Un dépotoir sanitaire d’urgence pour les déchets hospitaliers

« L'interdiction faite à l'association arcenciel d'utiliser la décharge sanitaire principale du Liban pour y stocker les déchets hospitaliers risque de conduire à la catastrophe », a averti hier le président du syndicat des propriétaires d'hôpitaux, Sleiman Haroun, dans un point de presse au siège de l'ordre.
M. Haroun a mis en garde contre tout retard éventuel dans le règlement de cette question. « C'est une question d'heures, la question est très délicate », a-t-il insisté, rappelant que les déchets hospitaliers des hôpitaux, centres médico-sociaux, dispensaires, cabinets dentaires et laboratoires sont régis par un même décret paru en 2000.
« Les hôpitaux produisent deux genres de déchets, a-t-il expliqué. Des déchets ordinaires et des déchets hospitaliers. Ces derniers sont dangereux ou contagieux, ou les deux à la fois. Or la collecte des deux types de déchets fait aujourd'hui problème. Les municipalités collectent les déchets domestiques, mais de façon irrégulière, ce qui incommode aussi bien les visiteurs que les patients. Mais ce problème est mineur par rapport à l'autre. En effet, les déchets hospitaliers sont collectés à l'intérieur de compartiments réfrigérés spéciaux, en attendant leur collecte par arcenciel, avec laquelle nous sommes en contrat, qui les stérilise avant de les stocker. »
Toutefois, a enchaîné en substance le propriétaire de l'hôpital Haroun, les cinq entrepôts dont peut disposer l'association pour le stockage sont aujourd'hui soit saturés, soit en voie de l'être. L'un d'eux en particulier, qui dessert la vaste région allant de Tripoli au Kesrouan, en passant par le Koura, Zghorta, Batroun et Jbeil, vient de lui être fermé au nez. Arcenciel a provisoirement transporté les déchets hospitaliers des régions indiquées vers le dépotoir sanitaire de Zahlé. Mais elle s'est vu interdire l'utilisation de cet espace pour le stockage de déchets en provenance d'autres régions que celle de la Békaa.
« La question ne peut pas attendre, a conclu M. Haroun. Les hôpitaux ne disposent pas d'espaces nécessaires à un stockage dépassant quelques jours, et seul un nombre très limité d'entre eux possède des instruments de stérilisation indispensables avant le stockage. »