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À La Une - Liban

Crise des déchets : lundi, nous allons paralyser le pays", avertit "Vous puez!"

Des milliers de manifestants lancent, dans les rues de Beyrouth, un "dernier avertissement" au gouvernement.

"Plus de corruption au Liban", "Jetez le gouvernement avec la poubelle". REUTERS/Mohamed Azakir

Les activistes du collectif "Vous puez!" ont annoncé samedi soir, lors d'une manifestation Place Riad Solh, qu'ils allaient "paralyser le pays lundi".

Samedi après-midi, des milliers de manifestants, excédés par la crise des déchets qui sévit depuis des mois au Liban, se sont mobilisés à Beyrouth, pour lancer un "dernier avertissement" (nom donné à la manifestation) aux autorités dont ils dénoncent l'incurie. Des collectifs de la société civile, notamment "Vous puez!", né avec la crise des déchets le 17 juillet dernier, avaient appelé à ce rassemblement qui a débuté place Sassine, avant de s'ébranler vers la place Riad Solh, au centre-ville de Beyrouth. Un rassemblement auquel ont participé notamment les activistes du collectif "Nous réclamons des comptes" ainsi que les militants du parti Kataëb.

 

(Voir ici les images de la manif)

 

"Aujourd'hui, nous avons prouvé que le Liban mérite d'être sur la carte, et pas seulement en tant que pays poubelle", a déclaré l'activiste Ali Slim, qui, vêtu d'un tee-shirt où il était écrit "le gouvernement poubelle", a lu le communiqué du collectif place Riad Solh. "Aujourd'hui, nous avons prouvé que si nous croyons en nous, malgré nos idées différentes, quelque chose de plus important nous unit. Aujourd'hui, nous avons montré que nous nous dirigeons vers la construction d'un véritable pays. La route est longue mais nous nous baisserons pas les bras tant que nous n'aurons pas un État véritable".

"Nous appelons (le Premier ministre) Tammam Salam à informer les Libanais et à leur dire quel est le plan en toute clarté", a ajouté Ali Slim pendant que les manifestants huaient le Premier ministre.

"L'étape des avertissements est finie. Nous sommes dans une nouvelle phase : lundi, nous allons paralyser le pays entier", a-t-il ensuite lancé, alors que les manifestants se mettaient à crier : "le peuple veut la chute du régime". "Nous paralyserons le pays pour les citoyens, pour défendre leurs intérêts" , a poursuivi M. Slim qui a appelé les manifestants à ne pas se rendre au travail lundi, et les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l'école. "Nous allons fermer toutes les routes", a-t-il encore averti.

 

 

"L'heure de la révolution a sonné"

Parmi les manifestants Guitta Abi Nasr, une pédodontiste de 34 ans, venue de Beit Mery avec son mari et sa fille de 3 ans. "Je suis là parce qu'ils (les politiciens) sont pires que les déchets qui nous entourent ! L'heure de la révolution a sonné, le peuple libanais doit se réveiller!"

 

Depuis le début de la crise des déchets, avec la fermeture pourtant programmée de la décharge de Naamé, au sud de Beyrouth, plusieurs rassemblements de protestation ont eu lieu. Le mouvement avait atteint son paroxysme lors d'une manifestation populaire massive, le 29 août, au centre-ville de Beyrouth. Puis la mobilisation populaire s'était essoufflée, seul un noyau dur d'activistes restant mobilisé.

 

Samedi, une partie de la population s'est de nouveau mobilisée, excédée par l'incapacité du gouvernement à clore le dossier. Depuis le début de la crise, le gouvernement a ébauché, sans aucune transparence, plusieurs plans (création de décharges, exportation des déchets), qui ont fini en queue de poisson. Au moment où se déroulait la manifestation de samedi, le Conseil des ministres était de nouveau réuni pour s'entendre sur un plan.

Ce n'est que vers 19h, au terme d'une séance marathon de plus de sept heures, que le ministre de l'Information Ramzi Jreige a donné lecture d'un communiqué annonçant que le Conseil avait adopté un plan global destiné à résoudre la crise des déchets. Ce plan, qui prévoit des mesures temporaires immédiates, s'étale sur une période de quatre ans, au cours de laquelle une solution à long terme devra être mise en place.

