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Liban - Dossier des télécoms

Fatfat demande l’intervention d’experts internationaux

Les affaires des réseaux d'Internet illégaux et de Google Cache ne devraient pas être confondues ; les responsables appellent à mettre un terme aux amalgames.

De gauche à droite le procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud, le ministre des Télécommunications Boutros Harb et le député Hassan Fadlallah.

Le dossier de l'Internet illégal était hier au cœur de la réunion de la commission parlementaire des Télécommunications présidée par le député Hassan Fadlallah et à laquelle ont pris part notamment, les ministres des Télécommunications Boutros Harb et de la Santé Waël Bou Faour ainsi que le procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud.

Ce dossier piétine depuis le mois de mars dernier lorsque les autorités compétentes ont découvert que des réseaux d'Internet illégaux, dont certains présumés liés à Israël, distribuaient leurs services à des administrations publiques libanaises, notamment des services de sécurité. Quatre relais Internet illégaux ont été repérés dans les secteurs du jurd de Denniyé, au Liban-Nord, à Ouyoun el-Simane et Faqra, dans le Kesrouan, ainsi que dans le secteur de Zaarour, dans le Metn.

La réunion d'hier s'est tenue en présence de nombreux députés. La commission a refusé la présence des représentants du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, et du directeur général des FSI, le général Ibrahim Basbous, car ils avaient délégué des personnes n'occupant pas des postes suffisamment élevés dans l'administration. « Ce sont les réglementations internes des commissions parlementaires. Comme nous discutons de dossiers assez importants et confidentiels, ce sont les ministres ou les directeurs généraux des administrations qui sont admis aux réunions », a expliqué à L'Orient-Le Jour, dans un entretien téléphonique, le député Ahmad Fatfat qui a pris part à la réunion en tant qu'observateur.

« J'ai assisté à la réunion juste pour formuler une demande, celle d'engager des experts internationaux et indépendants qui donneraient leur avis, des étrangers qui expliqueraient techniquement ce qui s'est passé et qui pourraient à partir de leurs connaissances techniques désigner les responsables. Le dossier est tellement confus et politisé qu'il faut une intervention neutre, a-t-il dit. Il ne faut pas non plus confondre les dossiers de Google Cache et celui des réseaux illégaux d'Internet », a-t-il poursuivi.

Le dossier de Google Cache se rapportait à un litige entre le ministre des Télécommunications et le directeur général d'Ogero Abdel Menhem Youssef. « Google Cache est un service de Google, consistant notamment à envoyer en Irlande (bureau chargé de la gestion des informations pour Google Liban) une première question posée par un internaute libanais. Avec Google Cache, si cette même question est posée une deuxième fois par un internaute libanais, l'information n'est plus transférée en Irlande pour être traitée, elle est traitée par un serveur Google au Liban. Ce service est uniquement disponible pour les personnes ou les entreprises bénéficiant d'un haut débit Internet. Il est entièrement gratuit », explique M. Fatfat.

Quel est donc le problème qui se pose ? « Selon certains responsables, Ogero a mis en place ce service un mois et demi avant le décret-loi du ministre des Télécommunications. C'était une période d'essai », a-t-il indiqué. « Nous avons besoin d'experts techniques pour tirer les choses au clair. Chacun donne une explication différente. Nous ferions bien de commencer, que ce soit pour Google Cache ou pour les réseaux illégaux d'Internet, par recueillir les avis d'experts internationaux », a-t-il poursuivi.

 

(Pour mémoire : Télécoms : la polémique fait rage entre Gebran Bassil et Boutros Harb)

 

Les poursuites judiciaires
Soulignons qu'à l'issue de la réunion de la commission parlementaire, le député Hassan Fadlallah, président de la commission, a tenu une conférence de presse pour indiquer que le ministre des Télécoms a été informé du fait que le dossier de l'Internet va être remis à l'autorité compétente.

« Les forces de sécurité cherchent toutes les infractions qui peuvent être commises en ce qui concerne l'installation des équipements (pour l'utilisation de l'Internet illégal) et la justice va engager des poursuites à l'encontre des officiers responsables des régions où des équipements illégaux ont été installés », a souligné M. Fadlallah.
Le député a également indiqué que « la justice a obtenu des documents et essaie de savoir comment du matériel illégal a pu entrer au Liban », notant qu'il a « demandé à la justice d'avoir recours à des experts indépendants ».

De son côté, le ministre des Télécoms a assuré qu'il n'accepterait pas que « le dossier de l'Internet illégal soit clos ». « Nous suivrons ce dossier jusqu'au bout », a-t-il affirmé, ajoutant : « Il semble que le procureur général attend une autorisation pour poursuivre les personnes impliquées dans ce dossier. »
Selon lui, « des recours ont retardé l'enquête et des personnes ont été libérées ». « Mais l'enquête se poursuivra et la justice suivra son cours », a-t-il martelé en laissant entendre que des arrestations auront lieu la semaine prochaine.

Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a quant à lui estimé à l'issue de la réunion qu' « une mafia a bénéficié d'une grande couverture de la part de responsables ». « Cette mafia a pillé l'État libanais pour un montant de plus de 500 millions de dollars », a-t-il lancé. « Certains tentent de clore l'affaire et s'ils réussissent, cela signifiera que l'État a échoué », a-t-il ajouté.

 

Pour mémoire

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Le dossier de l'Internet illégal était hier au cœur de la réunion de la commission parlementaire des Télécommunications présidée par le député Hassan Fadlallah et à laquelle ont pris part notamment, les ministres des Télécommunications Boutros Harb et de la Santé Waël Bou Faour ainsi que le procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud.
Ce dossier piétine depuis...
commentaires (3)

Culotté, même !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

09 h 10, le 01 juin 2016

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Commentaires (3)

  • Culotté, même !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 10, le 01 juin 2016

  • "Le député Hassan Fadlallah a indiqué que le dossier de l'Internet va être remis à l'autorité compétente qui cherchera toutes les infractions qui peuvent être commises en ce qui concerne l'installation des équipements pour l'utilisation de cet Internet illégal et que la justice va engager des poursuites à l'encontre des officiers responsables des régions où des équipements illégaux ont été installés ! Il a également indiqué que la justice a obtenu des documents, et essaie de savoir comment du matériel illégal a pu entrer au Liban." ! C'est lui, celui de ce héZébbballâh-là au "réseau" parallèle et illégal ? Il n'a pas froid aux yeux !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 21, le 01 juin 2016

  • "certains liés Israël"... et d'autres appartenant au Hezbollah! Pourquoi n'osent-ils pas le dire?

    Yves Prevost

    07 h 00, le 01 juin 2016

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