Abdelhamid el-Ahdab : Ceux qui ont tué Bachir Gemayel sont ceux-là mêmes qui ont « libéré » la Palestine à partir de Jounieh

À la sortie de l'audience de la Cour de justice, Abdelhamid el-Ahdab, un des avocats de la famille Gemayel, a prononcé une allocution dont voici les principaux extraits :
« C'est la première des audiences de la Cour de justice consacrée à l'assassinat du président martyr Bachir Gemayel. Il ne s'agit pas d'un jugement contre les assassins uniquement. Ces derniers sont morts lorsqu'ils ont commis leur meurtre. Ceux qui sont morts sont morts et ceux qui restent défient la justice.
« C'est une audience consacrée au jugement des quarante-trois années qui ont marginalisé les hommes libres et souverainistes et ont dévié de la ligne politique de Bachir Gemayel.
« J'ai trois observations sur lesquelles je voudrais insister (...)
« 1- Environ quatre décennies se sont écoulées depuis l'assassinat de Bachir Gemayel, au cours desquelles le pays (...) a perdu ses particularités existentielles, son unité nationale, sa liberté, sa souveraineté et son indépendance, jusqu'à notre situation aujourd'hui. Mais de grands hommes ont fait face à ce déviationnisme immoral et antinational (...) Nous espérons que l'élection du président Michel Aoun constituera le début d'une normalisation, comme au jour où Bachir Gemayel brandissait l'étendard de la souveraineté et de l'indépendance (...)
« 2- Ceux qui ont tué Bachir Gemayel et sa ligne souverainiste sont ceux-là mêmes qui ont "libéré" la Palestine à partir de Jounieh et Ouyoun el-Simane, à tel point qu'ils ont perdu la Palestine.
« 3 – En cette occasion, comment ne pas se remémorer un héros qui, à l'instar de Bachir Gemayel, s'est efforcé de relancer le courant de la souveraineté et de l'indépendance. Il s'agit de Rafic Hariri qui a été assassiné sur la voie de la libération de la Palestine, cette fois-ci à partir d'Alep, de Qousseir et de Damas (...).
« (...) J'ai été spolié du procès des assassins de ma fille Joumana à cause d'une amnistie qui a été promulguée, comme à chaque fois après un massacre, dans la tradition de la libération de la Palestine depuis Jounieh et Ouyoun el-Simane, ou depuis Alep, Lattaquié et Qousseir.
« Je considère que ce procès-ci est aussi celui des assassins de Joumana, parce qu'ils sont les mêmes qui font du commerce sur le dos de la Palestine.
« Il s'agit du premier pas d'un long chemin qui effacera les traces des quatre décennies passées d'humiliation et de honte. »