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À La Une - Syrie

Damas sceptique sur la mise en garde américaine contre son armée

Al-Nosra capture de nouveau des rebelles entraînés par Washington.

Des combattants du Front Al-Nosra, le 26 mai à Alep, en Syrie. Photo Fadi al-Halabi / AFP

La Syrie affichait mardi son scepticisme après les menaces américaines de frapper pour la première fois son armée en soutien à des rebelles formés par Washington, au moment où el-Qaëda a enlevé de nouveaux membres de ce groupe d'insurgés.

Un porte-parole de la Maison Blanche a prévenu que Damas "ne doit pas interférer" avec les actions des insurgés formés par les Américains pour combattre l'organisation extrémiste Etat islamique (EI). Sinon, a-t-il dit, "des mesures supplémentaires" pourraient être prises pour les protéger, laissant planer la menace de frappes aériennes contre les forces du président Bachar el-Assad.

Officiellement, les autorités n'ont pas réagi, mais la presse a accusé Washington d'hypocrisie et de vantardise. "Les terroristes que Washington entend défendre ne sont que l'autre face de l'extrémisme dont souffre la Syrie et cette dernière les combattra jusqu'à l'anéantissement", assure le quotidien gouvernemental As-Saoura. "L'Amérique ment ouvertement en affirmant qu'elle veut combattre l'EI. La coalition internationale qu'elle a formée se borne à faire du grand spectacle dans le plus pur style hollywoodien en Syrie et en Irak".

Damas considère comme "terroristes" l'ensemble de ses ennemis depuis le début de la guerre en Syrie, que ce soit les militants pacifiques, les rebelles ou les jihadistes de l'EI et du Front Al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda. Une coalition internationale dirigée par Washington mène depuis septembre 2014 des frappes contre les positions de ces deux groupes jihadistes.

Bien que les Américains aient appelé à plusieurs reprises au départ de M. Assad, ils n'ont jamais mené d'opération militaire contre ses troupes. Un haut responsable de sécurité à Damas a minimisé les menaces américaines. "Il s'agit de propos destinés aux médias. Les États-Unis ont affirmé que la coalition allait écraser le terrorisme mais ce sont les forces sur le terrain (l'armée syrienne) qui fixent les lignes de front".
"Depuis trois ans, ils (les Américains) parlent de zone tampon (dans le nord de la Syrie), mais les souhaits sont une chose et la réalité en est une autre". "Tout est possible dans la guerre, mais notre lecture montre que les choses vont vers l'apaisement et non vers une aggravation du conflit", assure ce haut responsable.

 

(Lire aussi : Et les nouveaux alliés des Américains en Syrie sont..., l'article d'Anthony Samrani)

 

Pas de clash Washington-Damas
Un politicien proche du régime va plus loin. "Les Etats-Unis ont fait parvenir un message à Damas de ne pas s'inquiéter de ces déclarations, car il s'agit en fait de frapper durement Al-Nosra et non pas l'armée syrienne", a-t-il dit à l'AFP.

Ce groupe mène la chasse contre les 54 rebelles armés et équipés par Washington, entrés à la mi juillet en Syrie et censés lutter contre les jihadistes de l'EI. Ils sont qualifiés de "rebelles modérés" par les Américains.

Al-Nosra a enlevé lundi ou mardi au moins cinq de ces rebelles dans le nord-ouest du pays, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Home (OSDH), moins d'une semaine après que le groupe en a capturé huit autres.

Les États-Unis ont annoncé avoir mené vendredi leur première frappe aérienne pour défendre ce groupe.
Bassam Abou Abdallah, directeur du Centre d'études stratégiques de Damas, juge qu'il "ne s'agit pas d'un tournant de la guerre". "Parler de 'rebelles modérés' comme le font les Américains relève du fantasme", ajoute cet analyste proche du régime. "Ils ne sont que quelques dizaines de combattants et je ne vois pas comme ils peuvent changer l'équation dans le nord de la Syrie face au Front al Nosra, Ahrar al-Cham et d'autres" groupes extrémistes.

L'analyste Charles Lister, du Brookings Doha Centre, exclut également une confrontation entre les États-Unis et le régime syrien, estimant que les déclarations américaines marquent plus un changement dans le ton que sur le terrain. Selon lui, comme la force formée par les Américains devra se déployer dans le nord de la Syrie où l'armée n'est plus très présente, "il existe des chances infimes d'une confrontation avec les forces gouvernementales dont l'activité est très limitée dans ce secteur". "Il est extrêmement peu probable, au moins dans les six prochains mois, que puisse se produire une situation ou les Américains auront à se battre ou à frapper les forces du régime", ajoute-t-il.

 

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commentaires (3)

DEPUIS QUE LE MASTODONTE A PERDU SES DEUX DONTES... ET SES C... IL N'EST PLUS PRIS AU SÉRIEUX...

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 14, le 04 août 2015

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Commentaires (3)

  • DEPUIS QUE LE MASTODONTE A PERDU SES DEUX DONTES... ET SES C... IL N'EST PLUS PRIS AU SÉRIEUX...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 14, le 04 août 2015

  • Il est CUIT.... le "monchâr" Con !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 23, le 04 août 2015

  • Et hop ! certains y verront ( encoooooore) un delai de 1 à 2 semaines pour voir Bashar président élu partir !!! looool!!!! L'Iran NPR , ne lâchera jamais le morceau du lionceau ! enfonçons nous ça dans le crane !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 39, le 04 août 2015

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