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Cinema- - Rencontre

Jana Younès, corps à cœur avec la caméra

Comment peut-on définir Jana Younès ? Réalisatrice ? Danseuse ? Chorégraphe ? Ou, simplement, artiste en mouvement ? Chez ce jeune talent de 25 ans, finalement, tout est action et gestuelle.

Extrait de « So do I ».

Sur son avant-bras scintillent trois étoiles tatouées. Elles représentent ses trois films dont elle est très fière et ne s'en cache pas. Son dernier film, So do I, a gagné deux prix : celui de Filmmatic Filmmakers Awards dans la catégorie drame court, et le Gold Award International Short Film Competition, une compétition des films online dont la cérémonie était organisée à Bali il y a 2 semaines. Sur son prochain agenda, Los Angeles, où elle est déjà, pour présenter So do I au New Filmmakers Los Angeles, et fin janvier pour le LA Dance Film Festival.

« J'ai pris des cours de danse toute ma vie, mais je n'ai pas pu me spécialiser, vu l'interdiction de mes parents, alors j'ai fait mes études de cinéma à l'Iesav, que j'ai terminées par mon projet Orenda (aujourd'hui online). C'était mon film de diplôme que j'ai présenté par la suite dans différents pays », raconte-t-elle.

Jana Younès poursuit son chemin aux routes parallèles, mais qui ont fini étrangement, et contre toute règle géométrique, par se rencontrer en un point. So do I, son premier film indépendant, chorégraphié et interprété par Jens Bjerregaard, avec à ses côtés Giulia Barbone et la petite Shayene Kamel, sa nièce, en est la première preuve. S'il s'articule sur la danse et est porté par des danseurs, il ne traite pas, selon Younès, du sujet de la danse.

 

(Pour mémoire: Jana Younès, la jeune femme qui danse sa vie)

 

« J'utilise cette discipline comme medium pour exprimer une certaine situation ou élaborer un récit, car j'aime raconter des histoires. » Il s'agit dans ce court film d'un homme qui a perdu sa femme il y a une dizaine d'années et qui souffre d'une incapacité à oublier. « Comment dépasser la perte de personnes qu'on chérit ? Il est même parfois impossible de le faire », reconnaît-elle. Ainsi, la petite fille sait que son père a créé une bulle dans laquelle il va rejoindre tous les jours la maman qu'elle n'a pas connue. Le papa peut communiquer avec sa fille et sa femme défunte alors que la jeune adolescente ne peut communiquer qu'avec son père, car elle n'a pas accès à ce coin privilégié de souvenirs qu'il régénère.

« Je ne désespère pas... »
C'est le récit d'un trio où la fille finira par rappeler au papa, en le prenant par la main, que la vie continue. Et la danse, pour Jana Younès, peut exprimer l'inexprimable. Elle est la parole du corps. Quand les mots deviennent creux et tarissent dans la bouche, le mouvement prend le dessus et devient parole.

« Avec ma caméra , je donne forme aux émotions. Cela fait six ans que je travaille sur ce concept caméra-corps, mouvement du corps et mouvement de la caméra. Un concept que les spectateurs ont encore du mal à ingurgiter, car ils considèrent que cette forme de cinéma est trop expérimentale. Mais je ne désespère pas, cela finira par se faire. »

Actuellement, sa troisième vidéo-danse qui est en phase de postproduction s'intitule Ink. C'est une collaboration avec 8e Art Entertainment. « On a composé une chanson qui évoque le dilemme entre le choix du mot et du mouvement. L'arrangement de la musique est signé Élie Akl et elle est interprétée par Dia Aoude. » Dans cette vidéo, Jana Younès est également la danseuse, auprès d'Anthony Nakhle. C'est dire combien son cœur balance entre les deux disciplines, pour enfin trouver un excellent équilibre. « Un beau corps, c'est celui qui est en harmonie avec le monde, qui ressent l'infini en lui », conclut-elle.
Jana Younès a encore beaucoup à exprimer, beaucoup à filmer et surtout à embrasser l'infini qu'elle ressent tous les jours.

 

 

Pour mémoire

Dina, Jana et Liane au sommet du Jabal

Sur son avant-bras scintillent trois étoiles tatouées. Elles représentent ses trois films dont elle est très fière et ne s'en cache pas. Son dernier film, So do I, a gagné deux prix : celui de Filmmatic Filmmakers Awards dans la catégorie drame court, et le Gold Award International Short Film Competition, une compétition des films online dont la cérémonie était organisée à Bali il y...
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