Les grands titres de la presse locale et étrangère sont longuement revenus dans leur édition de mardi sur l'élection de Michel Aoun à la présidence de la République. AFP / STRINGER
Les grands titres de la presse locale et étrangère sont longuement revenus dans leur édition de mardi sur l'élection de Michel Aoun à la présidence de la République libanaise.
Les éditorialistes libanais saluent unanimement la fin de la vacance présidentielle, fruit d'un compromis entre des factions politiques rivales, mais s'accordent à dire que la formation du gouvernement sera compliquée.
A l'étranger, on estime que l'accession du fondateur du Courant patriotique libre (CPL), allié au Hezbollah, signe une victoire pour l'Iran.
PRESSE LOCALE
"Une chance de revenir aux fondamentaux"
Pour le quotidien libanais proche du 14 Mars, an-Nahar, "Michel Aoun est un président qui rassure tout le monde", aussi bien sur le plan local qu'international. Estimant qu'après l'élection d'un chef de l'Etat au terme de deux ans et demi de vacance, "le Liban a retrouvé la confiance et de l'attention auprès des puissances étrangères".
Si "les cafouillages lors du processus de vote qui ont donné une piètre image" et "la surprise due au fait que Michel Aoun n'ait pas été élu au premier tour" ont "dispersé l'attention", le discours d'investiture du président nouvellement élu "a remis la présidentielle sur les rails". Par ailleurs, an-Nahar estime que les consultations parlementaires, préludes à la formation du gouvernement, s'annoncent "très chaudes".
Plusieurs éditorialistes du quotidien ont publié leur billet comme Daoud Sayegh qui estime que l'élection de M. Aoun constitue "une chance de revenir aux fondamentaux", Sarkis Naoum qui analyse le discours d'intronisation de Michel Aoun ou Rosana Bou Mounsef qui se demande si "un nouveau Michel Aoun est-il né".
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"Le mandat de l'entente"
Pour le journal proche du 8 Mars, as-Safir, "les 'peuples' libanais saluent leur nouveau président, entre joie et peur". "Michel Aoun n'a pas seulement remporté l'élection présidentielle, mais il a réalisé un rêve qui lui échappait depuis trois décennies", estime le quotidien, saluant également le discours d'investiture "basé sur la protection de l'accord de Taëf et la résistance" qui "satisfait toutes les parties".
Elie Ferzli, plume régulière de la publication, revient sur la séance électorale qui a vu, selon lui, "Aoun passer outre l'école des agitateurs". Pour Imad Marmal, "la priorité de Aoun sera la recomposition du pouvoir". Claire Chakr décrit, elle, le mandat du président Aoun comme "le mandat de l'entente".
(Biographie : De l'armée à la présidence de la République, le parcours de Michel Aoun en images)
"Le président de la majorité populaire"
Pour le quotidien proche du Hezbollah, al-Akhbar, Michel Aoun est "le président de la majorité populaire". Dans un éditorial intitulé "Les perdants et les opiniâtres", le rédacteur en chef Ibrahim el-Amine écrit que si "les Libanais vont être occupés par la formation du premier gouvernement de l'ère Aoun", "les formations politiques, entre vainqueurs et perdants, vont devoir passer au révélateur".
Le quotidien assure par ailleurs que le Hezbollah ne proposera pas le nom du chef du courant du Futur, Saad Hariri, pour le poste de Premier ministre. Mayssam Rizk est revenue sur la séance électorale, décrite comme "la plus longue et la plus lourde". Sur ce sujet, Hadil Farfour rappelle que l'équipement pour passer au vote électronique existe depuis 12 ans au siège du Parlement, mais qu'il n'est pas utilisé.
(Lire aussi : 1988 - 2016 : Michel Aoun en 16 "petites phrases")
PRESSE ÉTRANGÈRE
"La démocratie libanaise est morte"
Pour le quotidien français Le Monde, l'élection de Michel Aoun constitue "une victoire par défaut du camp pro-iranien". "Le désinvestissement de l’Arabie saoudite vis-à-vis du pays du Cèdre a facilité l’accession à la fonction suprême de l’ancien général, soutenu par le Hezbollah", écrit Benjamin Barthe. Pour Le Figaro, l'élection de M. Aoun couronne "un demi-siècle d'opiniâtreté pour conquérir la présidence". Bachir el-Khoury va plus loin sur le site Slate.fr en titrant "La démocratie libanaise est morte".
Pour le quotidien britannique The Guardian, "les députés libanais ont élu à la présidence un fort allié de l’Iran, mettant un terme à une impasse politique nourrie par la profonde rivalité entre Téhéran et l’Arabie saoudite".
Les titres de la presse américaine pointent également du doigt une victoire de Téhéran.
Pour le Washington Post, "l’arrivée de Aoun à Baabda permet ainsi à Téhéran d’interférer davantage dans les affaires libanaises". Pour le New York Times, "la conclusion de la bataille présidentielle est une petite victoire pour l’Iran dans sa bataille régionale contre l’Arabie saoudite."
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commentaires (6)
ON SE DEMANDE PEUT-ETRE POURQUOI J,AI CHANGE ET JE DEDIE MEME UN POEME AU NOUVEAU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE. LES DEUX LIGNES QUI PRECEDENT LE POEME LE DISENT CLAIREMENT...
LA LIBRE EXPRESSION
21 h 22, le 01 novembre 2016