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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Présidentielle : comme Mamberti, Girault s’est heurté à un mur

Présidée par le directeur du département Afrique du Nord/Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères, Jean-François Girault, la rencontre annuelle des ambassadeurs de France de la région s'est déroulée deux jours durant à la Résidence des Pins en présence des diplomates français accrédités au Liban, en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak, aux Émirats arabes unis, en Jordanie, au Yémen, au sultanat d'Oman, en Syrie et en Israël. Elle a ainsi permis aux ambassadeurs d'aborder les questions relatives à chacun de ces différents pays.

L'ambassadeur de France à Beyrouth, Patrice Paoli, a établi, au cours de la rencontre, un rapport détaillé de la vacance présidentielle et de ses causes, ainsi que des dangers qui guettent le pays, notamment dans le jurd de Ersal, où certaines parties appellent l'armée à intervenir pour nettoyer la zone des jihadistes syriens.
L'événement a également été l'occasion de procéder à une évaluation de la situation en Syrie et en Irak, ainsi que de l'expansion du terrorisme sous son aspect le plus hideux, à travers Daech (le groupe État islamique). Le coup d'État des houthis au Yémen et l'offensive saoudienne contre ce pays ont également été au menu des discussions.

Le blocage institutionnel, par le biais du vide présidentiel, des veto de certains partis à la législation de nécessité à la Chambre et du début de la paralysie de l'action gouvernementale, a cependant été le deuxième objectif de la visite de M. Girault au Liban. Fait notable, l'émissaire français, dont la visite au Liban s'est caractérisée par un mutisme total, s'est contenté de rencontrer durant son séjour le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre, Tammam Salam, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil.
Lors de sa rencontre avec M. Girault, le chef de la diplomatie a mis en exergue, une fois de plus, la nécessité d'élire un président maronite fort, disposant d'une représentativité populaire et parlementaire importante. M. Bassil a souligné que le Courant patriotique libre s'opposerait à tout candidat ne présentant pas ces caractéristiques. La position inchangée du ministre des Affaires étrangères n'a guère surpris l'émissaire.

Jean-François Girault n'a pas rencontré les deux candidats « forts » lors de son passage à Beyrouth. Il a ainsi préféré tenir une réunion informelle avec les différentes forces politiques, présentes à un dîner donné jeudi soir par l'ambassadeur Paoli. Au représentant de chacune des formations, M. Girault a posé la même question : comment sortir de l'impasse présidentielle ?
De sources bien informées, l'émissaire français serait venu à Beyrouth pour tenter de trouver une issue à la « crise du quorum », pour reprendre les termes d'un ambassadeur européen. Il serait cependant reparti déçu, ayant été témoin, durant sa présence au Liban, de l'éclatement de la crise gouvernementale, qui fragilise encore plus le Liban face aux dangers régionaux et des retombées de la crise syrienne.

C'est ce même sentiment d'étonnement désagréable qui aurait frappé le cardinal Dominique Mamberti lors de sa visite, lequel aura au moins eu la consolation d'être témoin de la rencontre entre Michel Aoun et Samir Geagea à Rabieh. Même si cette dernière n'aide guère, au final, à débloquer l'impasse présidentielle, du moins pour l'instant. Au contraire, l'une des deux parties qui ont opéré la réconciliation de Rabieh menace à présent de paralyser l'action du cabinet...

 

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Présidée par le directeur du département Afrique du Nord/Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères, Jean-François Girault, la rencontre annuelle des ambassadeurs de France de la région s'est déroulée deux jours durant à la Résidence des Pins en présence des diplomates français accrédités au Liban, en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak, aux Émirats arabes unis, en...
commentaires (1)

On connait la rengaine du CPL sur "un président maronite fort, disposant d'une représentativité populaire et politique importante." Au Kesrouan, un caza maronite, le CPL a eu 51,59% des voix aux élections de 2009. On est loin de ses 70% fictifs. Presque tous les députés du CPL ont été élus par les voix chiites, notamment à Jbeil, à Baabda, à Jezzine... Au Metn par les voix arméniennes du Tachnag. Ce n'est plus une rengaine, cela devient une scie.

Un Libanais

10 h 53, le 06 juin 2015

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Commentaires (1)

  • On connait la rengaine du CPL sur "un président maronite fort, disposant d'une représentativité populaire et politique importante." Au Kesrouan, un caza maronite, le CPL a eu 51,59% des voix aux élections de 2009. On est loin de ses 70% fictifs. Presque tous les députés du CPL ont été élus par les voix chiites, notamment à Jbeil, à Baabda, à Jezzine... Au Metn par les voix arméniennes du Tachnag. Ce n'est plus une rengaine, cela devient une scie.

    Un Libanais

    10 h 53, le 06 juin 2015

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