ne pas véhiculer, « à l'intérieur aussi bien qu'à l'extérieur ; notamment aux pays donateurs.... De Flouze, mahééék ; l'image d'une république bananière »." ! Pourquoi seulement "l'image", mais elle l'est déjà en réalité, BANANIÈRE ! Au moins, de cette façon, c'est plus CLAIR.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 20, le 01 mars 2017

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