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Liban - Réfugiés

Le soutien aux plus défavorisés au cœur des préoccupations du cabinet Hariri

Un plan d'action pour la crise au Liban a été lancé hier pour les quatre années à venir. Il vise non seulement les déplacés syriens, mais également les Libanais les plus défavorisés.

De gauche à droite, Mouïn Merhebi, Marwan Hamadé, Saad Hariri, Sigrid Kaag, Michel Pharaon et Philippe Lazzarini. Photo an-Nahar

La guerre syrienne entrera bientôt dans sa septième année. Tout au long de cette période, le Liban a été le pays à subir le plus lourdement les répercussions de ce conflit, à savoir la crise des réfugiés syriens.
« Face à la guerre syrienne qui a provoqué la plus grande crise humanitaire de notre époque, la solidarité internationale est testée à la lumière des crises concurrentes et des ressources limitées », a affirmé le coordonnateur spécial adjoint de l'ONU au Liban, Philippe Lazzarini, lors du lancement, hier, au Grand Sérail, du Plan d'action pour la crise au Liban 2017-2020. « Malgré des ressources limitées, les Libanais ont fait preuve d'une solidarité et d'un engagement exceptionnels en ouvrant la porte à 1,5 million de réfugiés fuyant la Syrie déchirée par la guerre », a-t-il ajouté.

Selon les chiffres de M. Lazzarini, les 251 localités les plus vulnérables accueillent près de 90 % des réfugiés et les deux tiers des Libanais défavorisés. Ces localités manquent de ressources et de capacités pour répondre à la demande accrue auprès des services publics et sociaux. La demande d'eau a augmenté de près d'un tiers depuis 2011, défiant un système qui ne relie que 80 % des ménages à l'eau courante et traite moins de 10 % de ses eaux usées. « En même temps, le conflit en Syrie a ralenti la croissance économique et les trajectoires de développement, les marchés traditionnels ont fermé, le chômage est monté en flèche et la confiance des investisseurs a baissé. En conséquence, les tensions sociales entre les différentes communautés émergent, alors que les disparités socio-économiques du pays s'intensifient », a expliqué M. Lazzarini.

 

(Lire aussi : Les réfugiés syriens de plus en plus endettés malgré la hausse des aides)

 

Le Premier ministre Saad Hariri a lui aussi souligné les difficultés auxquelles fait face le Liban depuis le tout début de la crise syrienne. « Le Liban a connu une forte baisse de la croissance économique, passant d'une moyenne de 8 pour cent dans les années précédant la crise à une moyenne de 1 pour cent pendant les années de crise », a-t-il précisé, avant d'ajouter : « Bien que nous ne puissions attribuer la lenteur de la croissance à la seule présence des déplacés syriens, cette lenteur au cours des dernières années a limité notre capacité de traiter avec les déplacés. »

Le plan d'action conjoint entre le gouvernement libanais et ses partenaires internationaux et locaux souligne l'engagement à maintenir la stabilité du Liban et sa capacité à répondre aux besoins urgents des plus vulnérables. Ce plan prévoit un programme d'aide de 2,8 milliards de dollars pour fournir à 1,9 million de personnes protection et assistance directe, assurer des services de base à 2,2 millions de personnes et investir dans l'infrastructure, l'économie et les institutions publiques libanaises. Ces chiffres représentent une hausse de 10 % des aides sollicitées l'année dernière, en raison de la hausse du nombre des personnes ciblées par ce genre de programme.

 

(Lire aussi : L'aide alimentaire aux réfugiés, une manne pour les commerçants libanais)

 

Cartographie complète
Parallèlement, le plan prévoit également d'élargir le champ des investissements pour aider le Liban à inverser la courbe de son déclin économique en renforçant les principaux secteurs productifs et en modernisant l'infrastructure du pays.

Pour la coordonnatrice de l'ONU Sigrid Kaag, « le Liban ne devrait pas être seul à faire face à cette crise et à ses répercussions ». « Nous avons relevé un grand progrès quant à la situation intérieure au Liban, notamment en ce qui concerne l'élection d'un président de la République et la formation d'un gouvernement d'union nationale », a-t-elle déclaré.
Et de poursuivre : « Le Plan d'action pour la crise au Liban 2017-2020 s'inscrit dans l'ensemble de l'approche du Liban, qui comprend trois piliers : la paix, la sécurité et la stabilité. Il se concentre fortement sur l'aide humanitaire à toutes les collectivités vulnérables et, parallèlement aux engagements pris à la conférence de Londres de 2016, cherche sans relâche à élargir les investissements, les partenariats et les modèles de prestation qui garantissent le redressement et permettent de progresser vers des stratégies de développement à plus long terme. »

Finalement, M. Hariri a souligné l'importance du ministère qui a été créé pour les déplacés syriens. « Nous avons formé un comité interministériel que je préside personnellement. Le comité a tenu sa première réunion la semaine dernière pour coordonner toutes les questions relatives à la crise et a confié au ministre d'État pour les Affaires des réfugiés l'élaboration d'un document d'orientation », a-t-il assuré. Ce document, qui doit être finalisé dans un délai d'un mois, vise à réaliser une cartographie complète de la présence des déplacés syriens au Liban, à évaluer l'impact de leur présence sur l'économie réelle, la situation budgétaire et l'infrastructure physique et à identifier les projets prioritaires qui aident à atténuer l'impact de la crise sur les communautés d'accueil.
M. Hariri compte également activer et présider le comité de pilotage de haut niveau, conformément aux engagements pris lors de la conférence de Londres en 2016.

 

 

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