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À La Une - Conflit

Moscou poursuit ses frappes en Syrie, la coalition menée par Washington marque une pause

Entretien entre Vladimir Poutine et Salmane d'Arabie autour du dossier syrien.

Un enfant marchant dans les décombres à Douma, dans la Ghouta orientale à Damas, en Syrie, le 26 octobre 2015. REUTERS/Bassam Khabieh

Les Américains et la coalition contre le groupe Etat islamique n'ont pas mené de frappes aériennes en Syrie depuis trois jours, un calme contrastant avec l'activité de Moscou qui indique avoir frappé 94 cibles sur les dernières 24 heures.

Selon les statistiques de la coalition menée par les Etats-Unis, le dernier bombardement en Syrie remonte au jeudi 22 octobre, avec une frappe de drone dans la région de Mara (nord) visant un véhicule et un mortier.

Le Pentagone juge purement circonstancielle cette retenue, démentant notamment que la coalition puisse manquer de cibles. "Nous demandons à nos services de renseignement des cibles que nous pouvons frapper sans causer de dommages civils et nous n'en avons eu aucune ces derniers jours", a déclaré lundi le porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau Jeff Davis. "Mais ça ne veut pas dire que nous ne sommes pas en train de chercher d'autres cibles. Et il y en aura d'autres", a-t-il ajouté.

"Il n'y a rien à lire" dans ce calme récent, a indiqué un responsable de la Défense, sous couvert de l'anonymat.
"Les cibles ne manquent pas" mais "il peut y avoir toute une série de raisons pour lesquelles nous renonçons à frapper", comme le mauvais temps, a commenté un autre responsable américain.

L'armée russe a pour sa part annoncé avoir frappé en Syrie 94 cibles "terroristes" en 24 heures, un nombre de bombardements record depuis le début de l'intervention de Moscou, le 30 septembre.
Les avions russes ont effectué 59 sorties et frappé 94 cibles en 24 heures dans les provinces de Hama (centre), d'Idleb (nord-ouest), de Lattaquié (ouest), d'Alep (nord-ouest), de Deir ez-Zor (est) et dans la région de la capitale, Damas, selon un communiqué du ministère russe de la Défense.

 

(Lire aussi : En Syrie, c'est Moscou, et non plus Téhéran, qui mène la danse)



L'armée affirme en outre avoir bombardé un total de 285 cibles pour 164 sorties au cours des trois derniers jours. Selon le ministère, un dépôt de munitions du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, a notamment été détruit dans la province de Damas. Trois positions fortifiées du groupe État islamique (EI) ont également été touchées par un Su-25 à Salma, dans la province de Lattaquié, tandis qu'un atelier d'assemblage de véhicules militaires a été détruit dans la province de Hama, selon la même source.
L'aviation russe dit en outre avoir détruit une base de l'EI et un poste de commandement dans la province d'Alep, ainsi que plusieurs convois transportant carburant et munitions.

Le ministère a en outre démenti avoir touché lors de ses bombardements un hôpital de campagne à Sarmine, dans la province d'Idleb, comme l'en a accusé l'ONG Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Entretien Poutine-Salmane
Sur le plan diplomatique, le président russe s'est entretenu lundi au téléphone avec le roi Salmane d'Arabie saoudite de la situation en Syrie, a annoncé le Kremlin, alors que Moscou multiplie ses efforts visant à trouver une solution politique au conflit syrien.

La conversation entre "le président russe Vladimir Poutine et le roi Salmane d'Arabie saoudite a eu lieu à l'initiative saoudienne", a précisé le Kremlin dans un communiqué.
Les deux parties "ont poursuivi l'échange d'avis sur l'ensemble de questions liées au règlement de la crise syrienne, y compris compte tenu d'une rencontre quadripartite" entre le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et ses homologues américain, turc et saoudien vendredi dernier à Vienne, selon la même source.

 

 (Lire aussi : L’opposition syrienne sert-elle encore à quelque chose ?)



Cette rencontre exceptionnelle des diplomaties des quatre pays, réunies pour tenter de trouver - en vain pour l'instant - un règlement politique du conflit syrien, pourrait être suivie d'un autre rendez-vous vendredi, impliquant davantage de participants.

De son côté, Bachar el-Assad a reçu lundi à Damas le ministre omanais des Affaires étrangères Youssef Ben Alawi, une très rare visite pour un ministre du Golfe depuis le début du conflit en Syrie, a rapporté l'agence officielle Sana. MM. Assad et Alawi ont examiné "les idées proposées au niveau régional et international pour aider à résoudre la crise en Syrie", a précisé Sana. Le sultanat d'Oman n'a pas coupé ses relations diplomatiques et politiques avec Damas contrairement aux autres pays du Golfe.

Par ailleurs, la France prépare une réunion sur la Syrie mardi à Paris autour des "principaux partenaires régionaux", a annoncé lundi le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, sans en préciser le format, lors d'un point de presse électronique.

Sur le plan humanitaire, au moins 120.000 personnes ont été déplacées par les combats dans les provinces syriennes d'Alep, Hama et Idleb depuis début octobre en raison de la poursuite des combats, a déclaré à l'AFP une porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'Onu (Ocha), Vanessa Huguenin, à Genève. Elle a précisé que ce chiffre s'élevait à 50.000 la semaine dernière.
Selon l'Onu, la majorité des déplacés sont restés dans leur province, à proximité de leurs localités d'origine. Mais certains ont aussi fui vers les camps situés dans la région du village de Qah, près de la frontière turque.

 

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