 

 

Les manifestants, place Riad Solh.

 

"L'aménagement de décharges à Bourj Hammoud et à Costa Brava va entrainer une pollution maritime", expliquait samedi, avant l'annonce du conseil des ministres, Wael Abdallah, membre du collectif "Nous réclamons des comptes", avant de dénoncer une classe politique "totalement corrompue".

 

En route vers le centre-ville.

 

Lors du rassemblement, plusieurs manifestants portaient des masques chirurgicaux, pour dénoncer l'impact sanitaire de cette crise.

"Je ne veux pas finir à l'hôpital", pouvait-on ainsi lire sur la pancarte brandie par un homme d'une soixantaine d'années venu de Nabatieh, au Liban-sud. "Tout le corps médical devrait être dans la rue aujourd'hui pour dénoncer cette crise", lançait, non loin, une jeune pédiatre.

 "Je suis là parce que je trouve inacceptable que la population libanaise soit privée de ses droits élémentaires. Je suis là pour exprimer mon refus de cette situation", s'insurgeait, de son côté, Norma Haddad, une juriste de 27 ans, venue manifester avec sa famille de Jounieh.

Ces derniers mois, plusieurs ministres, notamment Waël Bou Faour et Michel Pharaon, ont tiré la sonnette d'alarme sur les risques sanitaires dans les régions où sont stockées des tonnes de déchets. En décembre, une étude effectuée par l'Université américaine de Beyrouth (AUB) révélait la présence de taux alarmants de gaz cancérigènes dans les endroits où étaient brûlées des ordures. Une pratique de plus en plus répandue dans le pays.

 

 

Voir aussi

Crise des déchets au Liban : le cauchemar, vu du ciel (vidéo)

Peuple sous morphine, le billet de Médéa AZOURI

Un dépotoir sanitaire d'urgence pour les déchets hospitaliers

 

 

 

 

 

Les activistes du collectif "Vous puez!" ont annoncé samedi soir, lors d'une manifestation Place Riad Solh, qu'ils allaient "paralyser le pays lundi".
Samedi après-midi, des milliers de manifestants, excédés par la crise des déchets qui sévit depuis des mois au Liban, se sont mobilisés à Beyrouth, pour lancer un "dernier avertissement" (nom donné à la manifestation) aux...
commentaires (5)

JE BE SUIS PAS D'ACCORD AVEC TOUS CED COLLECTIF N'ONT ILS RIEN APPRIS ?!? C'EST CLAIR COMME L'EAU DE ROCHE K'ILS SONT MANIPULEE

Bery tus

15 h 11, le 13 mars 2016

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Commentaires (5)

  • JE BE SUIS PAS D'ACCORD AVEC TOUS CED COLLECTIF N'ONT ILS RIEN APPRIS ?!? C'EST CLAIR COMME L'EAU DE ROCHE K'ILS SONT MANIPULEE

    Bery tus

    15 h 11, le 13 mars 2016

  • IL Y A TOUJOURS LES MANIPULATEURS ET LES MANIPULÉS... SINON... ILS DEMANDERAIENT LE TÊTE DES "VOUS PUEZ" BOYCOTTEURS DE TOUTES LES INSTITUTIONS DU PAYS ! SI LES DÉCHÊTS MENACENT LA VIE HYGYÉNIQUE DU PAYS... LES ORDURES BOYCOTTIÈRES MENACENT SA VIE MÊME...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 49, le 13 mars 2016

  • La révolte, oui...mais le mépris, l'insulte, le rejet du politique, faire tomber le gouvernement dans les ordures: rien n'est pire que cette vieille inconscience libanaise: la plus grave des menaces se tient là.

    Beauchard Jacques

    10 h 23, le 13 mars 2016

  • Paralyser le pays !! a bon je croyais qu'il était déjà paralysé? économiquement, politiquement, circulation routière, électriquement, hydrauliquement etc....

    yves kerlidou

    08 h 57, le 13 mars 2016

  • "ahla balad bel 3alam" et "chou wekfit 3alayeh" a inscrire dans notre consitution de toute urgence

    George Khoury

    18 h 22, le 12 mars 2016

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