Le Premier ministre Tammam Salam prononçant un discours devant l'Onu, à New York, samedi 26 septembre 2015. Photo ANI
Le commissaire à l'Élargissement de l'UE, Johannes Hahn, a estimé samedi que "la prochaine grande vague" de migrants en Europe pourrait venir du Liban, un "Etat fragile" où la situation est "dramatique", dans un entretien au quotidien allemand Die Welt.
"Les développements au Liban m'inquiètent. La situation y est en partie dramatique", a déclaré M. Hahn au journal conservateur. "C'est de là que pourrait venir la prochaine vague de réfugiés", a-t-il estimé, alors que 1,2 million de Syriens ont trouvé refuge au Liban, soit le quart de la population, dans des conditions précaires. "Ce pays a toujours été l'Etat le plus fragile de la région", a-t-il encore dit, insistant sur "l'instabilité de la situation politique" libanaise. "Il y a également un taux de chômage important (autour de 20%, ndlr) et une dette publique exorbitante. C'est un mélange dangereux", a-t-il prévenu.
Pour freiner l'afflux de migrants vers l'Europe, l'UE, qui fait face à la pire crise migratoire depuis 1945, veut aider financièrement des pays voisins de la Syrie (Liban, Jordanie et Turquie), parfois submergés, à mieux accueillir les réfugiés. Les 28 Etats membres de l'UE sont ainsi convenus mercredi de mobiliser au moins un milliard d'euros supplémentaires pour les agences de l'Onu venant en aide aux réfugiés dans les pays voisins de la Syrie. Ils vont aussi assister le Liban, la Jordanie et la Turquie ainsi que d'autres pays au travers d'un fonds régional.
(Lire aussi : Réfugiés syriens: en Jordanie, l'approche sécuritaire prime sur l'humanitaire)
La crise des réfugiés était d'ailleurs au centre du discours prononcé samedi par le Premier ministre libanais Tammam Salam devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York. "La crise des réfugiés représente le plus grand défi pour le Liban, a affirmé M. Salam devant l'Onu. Ceci a eu un impact négatif sur le développement et l'environnement, ainsi que sur les secteurs des finances, de la sécurité et de l'éducation". Le conflit syrien a durement affecté l'économie libanaise, a ajouté M. Salam, déplorant le faible engagement de la communauté internationale au niveau humanitaire.
De son côté, le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, qui accompagnait M. Salam aux États-Unis, a estimé samedi que la population libanaise est en train d'être remplacée par d'autres populations dans son propre pays. "Un processus de remplacement s'est déclenché au Liban, substituant la population libanaise aux peuples syriens, palestiniens et autres", a indiqué M. Bassil lors d'une rencontre avec la diaspora libanaise organisée par The Lebanon-American Club à Danbury, dans le Connecticut.
"Les réfugiés syriens partent pour l'Europe parce que les pays comme le Liban sont dans l'incapacité d'en accueillir plus. Et lorsque l'Europe sera dans l'incapacité d'accueillir ce flot, ils se dirigeront vers les États-Unis", prévient le chef de la diplomatie libanaise.
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"...ceci a eu un impact négatif sur le développement et l'environnement etc., etc..." C'est bien d'aller pleurnicher devant l'ONU ! Messieurs, expliquez nous quel developpement ???Notre pays n'est pas plus avancé en développement que certains pays du tiers-monde. Quant à notre environnement, en ce moment il est décoré par des amoncellements d'ordures partout, défiguré par des constructions illégales, nos rivières polluées à l'extrême...et j'en passe ! Il est vrai que l'afflux des réfugiés a augmenté ces problèmes. Mais ils existaient bien avant leur arrivée, à cause de l'icroyable négligence et la corruption de nos IRRESPONSABLES-INCAPABLES. Et cela, le monde entier le sait déjà...lisez les différents rapports de la Banque Modiale ainsi que d'autres organismes internationaux concernant ces problèmes ! Irène Saïd
11 h 15, le 27 septembre 2015