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Liban - Réfugiés

L’Allemagne pourrait accroître son aide au Liban afin d’éviter un nouveau flux de migrants

Pour encourager les réfugiés syriens dans les pays voisins de la Syrie, dont le Liban, à rester sur place, la communauté internationale pourrait accroître les aides aux pays hôtes. L'Allemagne, qui accueillerait 1,6 million de réfugiés en 2015, pourrait également œuvrer sur le long terme pour une paix en Syrie.

Le nombre de réfugiés en Allemagne serait de 1,6 million de personnes pour l’année 2015.

Moabit, un quartier de Berlin, abrite depuis de très longues années des émigrés, notamment des réfugiés libanais et palestiniens, dans un centre relevant d'une ONG. Ici, on accueille des femmes et des enfants. On organise des activités, notamment des jeux en plein air et de la lecture, pour les enfants des milieux défavorisés et on accorde un soutien aux femmes, qui sont souvent en difficulté.


Autour d'une table, des femmes d'origine libanaise, palestinienne, syrienne, turque et kurde discutent en prenant le café. Toutes voilées, les Libanaises et les Palestiniennes des camps du Liban parlent de leur expérience allemande. Elles sont toutes venues à Berlin après s'être mariées à des hommes établis en Allemagne, parfois illégalement. Certaines de ces femmes ont attendu dix ans pour disposer de papiers officiels leur permettant d'avoir accès à l'apprentissage de la langue ou encore à se préparer pour un métier.
Même si elles sont nostalgiques du pays natal, elles savent qu'elles resteront en Allemagne, « un pays où il fait bon vivre si l'on respecte la loi », « un pays où l'être humain est respecté », disent-elles, notant qu'au « Liban, les citoyens sont livrés à eux-mêmes alors que l'Allemagne assure à ses propres citoyens et à tous ceux qu'elle accueille diverses aides sociales, notamment en ce qui concerne la santé ou l'éducation ».
Aujourd'hui, ces femmes, ayant elles-mêmes vécu l'exil, soutiennent, grâce à l'ONG allemande qui les emploie, les réfugiés venus notamment de Syrie, les aidant à organiser leurs dossiers pour s'inscrire auprès des autorités allemandes. Ces femmes fournissent aux réfugiés des informations utiles concernant le quotidien en Allemagne ou leur assurent tout simplement une oreille attentive.

 

(Lire aussi : Plus de 700 000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis janvier)


L'Allemagne s'apprête à accueillir cette année environ un million de réfugiés venus de Syrie, d'Irak, d'Afghanistan et de divers pays des Balkans. Le chiffre diffère selon les sources, certaines sources officielles avançant le chiffre de 800 000 réfugiés, alors que d'autres indiquent que les réfugiés qui auraient franchi la frontière de l'Allemagne au cours de l'année en cours seraient au nombre de 1,6 million.
Depuis le début du mois de septembre dernier, date à laquelle l'Allemagne a décidé d'ouvrir grandes ses frontières aux réfugiés, le pays manque de chiffres et de statistiques, ainsi que de plans à long terme. Les autorités travaillent dans l'urgence tout en mettant en place une infrastructure nécessaire à l'accueil des demandeurs d'asile : centres d'enregistrement, lieux d'hébergement...
Certains endroits ayant accueilli des Allemands chassés des pays voisins de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale ont été utilisés pour loger les demandeurs d'asile alors que d'autres lieux, comme les gymnases des écoles, ont été provisoirement mis à la disposition des réfugiés.
Une loi, dont l'élaboration a duré quelques semaines, a été votée en octobre dernier, à Berlin. Elle vise à classer certains pays balkaniques comme des pays d'origine sûre, empêchant ainsi les migrants originaires de ces États de bénéficier du droit d'asile en Allemagne.
Le gouvernement central aide de plus en plus les länder (fédérations) à subvenir aux besoins des déplacés, les encourageant à les accueillir. Ainsi, le pouvoir verse désormais à chaque État 670 euros mensuels par réfugié.

 

(Lire aussi : « J'ai entendu les miens crier durant des heures »...)

 

Attendre les conditions météorologiques...
Même si l'Allemagne ne dispose d'aucun plan actuellement – ou peut-être n'a pas la volonté – d'arrêter le flux de réfugiés, Berlin est conscient qu'il faudra user de divers moyens pour ralentir l'émigration.
Une proposition de mettre en place des camps à la frontière allemande destinés aux réfugiés attendant que leur dossier soit accepté a été refusée par la chancelière Angela Merkel.
Et il semble que l'Allemagne, la plus importante puissance économique européenne, attend le changement des conditions météorologiques pour voir le flux de réfugiés baisser à sa frontière. Il est difficile de franchir la Méditerranée – qui est agitée – en hiver, et il est pénible de marcher sous la neige et face aux rafales glaciales du vent dans les Balkans et en Autriche durant la saison froide.
Sur le court et le moyen terme, il s'agit, selon diverses sources ministérielles allemandes, de verser plus de dons aux pays accueillant des réfugiés, à savoir le Liban, la Jordanie et la Turquie.
D'ailleurs, c'est grâce à un important don allemand destiné au ministère libanais de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur que les écoles publiques libanaises ont pu accueillir 200 000 enfants syriens cette année.
Berlin est également présent au Liban à travers diverses ONG allemandes, notamment la Croix-Rouge allemande.

 

(Repère : Réfugiés syriens, nouvelles routes, hiver approchant : le point sur la crise migratoire)


Ainsi, en améliorant les conditions de vie dans les pays d'accueil voisins de la Syrie, les réfugiés seront encouragés à rester sur place et à ne pas prendre la mer.
Sur le long terme, l'Allemagne encouragera avec d'autres pays européens des négociations de paix en Syrie, permettant aux réfugiés vivant toujours au Moyen-Orient de rentrer chez eux. Les autres, contrairement à ce que pensent de nombreux Allemands, resteront en Allemagne. Nul ne peut savoir si tous pourraient être intégrés.
Le travail d'intégration, notamment l'apprentissage de la langue et de diverses notions de la culture allemande, ainsi que les formations professionnelles permettant aux demandeurs d'asile, une fois leur demande acceptée, de travailler sur le marché allemand suivront.
La population allemande est de plus en plus âgée et l'Allemagne fait face à un problème démographique sérieux. Depuis plusieurs années, on compte 1,2 enfant par femme en âge de procréer.
Les Allemands ignorent jusqu'à présent quels sont les connaissances et le savoir-faire des personnes qu'ils sont en train d'accueillir.


Et en Allemagne, même les médecins et les ingénieurs exerçant hors de l'Europe ont besoin d'une formation, ne serait-ce que minime, pour pouvoir entamer leur carrière au pays.
Quant aux métiers qui demandent une formation technique – plombier, maçon, menuisier ou autres –, il faudra compter deux à trois ans pour qu'ils puissent bénéficier d'un certificat leur permettant de travailler.
Pour la main-d'œuvre non qualifiée, notamment le travail saisonnier, l'Allemagne compte surtout sur les Européens de l'Est, comme les Polonais, pour assurer ses besoins dans ce cadre.
Il faut donc attendre des années pour déterminer comment se déroulera l'intégration des réfugiés qui ont pris d'assaut l'Allemagne depuis le début du mois de septembre.

 

 

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