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Société - Polémique

Onze Irakiens refoulés par l'Arabie brièvement détenus au Liban : tollé en Irak

À Beyrouth, on tempère l’ampleur de l’affaire qui « n’est pas d’ordre politique », selon les dires d'une source diplomatique contactée par « L'OLJ ».

Onze Irakiens refoulés par l'Arabie brièvement détenus au Liban : tollé en Irak

Des voyageurs à l'Aéroport international de Beyrouth, en janvier 2024. Photo d'illustration Mohammad Yassine

La semaine dernière, onze Irakiens transitant par l'Aéroport international de Beyrouth ont été refoulés par les autorités saoudiennes puis brièvement détenus au Liban. Une affaire qui a provoqué la colère d’élus irakiens. Que s’est-il passé ?

Les onze passagers irakiens se sont rendus à Riyad le 10 mai via l'AIB, à bord d’un vol de la compagnie Middle East Airlines. À leur arrivée, la Sûreté générale saoudienne décide de les renvoyer à Beyrouth à bord d'un autre vol de la MEA, faute de visa approprié, selon la presse libanaise. Une information confirmée à L'Orient-Le Jour par une source au sein de la compagnie libanaise. Les autorités saoudiennes ont refoulé les 11 Irakiens « car ils avaient indiqué vouloir se rendre en Arabie pour effectuer le pèlerinage du hajj, alors qu’ils avaient un visa touristique électronique. Pour accomplir ce pèlerinage, il faut un visa spécifique. Le visa touristique fonctionne uniquement pour les résidents du Golfe », explique-t-elle. « Ce qui s’est passé ne nous regarde pas. C’est une simple affaire de visa », insiste la source.

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Arrivés à Beyrouth le lendemain, les passagers irakiens ont été détenus par la Sûreté générale libanaise, sur ordre de la justice. « Cette histoire ne concerne pas le Liban car c'est l'Arabie qui a décidé de les renvoyer », commente une source au sein de la SG à L'OLJ. « Dans tous les pays du monde, lorsque des individus sont refoulés vers un pays tiers, ce dernier est tenu d'ouvrir une enquête. La justice nous a demandé d'arrêter ces passagers. Nous n'avons fait qu'appliquer la décision de la justice », ajoute cette source.

La justice libanaise les a remis en liberté, moins de 48h après leur détention, mais leur a confisqué leur passeport le temps de l'enquête, précise de son côté une source judiciaire à L’OLJ. Elle ajoute que les Irakiens ont été refoulés par l’Arabie saoudite en raison de « faux visas ». « Suite à l'enquête, il s'est avéré que les visas n'étaient pas falsifiés. Ce sont les documents présentés pour l’obtenir qui l'étaient », affirme la source, qui précise que ces passagers avaient fourni de faux permis de séjour qui ne proviennent toutefois pas du Liban. « La justice libanaise n'étant pas compétente dans cette affaire, elle a donc décidé mercredi de déporter ces individus vers l'Irak », indique la source.

« Précédent dangereux »
Cette affaire n'est pas passée inaperçue en Irak où des députés ont exprimé leur colère contre les autorités libanaises. C'est le cas de Youssef el-Kalabi – de l'organisation Badr, mouvement militaire et politique chiite en Irak, proche de l’Iran – qui a menacé « d’arrêter » l’aide irakienne pour le Liban. « Ce qu'ont subi ces citoyens irakiens, notamment des hommes et femmes âgés qui ont été traités comme des criminels et emprisonnés pendant plus de quatre jours, est un précédent dangereux et quelque chose d'inacceptable, » a-t-il écrit sur X, le 13 mai. « Cela aura de nombreuses conséquences, notamment la reconsidération de l’aide et des accords entre les deux pays. »

En juillet 2021, un accord avait été conclu entre Beyrouth et Bagdad pour répondre à une partie des besoins du Liban en carburant pour son électricité publique. Il a été renouvelé à plusieurs reprises.

Pour sa part, la députée irakienne Suzanne Mansour a demandé aux autorités de son pays de se mobiliser pour obtenir la remise en liberté des voyageurs détenus.

Le lendemain, Youssef el-Kilabi a annoncé que les détenus « sont libres et se trouvent dans un hôtel de Beyrouth ». « Leurs droits et ceux de l'Irak ne seront pas perdus », a-t-il prévenu. Au Liban, on tempère l’ampleur de l’affaire qui « n’est pas d’ordre politique », selon les dires d'une source diplomatique contactée par L'OLJ. « Les relations entre le Liban et l'Irak sont toujours excellentes », a-t-elle assuré. L'ambassade d'Irak au Liban n'était pas immédiatement joignable pour commenter cette affaire.

La semaine dernière, onze Irakiens transitant par l'Aéroport international de Beyrouth ont été refoulés par les autorités saoudiennes puis brièvement détenus au Liban. Une affaire qui a provoqué la colère d’élus irakiens. Que s’est-il passé ? Les onze passagers irakiens se sont rendus à Riyad le 10 mai via l'AIB, à bord d’un vol de la compagnie Middle East...
commentaires (1)

Si cette justice pouvait etre aussi prompt, efficace et rapide a agir avec les syriens qui rentrent sans aucun document, ni visa, ni salem 3alaykoum

Aboumatta

22 h 25, le 15 mai 2024

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Commentaires (1)

  • Si cette justice pouvait etre aussi prompt, efficace et rapide a agir avec les syriens qui rentrent sans aucun document, ni visa, ni salem 3alaykoum

    Aboumatta

    22 h 25, le 15 mai 2024

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