Des combattants jihadistes de l'organisation État islamique. Image d'archives. AFP/Al-FurqanMedia
Au premier jour des missions à partir du porte-avions Charles de Gaulle, et au début d'une intense semaine diplomatique, le point sur les principales forces combattant les jihadistes de l’État islamique en Syrie et en Irak.
ARMÉE SYRIENNE, IRAKIENNE ET MILICES SUPPLÉTIVES
LA SYRIE
L'armée compte 178.000 hommes en 2015 selon l'International Institute for Strategic Studies (IISS), quasiment moitié moins qu'en 2011 en raison des morts et des défections. Elle s'appuie sur des milices (150.000 à 200.000 membres), la principale étant les Forces de défense nationale (90.000).
Des soldats des forces syriennes pro-gouvernementales, posant devant leur drapeau national, devant la forteresse d'Alep. Photo d'archives AFP/ SANA.
L'IRAK
L'armée compte 177.600 hommes (IISS). Après l'invasion de 2003, les Américains ont dissous l'armée (alors 450.000 hommes) et reconstitué une nouvelle force qui s'est effondrée en juin 2014 face à la grande offensive de l'EI. Washington et ses alliés ont alors entrepris de la former et le gouvernement de la restructurer. Depuis septembre, elle bénéficie de F-16 américains (36 commandés). Elle s'appuie sur des milices chiites, ou à majorité chiite comme les "Hachd al-Chaabi" (Unités de mobilisation populaire), et des tribus sunnites.
FORCES KURDES ET MILICES REBELLES
-Les Kurdes défendent leurs zones, soutenus par les raids de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, grâce aux Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans le nord et le nord-est de la Syrie et aux peshmergas dans le nord de l'Irak.
Un peshmerga kurde. Photo d'archives AFP
-En Syrie, après l'échec d'un plan pour former des rebelles, Washington parraine depuis le 12 octobre une coalition arabo-kurde, les Forces démocratiques syriennes (FDS) rassemblant les YPG kurdes, des milices arabes, des tribus et des chrétiens syriaques. Parallèlement, le Front al-Nosra, affilié à el-Qaëda, est un groupe jihadiste rival de l'EI qui s'est parfois allié à des groupes rebelles, comme les islamistes d'Ahrar al-Cham.
FORCES ETRANGERES
-Une coalition internationale menée par les États-Unis frappe depuis septembre 2014 en Irak, à la demande de Bagdad, et en Syrie où elle a jusqu'ici refusé toute collaboration avec le régime de Bachar el-Assad.
Rassemblant une soixantaine de pays dont le Royaume-Uni, la France, les voisins arabes de la Syrie et la Turquie, elle a exclu toute intervention au sol mais envoyé des soldats former les troupes irakiennes.
Moins d'une douzaine de ses membres effectuent les raids (plus de 8.200 depuis un an, assurés à plus de 80% par les Etats-Unis).
Cinq pays (Etats-Unis, France, Canada, Australie, Jordanie) interviennent en Irak et en Syrie, les autres seulement en Irak (Danemark, Pays-Bas, Grande-Bretagne) ou seulement en Syrie (Turquie, Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis). Ces trois monarchies du Golfe sont moins actives depuis leur engagement en mars au Yémen contre la rébellion chiite soutenue par l'Iran.
Washington, dont le porte-avions Harry Truman est attendu en Méditerranée, a envoyé 3.500 soldats en Irak et va déployer en Syrie une cinquantaine de soldats des forces spéciales. Ils ne participent pas aux combats au sol sauf pour des opérations ponctuelles.
Le Canada a annoncé, sans calendrier, vouloir cesser ses frappes mais renforcer ses forces spéciales au Kurdistan irakien (69 hommes actuellement).
La France intensifie ses frappes contre l'EI en Syrie après les attentats du 13 novembre à Paris revendiqués par le groupe jihadiste. Elle mobilise 3.500 militaires, déployant en Méditerranée orientale son porte-avions Charles-de-Gaulle. Avec 26 chasseurs embarqués s'ajoutant aux 12 appareils stationnés aux Emirats arabes unis (6 Rafale) et en Jordanie (6 Mirage 2000), il triple les capacités d'action françaises.
Le porte-avions Charles De Gaulle. Photo d'archives AFP/ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
La Turquie a lancé ses premiers raids avec la coalition le 28 août, autorisant les Etats-Unis à utiliser sa base d'Incirlik.
LA RUSSIE
Allié de Damas, Moscou a lancé ses raids le 30 septembre en Syrie, après avoir renforcé sa présence militaire durant l'été et construit une base aérienne près de Lattaquié (nord-ouest).
Sa flotte en mer Caspienne tire également des missiles de croisière. Moscou, qui plaide pour une "large coalition antiterroriste", aurait envoyé selon la presse russe jusqu'à 2.000 soldats.
Accusé initialement par les Américains et leurs alliés de viser les autres groupes armés hostiles au régime plutôt que l'EI, Moscou a ostensiblement visé ces jihadistes après les attentats du 13 novembre à Paris mais continue de viser des groupes rebelles.
Une coordination des renseignements s'effectue depuis septembre entre Russie, Iran, Syrie et Irak.
Un Sukhoi Su-25 de l'armée russe. Photo d'archives AFP
L'IRAN
La puissance chiite soutient les régimes de Damas et Bagdad et a engagé son corps d'élite, les Gardiens de la révolution, en Syrie, avec quelque 7.000 hommes, et en Irak.
LE HEZBOLLAH
La milice chiite du Hezbollah a engagé 5.000 à 8.000 combattants en Syrie. Selon son chef, Hassan Nasrallah, elle combat partout aux côtés de l'armée syrienne.
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commentaires (5)
Qui ? Tous ceux, mesquins et dérisoires, qui kidnappent la Syrie et l'Irak pour couvrir ce sanguinolent Monchâr !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
05 h 32, le 25 novembre 2015