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À La Une - Liban

Militaires otages de l'EI : "Une brèche dans les négociations", malgré une rencontre avortée

Dans des déclarations à L'Orient-Le Jour, Hussein Youssef, père du soldat Mohammad, accuse les médias d'avoir "fait échouer le rendez-vous" avec les jihadistes preneurs d'otages.

Vue générale de la ville de Ersal, aux abords de laquelle apparaît un camp de réfugiés syriens. Photo d'archives REUTERS/Ahmad Shalha

Alors qu'ils étaient sans aucune nouvelle de leurs proches depuis neuf mois, les familles des militaires libanais otages de l'organisation Etat islamique, ont tenté, hier, de rencontrer leurs proches, dans le jurd de Ersal (Békaa). En vain. Malgré l'échec de cette rencontre, qui avait pourtant été coordonnée avec les jihadistes, Hussein Youssef, père du soldat Mohammad, veut voir une "brèche dans les négociations".


Mardi, l'épouse du soldat Mohammad Youssef, Ghenwa, a livré les détails de cette tentative de rencontre qui avait été montée en coordination avec les jihadistes. "Nous étions une dizaine de personnes, des hommes et des femmes, des proches de quatre militaires détenus : Ibrahim Mghayt, Khaled Mokbel, Hussein Ammar et Mohammad Youssef. Nous sommes arrivés à Ersal. Nous avons dépassé le barrage de Wadi Hmayed et nous sommes entrés en contact avec des membres de l'EI. Nous les avons attendus dans un endroit, en plein jurd, qu'ils nous avaient indiqué". Ghenwa a souligné qu'une cinquantaine de miliciens l'EI sont venus à leur rencontre. "Ils n'avaient pas un accent libanais. Nous avons attendu trois heures sous le soleil. Puis ils nous ont signifié que la visite avait été annulée pour des raisons de sécurité", a-t-elle indiqué. Samedi dernier, les familles s'étaient déjà rendues dans la bourgade sunnite, mais n'avaient également pas pu voir leurs proches ce jour-là.

Interrogé par L'Orient-Le Jour, Hussein Youssef, assure que l'armée libanaise a toujours été aux côtés des familles, lors de leur déplacement. "La troupe assurait nos arrières et veillait à ce que nous rentrions en sécurité", précise-t-il.

 

(Pour mémoire : Kahwagi : Les militaires otages resteront le souci majeur de l'armée jusqu'à leur libération)

 

"Une véritable brèche dans les négociations"
"Je suis resté cinq jours à Ersal, raconte M. Youssef. Nous avons été chaleureusement accueillis par les habitants de la ville qui nous ont exprimé toute leur compassion. Certains d'entre eux ont même insisté à se rendre avec nous dans le jurd à la rencontre des ravisseurs".

Certes, Hussein Youssef n'a pas rencontré son fils, enlevé avec des dizaines de militaires en août 2014 lors de combats entre l'armée et des jihadistes de l'EI et du Front al-Nosra, mais il ne perd pas espoir. "Je suis prêt à retourner dans le jurd dès demain ou après demain". Ce qui le motive, c'est une lueur d'espoir au niveau des négociations : "L'un des responsables du groupe jihadiste, qui avait un accent syrien, m'a promis qu'un médiateur allait être désigné afin de rétablir le contact avec l'Etat". Et de poursuivre : "Cette avancée est la première depuis plusieurs mois. Il y a une véritable brèche dans les négociations".

Vingt-cinq militaires au total sont encore aux mains des jihadistes de l'EI et du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) depuis les combats d'août 2014. Quatre ont déjà été assassinés en captivité. Si des informations ont circulé sur un développement positif des négociations pour la libération des otages d'al-Nosra, rien n'a plus filtré depuis neuf mois sur les militaires aux mains de l'EI.

Hussein Youssef, tout en restant prudent, met en avant un autre signe positif : la manière dont les jihadistes ont traité avec les familles. "Ils nous ont accueillis de manière très correcte, ce qui nous a interpellés. On ressentait un changement positif dans la manière dont ils échangeaient avec nous".

 

(Pour mémoire : Le flou le plus total continue d'entourer le dossier des militaires otages)

 

"Les médias ont fait échouer la rencontre"
Interrogé sur les raisons pour lesquelles la rencontre de mardi a échoué, Hussein Youssef laisse éclater sa colère contre les médias, affirmant que "90% des informations qu'ils ont véhiculées mardi sont fausses".  "Ce sont les médias qui ont fait échouer la rencontre, ajoute-t-il. Tout laissait croire qu'elle allait être couronnée de succès, mais c'est à la dernière minute que le processus à échoué". Pour M. Youssef, "les médias, à la poursuite du scoop, ont révélé l'endroit de la rencontre, ce qui a poussé les ravisseurs à annuler le rendez-vous avec nos fils".

Selon le père du soldat otage, "les ravisseurs n'ont fait parvenir aucun message au général Abbas Ibrahim (directeur de la Sûreté générale et chargé du dossier par le gouvernement)", contrairement à certaines informations véhiculées par les médias mardi.

"C'est pour cela qu'aujourd'hui, nous tenons les médias pour responsables de l'échec de la rencontre", affirme Hussein Youssef. "La presse et les chaînes d'infos doivent être davantage responsables dans leur manière de traiter ce dossier.

 

 

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commentaires (2)

Par contre pour les bandits du Hezbollah, celui ci peut bien liberer ses propres prisonniers pour les liberer...quelle honte

IMB a SPO

16 h 19, le 20 août 2015

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Commentaires (2)

  • Par contre pour les bandits du Hezbollah, celui ci peut bien liberer ses propres prisonniers pour les liberer...quelle honte

    IMB a SPO

    16 h 19, le 20 août 2015

  • Les militaires en faction ont été capturés par des bactéries comme le fait entendre l'épouse de Mohamed, ils parlent pas notre arabe. Ils seront libérés par une opération militaire ou pas mais en aucune façon on ne pourra rendre les bactéries salafowahabites de bensoudie sympathiques à nos yeux . Tenez vous le pour dit. ..

    FRIK-A-FRAK

    19 h 29, le 19 août 2015

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