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À La Une - Anniversaire

Le Liban commémore les 15 ans de la réconciliation de la Montagne

"Nos yeux sont aujourd'hui rivés sur la réconciliation entre les coalitions du 8 et du 14 Mars", lance le patriarche maronite.

Le patriarche maronite Béchara Raï (à gauche), reçu le 11 septembre 2015 au domicile du cheikh Akl druze, Naïm Hassan (à sa gauche). Photo d'archives Ramzi Moucharrafieh

Afin de marquer les 15 ans de la réconciliation de la Montagne entre les communautés druze et chrétienne libanaises, les principaux responsables du pays se sont retrouvés samedi à Moukhtara dans le Chouf, fief du leader druze Walid Joumblatt, en présence du patriarche maronite Mgr Béchara Raï.

La journée s'est ouverte par une messe célébrée en l'église Notre Dame par le prélat maronite. L'édifice religieux, construit en 1820 par Bachir Joumblatt, l'aïeul de Walid Joumblatt, avait été endommagé durant la guerre civile de 1975-1990. C'est pour inaugurer cette église, fraîchement rénovée sous l'impulsion de M. Joumblatt, que les officiels et leaders libanais se sont retrouvés.

Étaient entre autres présents : Taymour Joumblatt, fils du chef du Parti socialiste progressiste, le député Talal Arslane, la ministre des Déplacés, Alice Chaptini, les anciens présidents de la République Michel Sleiman et Amine Gemayel, l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, le député Ali Fayad représentant le Hezbollah, l'ancien député Farid Haykal el-Khazen, le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, le directeur des Forces de sécurité intérieure, le général Ibrahim Basbous, ainsi que le Nonce apostolique Mgr Gabriele Caccia. Le Premier ministre, Tammam Salam, et le président de la Chambre, Nabih Berry, n'ont pas fait le déplacement. Ils ont par contre délégué des personnalités afin de les représenter de manière informelle, afin, selon eux, de respecter le protocole en l'absence d'un président de la République, le siège étant vacant depuis le 25 mai 2014.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et le fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun, étaient également absents, invoquant des raisons de sécurité. Ils ont toutefois envoyé des représentants, de même que le Courant du Futur, dont le chef, Saad Hariri, s'est fait représenter. Sur sa page Twitter, M. Hariri a salué la réconciliation, estimant que celle-ci a "jeté les fondations de la coexistence au Liban et a tourné une page douloureuse".

La réconciliation de la Montagne d'août 2001, scellée entre Walid Joumblatt et le patriarche maronite de l'époque, Mgr Nasrallah Sfeir, a été le premier acte politique d'union transcommunautaire, accompli sous la tutelle syrienne. Des centaines de chrétiens avaient dû fuir leurs villages suite aux affrontements armés entre milices chrétiennes et druzes en 1983 dans la région du Chouf. Nombre de ces chrétiens ont pu retourner à leurs villages progressivement après cette réconciliation.

 

(Lire aussi : Joumblatt à « L'OLJ » : « Le patriarche Sfeir ? Un homme près duquel il faisait bon se trouver »)

 

"Être davantage sages"

Prenant la parole à l"issue de l'office divin, Walid Joumblatt a dit : "Avec l'inauguration de l'église Notre Dame, nous espérons être davantage sages (...) afin d'affronter les développements dans les jours à venir. Nous espérons l'élection d'un président de la République dans les prochains jours, et des solutions aux problèmes compliqués, afin que les institutions de l’État puissent fonctionner à nouveau. Nous espérons également que les réconciliations entre les Libanais seront renforcées". Le chef du PSP a enfin répété que la guerre de la Montagne est définitivement révolue.

S'adressant au patriarche Raï, le leader druze a estimé que la visite du chef de l’Église maronite reflète son "attachement à briser les barrages politiques entre les Libanais".

Mgr Raï a, quant à lui, appelé à "poursuivre la réconciliation afin que la vie reprenne dans la Montagne, notamment au niveau social". Il a également salué les propos de M. Joumblatt concernant la fin définitive de la guerre de la Montagne. 

"Nos yeux sont aujourd'hui rivés sur la réconciliation entre les coalitions du 8 et du 14 Mars, sans oublier les centristes. Voilà la porte d'entrée vers la présidence de la République, car il est insensé d'aborder n'importe quel dossier avant d'avoir mis un terme à la vacance de la présidence", ajouté le patriarche maronite.

Critiquant indirectement la dépendance des forces politiques libanaises aux puissances étrangères, Mgr Raï a conclu : "Si Walid Bey et le patriarche Sfeir avaient attendu un signe de la part des puissances étrangères afin d'aboutir à la réconciliation de la Montagne, cette réconciliation n'aurait jamais vu le jour, même aujourd'hui".

 

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La journée s'est ouverte par une messe célébrée en l'église Notre Dame par le prélat...

commentaires (1)

Heureusement que Michel Aoun et Samir Geagea ne sont pas venus à cette noble cérémonie. Il n'était pas convenable ni acceptable qu'ils soient présents à une cérémonie hautement symbolique.

Un Libanais

19 h 58, le 06 août 2016

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Commentaires (1)

  • Heureusement que Michel Aoun et Samir Geagea ne sont pas venus à cette noble cérémonie. Il n'était pas convenable ni acceptable qu'ils soient présents à une cérémonie hautement symbolique.

    Un Libanais

    19 h 58, le 06 août 2016

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