Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Al-Nosra revendique le rapt de rebelles entraînés par les Américains

La coalition détruit deux ponts clés pour l'EI à la frontière syro-irakienne.

Vue générale d'un quartier de la ville d'Alep, contrôlé par le régime du président syrien Bachar el-Assad. AFP PHOTO / GEORGE OURFALIAN

Le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, a revendiqué vendredi l'enlèvement la veille dans le nord de la Syrie de rebelles formés par les États-Unis.

"L'Amérique a recruté des types de ce qu'on appelle l'opposition modérée (...) qui ont subi des programmes d'entraînement sous les auspices de la CIA. Il y a quelque jours, un groupe appelé la Division 30 est entré en Syrie (...). Le Front al-Nosra a arrêté plusieurs d'entre eux", indique le groupe dans un communiqué publié sur internet.

El-Qaëda les accuse d'être "des agents des intérêts américains dans la région et de leurs projets de lutter contre +les organisations terroristes+ comme ils nous qualifient". Selon cette organisation extrémiste sunnite, leurs agissements "sont devenus très clairs avec la coopération et la coordination entre la Division 30 et l'aviation de la coalition internationale (conduite par les États-Unis), qui intervient en Syrie pour bombarder et tenter de défaire les positions d'al-Nosra".

Au moins 54 membres de la Division 30 sont entrés en Syrie à la mi-juillet, équipés de 30 véhicules tout-terrain, d'armes et de munitions de fabrication américaine. Huit d'entre eux, dont un commandant, avaient été enlevés mercredi soir par al-Nosra dans un village de la province d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Sur sa page Facebook, la Division 30 avait dénoncé l'enlèvement du colonel Nadim Hassan et de ses compagnons et demandé "aux frères du Front al-Nosra de les libérer immédiatement".

Le ministère américain de la Défense avait démenti jeudi le rapt. "Je peux vous confirmer qu'aucun membre de la nouvelle force syrienne n'a été enlevé". Par "nouvelle force syrienne" (New Syrian Force, en anglais), les autorités américaines désignent les rebelles modérés qu'ils ont entrepris de former pour lutter contre le groupe jihadiste sunnite Etat islamique (EI) qui occupe environ la moitié du territoire syrien.

Pour Charles Lister, expert de la Syrie au Brookings Doha Centre, "le Front al-Nosra adopte ainsi le moyen le plus efficace pour mettre à mal les initiatives américaines et occidentales visant à imposer leur influence sur les dynamiques du conflit dans le nord de la Syrie".


Vendredi, les combattants d'al-Nosra ont lancé à l'aube "une attaque contre le siège de la Division 30 aux environs de la ville d'Azaz dans le nord de la province septentrionale d'Alep", a rapporté l'OSDH. Dix-huit combattants du groupe ont été tués dans des raids de la coalition et les affrontements ayant suivi l'attaque. Sept personnes parmi les rebelles et membres de la Division 30 ont également été tuées.

 
Dans un communiqué, la Division 30 a fait part vendredi d'un bilan de cinq morts et 18 blessés et a affirmé avoir réussi à empêcher al-Nosra de prendre son QG. Elle demande "à tous les combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) de se dresser sérieusement et effectivement contre les actes du Front al-Nosra et appelle les frères d'al-Nosra à cesser leurs actes et à préserver les sang des musulmans".

 

(Pour mémoire : Un haut responsable d'el-Qaëda tué par une frappe de la coalition en Syrie)

 


Deux ponts clés pour l'EI détruits
A la frontière avec l'Irak, la coalition internationale a détruit deux ponts que l'EI utilisait pour relier ses positions de part et d'autre de la frontière entre la Syrie et l'Irak, a rapporté l'OSDH.

"La coalition a détruit dans la nuit de jeudi à vendredi deux ponts reliant la ville syrienne de Boukamal à l'Irak. Il s'agit de ponts stratégiquement importants pour les mouvements de l'EI", a affirmé Rami Abdel Rahmane. "Ils permettaient à l'EI de relier Boukamal à la frontière irakienne (et de parcourir la distance) en quelques minutes. Les frappes ne bloquent pas complètement les voies de passage mais rendent plus difficile les mouvements de l'EI car il doit utiliser des routes plus longues et qui mettent plus longtemps à découvert ses convois", a-t-il ajouté.

La coalition a confirmé dans un communiqué militaire avoir frappé "près de Deiz el-Zor, trois ponts de l'EI". "Les forces de la coalition ont frappé plusieurs cibles de l'EI près de la frontière orientale de la Syrie afin de réduire la liberté de mouvement" du groupe extrémiste, a indiqué le général de brigade Kevin Killea, chef d'état-major de la coalition. "Ces frappes auront un profond impact sur la capacité de l'EI à diriger des opérations en Irak à partir de la Syrie, particulièrement à Ramadi", capitale provinciale de la région d'Al-Anbar, a-t-il ajouté.

Les deux ponts étaient "parmi les principales routes menant à la frontière irakienne", a indiqué M. Abdel Rahmane. L'un d'eux enjambait l'Euphrate et le second, un affluent. Le troisième pont visé par la coalition se situe dans la même province mais pas près de la frontière.

L'EI avait chassé les rebelles de Boukamal le 1er juillet 2014, après s'être emparé deux semaines plus tôt de l'importante localité frontalière de Qaïm dans la province d'Anbar en Irak. C'est par ce tronçon de près de 25 km que l'EI faisait passer armes et combattants entre les deux pays.

 

Lire aussi

De Mistura propose une nouvelle approche pour la paix en Syrie

Assad reconnaît « un manque en ressources humaines » au sein de son armée

La guerre pacifique contre le jihad

Le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, a revendiqué vendredi l'enlèvement la veille dans le nord de la Syrie de rebelles formés par les États-Unis.
"L'Amérique a recruté des types de ce qu'on appelle l'opposition modérée (...) qui ont subi des programmes d'entraînement sous les auspices de la CIA. Il y a quelque jours, un groupe appelé la Division 30 est entré en Syrie...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut