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Liban - Loi électorale

Loi électorale : les FL soumettent une nouvelle formule au courant du Futur

Une délégation du bloc Joumblatt reçue par Raï.

Nabih Berry recevant les parlementaires dans le cadre de ses audiences du mercredi à Aïn el-Tiné. Photo ANI

Même si l'attention est portée actuellement sur le projet de budget, actuellement sous étude en Conseil des ministres, les parties politiques restent concentrées sur le dossier de la loi électorale, d'autant que le compte à rebours a commencé pour la convocation des collèges électoraux, le 21 février, soit mardi prochain, du moment que le ministère de l'Intérieur n'a pas modifié la date envisagée pour le scrutin.

Les chances cependant qu'une entente se réalise d'ici là autour d'une nouvelle formule sont presque nulles, étant donné les divergences de vues qui persistent et le revirement du Hezbollah, de nouveau attaché à la proportionnelle, à moins que la formule concoctée actuellement par les Forces libanaises ne trouve son chemin dans les milieux politiques et n'obtienne l'aval de toutes les parties. Mais une petite lueur d'espoir persiste. Les Forces libanaises qui se sont attelées à revisiter la proposition de loi qu'elles avaient soumise au Parlement, conjointement avec le courant du Futur et le PSP, et qui prévoit un mode de scrutin composite alliant le majoritaire et la proportionnelle, de manière à tenir compte des appréhensions exprimées par Walid Joumblatt, ont remis le texte de leur nouvelle mouture au courant du Futur pour examen. Il doit également être transmis au chef du PSP, Walid Joumblatt.

 

(Lire aussi : Le Hezbollah fait main basse sur les positions de Aoun, le Futur temporise)

 

Le texte en gestation prévoit des variations au niveau du découpage électoral et du mode de scrutin, de manière que cinq des huit députés que compte la circonscription du Chouf soient élus suivant le mode majoritaire et les trois autres sur base de la proportionnelle. Parallèlement, trois des cinq députés de Aley seraient élus suivant le mode majoritaire. De sources informées, on indique que cette formule permettrait au chef du PSP de maintenir son bloc dans ces deux circonscriptions. Si Walid Joumblatt accepte cette proposition, qui reprend des éléments de trois projets antérieurs, celui donc des FL-courant du Futur-PSP, celui du président du Parlement Nabih Berry et celui du chef du CPL, Gebran Bassil, les élections pourraient avoir lieu dans les délais, soit à partir de fin mai, estiment les plus optimistes, en partant du principe que le Hezbollah ne pourra pas s'opposer à une formule qui obtient un large consensus et sera dans l'obligation de s'y rallier.

Pour le moment, cependant, et après avoir fait savoir qu'il était prêt à discuter de tout projet pouvant être consensuel, le parti de Dieu s'est de nouveau rabattu sur la proportionnelle avec le territoire national comme circonscription unique, qui assure, selon lui, la meilleure représentation parlementaire. « Le scrutin majoritaire élimine les minorités qui représentent pourtant une partie de la population. La proportionnelle corrige cet état de fait. C'est pour cela que nous nous sommes prononcés en faveur de la proportionnelle », avait affirmé dimanche son chef, Hassan Nasrallah, appelé à évoquer de nouveau aujourd'hui le dossier électoral, dans un discours qu'il doit prononcer dans l'après-midi lors d'une cérémonie en hommage aux martyrs de sa formation.

Son bloc parlementaire qui a tenu hier sa réunion hebdomadaire sous la présidence de son chef, Mohammad Raad, a souligné « sa conviction selon laquelle une nouvelle loi électorale fondée sur la proportionnelle organisée au niveau d'une circonscription unique ou de circonscriptions moyennes doit être promulguée ». « Ce mode de scrutin n'élimine et ne marginalise aucune composante du paysage politique libanais », a poursuivi le bloc, tout en précisant qu'il reste ouvert à « tout dialogue sérieux autour d'une formule électorale logique et cohérente qui peut être agréée ».

 

(Lire aussi : Mikati à « L'OLJ » : L'atmosphère actuelle est aux bras de fer, non à l'entente)

 

Calculs électoraux
Selon l'agence locale al-Markaziya, le Hezbollah avait fait savoir à ses interlocuteurs du courant du Futur, lors de leur dernière séance de dialogue, qu'il n'acceptera pas moins que la proportionnelle et que la taille des circonscriptions peut être discutée. La raison de ce durcissement se trouve en fait dans les mêmes motifs qui poussent chaque partie à s'accrocher au mode de scrutin qu'elle juge le plus équitable ou le plus représentatif. Le Hezbollah considère qu'une formule électorale composite lui sera préjudiciable, étant donné l'alliance entre le courant du Futur, les Forces libanaises et le Courant patriotique libre. À eux trois, ces trois courants auraient suivant le mode majoritaire ou mixte le plus grand bloc parlementaire alors que, si la proportionnelle est adoptée, le Hezbollah pourra facilement hisser au Parlement des figures sunnites parmi ses alliés, ce qui reviendrait à entamer la puissance électorale du courant du Futur, ne serait-ce que symboliquement.

L'attachement du Hezbollah à la proportionnelle, auquel le président de la Chambre, Nabih Berry, a fait écho hier, est de nature à retarder une entente sur un mode de scrutin consensuel, s'il persiste. Devant les députés qu'il reçoit comme chaque mercredi, M. Berry a plaidé pour l'adoption d'une nouvelle loi, fondée sur la proportionnelle, celle-ci étant, selon lui, de nature à « protéger le Liban et à préserver la diversité au niveau de la structure libanaise ». Un discours dont le bloc Joumblatt, farouchement hostile à la proportionnelle, a fait également son cheval de bataille, mais, inversement, pour vanter les avantages du mode majoritaire. « Il faut maintenir l'entente pour laquelle Bkerké a œuvré et continue d'œuvrer, préserver la diversité pour que le Liban que nous connaissons perdure. Nous devons savoir comment consacrer, protéger et consolider le partenariat dans le pays », a affirmé le député du PSP, Ghazi Aridi, au terme d'un entretien avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï. M. Aridi faisait partie de la délégation du bloc Joumblatt, qui a été reçue hier à Bkerké. La délégation était composée des députés Waël Abou Faour, Ghazi Aridi, Henri Hélou, Antoine Saad, Fouad el-Saad et Élie Aoun, ainsi que du secrétaire général du PSP, Zafer Nasser.

 

Pour mémoire

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commentaires (2)

Chacun y va de son idée, on est en démocratie, non? Au bout du compte seuls les plus méritants seront récompensés . Et en ce moment qui distribue les récompenses? Le plus fort dans la justice de qui peut être distribué. N'y voyez aucune malice svp.

FRIK-A-FRAK

12 h 52, le 16 février 2017

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Commentaires (2)

  • Chacun y va de son idée, on est en démocratie, non? Au bout du compte seuls les plus méritants seront récompensés . Et en ce moment qui distribue les récompenses? Le plus fort dans la justice de qui peut être distribué. N'y voyez aucune malice svp.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 52, le 16 février 2017

  • QUAND UNE COMMUNAUTE EST ARMEE LA PROPORTIONELLE EN UNE CIRCONSPRICTION UNIQUE EST UN SUICIDE POUR LES AUTRES... ELLE ELIMINE LES PETITES COMMUNAUTES EN CHOISISSANT A LEURS PLACES LEURS REPRESENTANTS ET MINE LES AUTRES COMMUNAUTES POUR PRESQUE LA MEME RAISON...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 26, le 16 février 2017

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