La Turquie et Israël vont entamer cette semaine la procédure de nomination d'ambassadeurs, après l'annonce de la normalisation de leurs relations, a déclaré mardi un porte-parole de la présidence turque, annonçant par ailleurs une rencontre vendredi en Russie des chefs de la diplomatie turque et russe.
"Cette semaine nous allons lancer la procédure de nomination des ambassadeurs", a déclaré au sujet d'Israël le porte-parole Ibrahim Kalin, lors d'une conférence de presse au palais présidentiel d'Ankara.
Les relations turco-israéliennes étaient tombées au plus bas en 2010 - avec notamment le retrait des ambassadeurs - après l'assaut lancé par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Cet assaut s'était soldé par la mort de 10 Turcs.
"De nouvelles initiatives seront bien sûr prises pour restaurer les liens avec Israël dans les domaines de l'économie, le commerce et l'énergie", a ajouté le porte-parole. L'accord de normalisation annoncé lundi "ne mentionne pas l'ouverture d'un bureau du Hamas" palestinien en Turquie. "Le Hamas n'a pas de bureau en Turquie comme le prétend Israël", a-t-il dit.
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Un bateau turc chargé d'aide humanitaire doit quitter vendredi le port méridional de Mersin pour celui d'Ashdod en Israël, "premier test de la volonté d'Israël" d'alléger le blocus de Gaza. "Après cela, les bateaux apporteront de l'aide d'une manière plus fréquente. (...) Cet accord (de normalisation) va permettre aux gens de Gaza de respirer", a ajouté M. Kalin.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait expliqué lundi à Rome qu'il n'était "pas prêt à renégocier" sur le blocus de Gaza, destiné à empêcher l'entrée de matériaux permettant de produire des armes.
M. Kalin a par ailleurs annoncé une rencontre vendredi des chefs de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu et russe Sergueï Lavrov dans la ville ruse de Sotchi sur la mer Noire, après la main tendue lundi par Ankara à Moscou en vue d'une réconciliation des deux pays, brouillés depuis que la chasse turque a abattu fin 2015 un avion russe en mission en Syrie.
Mais avant cela, les présidents Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine "s'entretiendront par téléphone demain (mercredi) à 12H00 (09H00 GMT) et parleront des mesures à prendre", entre autres "une levée des sanctions russes", a poursuivi le porte-parole. "Nous voulons ouvrir une nouvelle page dans les relations turco-russes et revenir aux conditions qui prévalaient avant le 24 novembre" 2015, a dit M. Kalin. "Un geste pourra être fait, si la famille en est d'accord", au sujet des proches du pilote russe abattu par la chasse turque ce jour-là après s'être éjecté, a-t-il précisé, excluant des "compensations".
Il a insisté sur le fait que la lettre d'apaisement envoyée lundi par M. Erdogan à M. Poutine ne "contient pas le mot +excuse+", comme l'a affirmé le Kremlin, la Turquie s'en tenant à des "profonds regrets".
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Voilà à quoi ça mène d'avoir fait les mauvais choix de la turquie depuis 2011. Erdo réalise combien vouloir jouer au bouffon de l'Occident en laissant passer les bactéries wahabites vers la Syrie et l'Irak peut être dommageable pour son pays . Mais il apprendra que des "regrets" qu'il exprime aussi bien aux russes qu'aux occidentaux ne suffiront pas à le voir payer d'une note salé ses erreurs de bouffons ayant détruit un pays à sa frontière, le vol de la ville d'Alep ne se fera pas , regrets ou pas .
11 h 12, le 29 juin 2016