
Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, à son arrivée au Parlement, le 25 avril 2024. Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour
Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati a présenté, lors d'une session parlementaire mercredi, les mesures que son gouvernement compte mettre en place pour faire face à la crise actuelle des réfugiés syriens. Lors de cette réunion de l'Hémicycle qui portait sur la question des réfugiés et sur une aide d'un milliard d'euros de l'Union européenne promise au Liban, Nagib Mikati s'est engagé à intensifier les efforts diplomatiques pour régler ce dossier. Il a par ailleurs révélé que la présidente de la Commission européenne a promis d'augmenter le montant de l'aide, une fois que le Liban aura adopté certaines réformes.
« La question des déplacés syriens au Liban est l'un des dossiers sur lesquels le peuple libanais se retrouve », a déclaré M. Mikati devant les parlementaires. L'aide promise par l'UE « n'est rien d'autre qu'une confirmation de l'assistance périodique que la Commission européenne fournit au Liban depuis des années », a déclaré M. Mikati, ajoutant que cette aide sera réévaluée « tous les six mois en fonction des besoins du Liban ».
La présidente de la Commission européenne, elle, « a promis d'augmenter ce montant et de mener des investissements européens au Liban dès que les réformes nécessaires seront adoptées », a déclaré M. Mikati.
Une aide inconditionnelle
« Je tiens à souligner que cette aide n'est soumise à aucune condition préalable ou ultérieure et qu'aucun accord n'a été signé avec l'Union européenne à ce sujet », a encore dit M. Mikati au Parlement mercredi. « Il s'agit d'une continuation de l'aide précédente » accordée par l'UE, a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement sortant a par insisté sur le fait que l'aide visait à encourager les réfugiés syriens « à retourner dans leur pays et à ne pas rester au Liban, la plus grande partie de la Syrie étant devenue sécurisée » pour que les Syriens puissent rentrer. Nagib Mikati a par ailleurs confié avoir déclaré à Mme von der Leyen et au président chypriote, lors de leur visite à Beyrouth, « que le Liban ne peut être considéré comme une police des frontières pour aucun pays ».
Le Premier ministre sortant a par ailleurs énuméré les mesures prises par son gouvernement pour résoudre le problème des réfugiés :
1. La loi libanaise visant à expulser tous les résidents illégaux vers leur pays doit être appliquée, à condition qu'une coordination soit établie avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a-t-il déclaré.
2. Concernant la sécurité des frontières, l'armée libanaise a déployé quatre régiments le long de la frontière libano-syrienne, qui s'étend sur environ 387 km, avec 4 838 soldats répartis dans 108 centres, dont 38 tours de guet équipées de caméras et de détecteurs nocturnes. Nagib Mikati a cependant déclaré qu'« en réalité, il faudrait cinq fois les forces actuellement déployées pour contrôler au minimum les frontières, sans parler des besoins humains et logistiques pour renforcer, surveiller et contrôler les frontières maritimes ».
Il a ajouté que les services de sécurité fermaient également les points de passage illégaux et confisquaient l'argent utilisé par les contrebandiers.
3. Le ministère de l'Intérieur a publié une série de circulaires pour recenser les Syriens vivant dans la zone municipale et leurs données, a rappelé le Premier ministre. Les circulaires exigent également le signalement immédiat de tout mouvement ou rassemblement suspect lié aux Syriens déplacés, et la répression stricte des violations liées aux magasins qui sont installés dans la zone municipale par des Syriens qui ne possèdent pas les licences nécessaires, ainsi que la fermeture immédiate de ces magasins et le renvoi des contrevenants devant les tribunaux.
4. En ce qui concerne le marché du travail, le ministère du Travail a été invité à prendre des mesures juridiques strictes à l'encontre des institutions et des sociétés opérant sur le territoire libanais qui violent le droit du travail et les réglementations en vigueur. Les tentatives de contournement des textes légaux dans le but de légiférer sur les travailleurs étrangers, notamment par la création de sociétés commerciales fictives, sont également combattues, a indiqué le Premier ministre sortant.
5. Les procureurs ont été invités à renforcer les procédures juridiques relatives aux personnes impliquées dans le trafic d'êtres humains et envers celles qui entrent illégalement au Liban. Le ministère de la Justice a également été invité à examiner la possibilité d'extrader les condamnés, les prisonniers et les détenus syriens.
Tant que les milliards tombent sans conditions aucune réforme ne sera faite. Ça les pays aidants le savent et on se demande pourquoi ils ont retourné leur veste et consentent à faire, ce don empoisonné, si ça n’est pour clouer le bec aux vendus en leur remplissant les fouilles. Nous ne sommes pas tombés de la dernière pluie. Assez vous payez notre tête bande d’hypocrites
10 h 31, le 16 mai 2024