L'armée libanaise a procédé jeudi matin à une opération musclée dans le camp de réfugiés palestiniens de Chatila, dans la banlieue sud de Beyrouth, qui a notamment abouti à l'arrestation d'« un important trafiquant de drogue », a confirmé à L'Orient-Le Jour une source militaire qui a requis l'anonymat.
Tôt jeudi, la troupe avait annoncé sur X qu'une descente avait été menée dans le secteur de Chatila « pour arrêter des trafiquants de drogue et autres fauteurs de trouble ». « Des échanges de coups de feu ont lieu entre l'armée et des prévenus », poursuit le texte.
En début d'après-midi, la troupe a indiqué sur X avoir arrêté 37 personnes impliquées dans le trafic de drogue à Beyrouth et dans d'autres régions. L'armée a saisi « de grandes quantités de cocaïne, de keif (cannabis) et de pilules de salvia (plante hallucinogène), ainsi que des armes et des munitions », explique le texte. Cette opération, menée selon le communiqué dans le secteur dit du « Hangar » à Chatila, a fait un tué et un blessé parmi les suspects.
Selon la source interrogée par L'OLJ, les perquisitions ont permis d'arrêter un « important trafiquant de drogue dans le camp ainsi que plusieurs personnes impliquées dans le trafic de toutes sortes de stupéfiants ». La nationalité du trafiquant et des autres suspects n'a pas été révélée.
Des vidéos filmées par des automobilistes présents dans la zone et publiées sur les réseaux sociaux montrent un déploiement important de chars et véhicules de l'armée dans le secteur de Chatila. Dans une vidéo tournée vraisemblablement à l'intérieur du camp, on peut voir un bulldozer de l'armée détruisant un mur en béton dans une ruelle.
De nombreux trafiquants et dealers trouvent souvent refuge dans les camps palestiniens, où l'armée n'opère que très rarement et où la sécurité est assurée par les factions palestiniennes sur place.
Les autorités libanaises affirment redoubler d'efforts pour lutter contre le trafic de drogue au Liban et à l'étranger, une pratique régulièrement dénoncée comme insuffisante par les États du Golfe, qui ont souvent intercepté des transports de drogue, en particulier le Captagon, en provenance du Liban et à destination d'autres pays. Lundi, les Forces de sécurité intérieure (FSI) avaient annoncé la saisie de 600 000 pilules de Captagon, pesant environ 110 kg et cachées dans un chauffe-eau, que des trafiquants tentaient de faire sortir du Liban par le poste-frontière de Masnaa, dans la Békaa. Le 3 avril dernier, les FSI avaient saisi 27 kg de haschisch (une forme condensée de cannabis) dissimulés dans des sacs de café dans un entrepôt de Mar Mikhael, un quartier de Beyrouth proche du port. Une semaine auparavant, la police avait saisi près de 150 kg de la même substance.