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Donald Trump cherche son chef de la diplomatie

Son entourage est divisé entre le républicain modéré Mitt Romney, qui avait traité le président élu de "charlatan", l'ancien patron déchu de la CIA, David Petraeus, ou le sénateur respecté Bob Corker.

Les tractations du président élu Donald Trump se déroulent dans un contexte de grande incertitude sur les orientations de sa politique étrangère. AFP / SAUL LOEB

Donald Trump cherche son chef de la diplomatie. Mais son entourage est divisé entre le républicain modéré Mitt Romney, qui avait traité le président élu de "charlatan", l'ancien patron déchu de la CIA, David Petraeus, ou le sénateur respecté Bob Corker.

Troisième personnage de l’État, voix et visage de l'Amérique dans le monde, le poste de secrétaire d'État fait l'objet d'une âpre bataille pour savoir qui succédera au démocrate John Kerry à la tête du département d'État, ministère des Affaires étrangères de 70.000 personnes pilotant le premier réseau diplomatique de la planète.

Ces derniers jours, au rythme des rumeurs et des indiscrétions, de nombreux noms sont sortis dans la presse, puis ont disparu avant de réémerger parfois: Mitt Romney, candidat républicain malheureux à la présidentielle de 2012, Rudolph Giuliani, ancien maire à poigne de New York, David Petraeus, général tombé en disgrâce ou encore Bob Corker, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat.

Les consultations qu'a menées le président élu durant le week-end de Thanksgiving dans son luxueux golf de Floride et les tractations qu'il poursuit cette semaine dans sa Trump Tower de Manhattan se déroulent dans un contexte de grande incertitude sur les orientations de sa politique étrangère.

A cet égard, l'option Romney, un cacique républicain bon teint de 69 ans, représenterait un atout pour Donald Trump, s'il veut rassurer la majorité centriste du parti et les alliés des États-Unis qui s'inquiètent du flou de la prochaine diplomatie américaine.

 

(Lire aussi : Ces Libano-Américains sur qui Trump pourra compter)

 

Trump "imposteur"
Mais Mitt Romney, ancien homme d'affaires de l'Utah, ex gouverneur du Massachusetts (nord-est) que l'on compare dans le style et l'allure à John Kerry, n'a pas de pedigree diplomatique et il avait traité le candidat Trump aux primaires de "charlatan" et d'"imposteur".

Les deux hommes ne sont pas non plus d'accord sur la Russie, la clé du moment dans les relations internationales: le prochain président veut se rapprocher du chef du Kremlin Vladimir Poutine, alors que M. Romney estimait en 2012 que Moscou était le premier ennemi géopolitique de Washington. Ils doivent se revoir mardi à New York, selon l'équipe Trump, après avoir visiblement enterré la hache de guerre il y a dix jours dans un autre golf du milliardaire dans le New Jersey (nord-est).

Mais les loyalistes, les soutiens les plus fervents du président élu disent depuis quelques jours tout le mal qu'ils pensent de Mitt Romney: la conseillère Kellyanne Conway a ainsi rapporté que "les gens se sentent trahis à l'idée que M. Romney (...) soit nommé (...) secrétaire d'État".
"Vingt autres personnes seraient naturellement plus compatibles avec la vision en politique étrangère de Trump", avait aussi attaqué Newt Gingrich, ancien speaker de la chambre des représentants, qui fut un temps cité comme chef de la diplomatie.

Parmi ces "autres" noms, le général Petraeus, 64 ans, qui commanda les théâtres d'opérations en Irak et en Afghanistan, avant de diriger la CIA en 2011 et 2012 et de démissionner en raison d'une aventure extraconjugale. Il a depuis plaidé coupable d'avoir communiqué des informations confidentielles à sa maîtresse et biographe, Paula Broadwell, ce qui lui a valu en 2015 deux ans de mise à l'épreuve et 100.000 dollars d'amende.

 

(Lire aussi : Donald Trump isolé après ses accusations de fraude électorale)

 

"Très impressionné" par Petraeus
M. Petraeus a été reçu lundi pendant une heure à la Trump Tower et a trouvé que le président élu "avait fait preuve d'une grande connaissance des divers défis auxquels nous sommes confrontés". Ce dernier s'est dit dans un tweet "très impressionné" par le général américain.

D'autres pourraient prendre la tête du département d'État. M. Giuliani, 72 ans, soutien de la première heure de M. Trump mais sans expérience en politique étrangère, avait dès le début exprimé son désir de diriger la diplomatie de la première puissance mondiale. Ancien procureur, mondialement célèbre depuis qu'il fut maire de New York (1994-2001), "Rudy" Giuliani considérerait même ce poste comme devant naturellement lui revenir.

Enfin, Bob Corker, très respecté dans l'administration à Washington et qui préside l'influente commission des Affaires étrangères du Sénat - poste qu'a occupé John Kerry - revient dans la course. Il doit voir mardi le futur 45e président des États-Unis qui remplacera le 20 janvier Barack Obama à la Maison Blanche.

En attendant de dévoiler le nom de son chef de la diplomatie, M. Trump continuait de constituer son gouvernement. Il a nommé mardi un élu républicain anti-avortement et farouche opposant à la réforme de l'assurance maladie Obamacare, Tom Price, comme ministre de la Santé. La nomination d'Elaine Chao, ancienne ministre du Travail sous George W. Bush, devait être confirmée dans la journée.

 

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