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Liban

Les familles des otages de l’EI tentent en vain de rencontrer leurs proches

Le père d'un soldat dénonce la médiatisation de l'arrestation du cheikh radical sunnite Ahmad al-Assir, une provocation, selon ses dires.

Vue générale de la ville de Ersal, dans la Békaa. Archives AFP

Les familles des militaires retenus en otage par le groupe État islamique (EI) se sont rendues samedi à Ersal dans la Békaa afin de voir leurs proches dans le jurd de la ville, mais n'y sont pas parvenues.

Il s'agit des familles de Khaled Mokbel, Hussein Ammar, Mohammad Youssef et Ibrahim Mghayt. L'EI retient neuf soldats depuis août 2014.
Après avoir rencontré le président du conseil municipal de Ersal, Ali Hojeiry, les familles ont tenté de se rendre sur les hauteurs de la ville. Deux d'entre elles ont rebroussé chemin et sont rentrées chez elles, alors que les deux autres, notamment la famille Youssef, sont toujours chez M. Hojeiry, dans l'espoir d'avoir des nouvelles de leurs proches.
« Nous avons entrepris cette démarche sans coordonner avec quiconque, car nous avons été poussés au désespoir », confie Hussein Youssef à L'Orient-Le Jour. Le père du soldat Mohammad ne cache pas son amertume : « Depuis plus de neuf mois, l'État ne nous a donné aucune information sur le sort de nos proches. Nous avons perdu toute confiance dans le gouvernement. » « Nous sommes prêts à affronter le danger de mort pour nous enquérir du sort de nos enfants », a-t-il par ailleurs assuré.
Expliquant la démarche adoptée, Hussein Youssef raconte qu'« un médiateur a été envoyé dans le jurd de Ersal afin de contacter les ravisseurs et arranger une rencontre. Mais jusqu'à présent, ce médiateur n'est toujours pas rentré. Nous dépendons de lui, nous ne pouvons rien faire de notre côté. S'il le faut, nous allons rester à Ersal jusqu'à ce qu'il rentre ».
Ce quinquagénaire, originaire de Rachaya, se dit gravement préoccupé : « Nous sommes très inquiets en ce moment, surtout après l'arrestation du cheikh Ahmad el-Assir. Pourquoi avoir rendu l'affaire publique ? Pourquoi se réjouit-on de ce coup de filet, sans penser aux retombées que cela pourrait avoir sur le dossier des militaires otages ? Je soutiens l'État dans l'accomplissement de ses tâches, mais toute cette médiatisation est, pour moi, pure provocation. Pourquoi certains se vantent de cet exploit, alors qu'il met en danger la vie de nos proches? »
Si les familles des militaires retenus par le Front al-Nosra ont déjà rencontré leurs fils captifs, les familles des militaires retenus par l'EI n'en ont pas encore eu la permission. Cela ne décourage pas pour autant Hussein Youssef. « Nous continuerons d'essayer de revoir nos proches. Et notre sit-in (place Riad el-Solh) sera maintenu jusqu'à la libération du dernier otage », assure-t-il.

Les familles des militaires retenus en otage par le groupe État islamique (EI) se sont rendues samedi à Ersal dans la Békaa afin de voir leurs proches dans le jurd de la ville, mais n'y sont pas parvenues.
Il s'agit des familles de Khaled Mokbel, Hussein Ammar, Mohammad Youssef et Ibrahim Mghayt. L'EI retient neuf soldats depuis août 2014.Après avoir rencontré le président du conseil...

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