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Politique - Diplomatie

Mikati à Guterres : Beyrouth "déterminé" à résoudre le dossier des Syriens au Liban, "quels que soient les obstacles"

À Bahreïn, le Premier ministre sortant a rappelé « la nécessité pour le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés de coopérer pleinement avec le gouvernement libanais ».

Mikati à Guterres : Beyrouth

Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati (d.), s'entretenant avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en marge d'un sommet de la Ligue arabe à Manama, à Bahreïn, le 16 mai 2024. Photo X / @grandserail

Actuellement à Manama pour participer au sommet de la Ligue arabe, le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, a affirmé jeudi lors d'un entretien avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, que son cabinet était « déterminé à trouver une solution » à la présence syrienne au Liban, « quels que soient les obstacles ». Les Nations unies, à l'instar d'une majorité des acteurs internationaux, estiment que la situation en Syrie n'est pas propice à un retour des réfugiés et migrants syriens vers leur pays, une solution prônée par les autorités libanaises depuis des années et à nouveau remise sur le tapis ces dernières semaines. 

Lors de son entretien à Bahreïn avec M. Guterres, Nagib Mikati a souligné « la nécessité pour le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés de coopérer pleinement avec le gouvernement libanais, étant donné que le cabinet est déterminé à mener à bien la résolution de cette question, quels que soient les obstacles et les entraves », selon un communiqué publié par le Grand Sérail. 

Mercredi, le Parlement libanais avait émis une série de recommandations concernant la question des réfugiés et migrants syriens, appelant notamment à la formation d'un comité ministériel, dirigé par le Premier ministre sortant, qui sera chargé d'élaborer un « plan détaillé » pour le rapatriement des Syriens. Les recommandations prises évoquaient également une demande aux agences de l'ONU de verser des « incitations financières » pour encourager les retours en Syrie. Depuis une dizaine de jours, les autorités libanaises évoquent également régulièrement l'accord passé en 2003 entre le HCR et la Sûreté générale libanaise, en pleine guerre d'Irak, qui affirmait que le Liban ne pouvait accueillir que temporairement des réfugiés, pour une période maximale d'un an. 

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« Pression sur Israël »
Nagib Mikati a en outre discuté avec le chef de l'ONU des affrontements en cours entre le Hezbollah et Israël au Liban-Sud, et appelé les Nations unies à « faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à son agression ». 

De son côté, le secrétariat général de l'ONU a indiqué dans un communiqué que lors de sa réunion avec Nagib Mikati, M. Guterres a « exprimé son soutien continu au Liban et au peuple libanais ». « Le Premier ministre libanais et le secrétaire général ont discuté de la situation dans le pays, notamment des préoccupations liées aux tensions accrues le long de la Ligne bleue », selon ce texte, obtenu par notre correspondante à l'ONU, Sylviane Zehil.

Le sommet de Manama devrait être dominé par la guerre meurtrière qui ravage la bande de Gaza depuis plus de sept mois.

Etaient présents à cette réunion plusieurs ministres libanais, ainsi que le chef de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. Concernant d'ailleurs le retrait de certains pays de leur financement à l'Unrwa, après des informations israéliennes faisant état de liens entre l'agence et le Hamas, M. Mikati a espéré « la poursuite du soutien et du financement du travail de l'Unrwa, qui est de la plus haute importance dans les circonstances difficiles que traverse actuellement le Liban ».  Recevant des délégations sur son lieu de résidence à Manama, M. Mikati s'est en outre entretenu avec le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch. 

Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati lors du 33è sommet de la Ligue arabe à Manama, capitale de Bahreïn, le 16 mai 2024. Photo X/@grandserail

Prenant la parole lors du sommet de la Ligue arabe, M. Mikati a répété les mêmes positions, mettant l'accent sur sa demande d'exercer des « pressions sur Israël pour qu'il se retire de notre territoire, cesse ses violations et ses agressions terrestres, maritimes et aériennes, et applique intégralement la résolution 1701 ».

La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée en août 2006, a mis fin à un conflit armé entre Israël et le Hezbollah. Elle prévoit notamment le déploiement de l'armée libanaise dans le sud du pays, ainsi que celle d'un contingent de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban.

« Mécanisme de financement » 

Devant les pays de la Ligue arabe, M. Mikati a abordé, de nouveau, la question de la présence de centaines de milliers de ressortissants syriens au Liban, qui ont fui leur pays depuis 2011 : « Nous espérons qu'un comité conjoint arabe soit mis en route sur la Syrie, afin d'aider à trouver une vision arabe commune et à élaborer un mécanisme de financement pour garantir les ressources nécessaires au retour rapide des déplacés syriens dans leur pays », a-t-il affirmé. Il a également exhorté à « la fin de l'instrumentalisation de cette question qui menace la sécurité et la stabilité du Liban, mais aussi celles des pays donateurs ».

Abordant rapidement la présidentielle au Liban, qui est au point mort, M. Mikati a affirmé que « les Libanais comptent beaucoup sur le rôle effectif des pays arabes frères et du quintette, pour aider les forces politiques libanaises à assurer le succès de cette élection », les parlementaires de la Chambre des députés n'étant pas encore parvenus à élire un successeur à Michel Aoun depuis 2022 malgré douze séances électorales.

Dans un communiqué publié à l'issue du sommet et relayé par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), la Ligue arabe « appelle la communauté internationale à se conformer à ses obligations légales et à prendre des mesures fermes pour mettre fin à la colonisation israélienne des territoires arabes occupés depuis 1967, y compris le Golan syrien et le sud du Liban ».

Les pays de la Ligue confirment leur soutien au Liban, « à sa souveraineté, sa stabilité et l'unité de son territoire ». Ils «exhortent toutes les parties libanaises à donner la priorité à l'élection d'un président, à renforcer les travaux des institutions, à traiter les défis politiques et sécuritaires, à mener les réformes économiques nécessaires et à renforcer les capacités de l'armée libanaise et des Forces de sécurité intérieure, pour protéger la sécurité du Liban, sa stabilité et ses frontières reconnues internationalement face aux agressions israéliennes», ajoute le texte.

Actuellement à Manama pour participer au sommet de la Ligue arabe, le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, a affirmé jeudi lors d'un entretien avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, que son cabinet était « déterminé à trouver une solution » à la présence syrienne au Liban, « quels que soient les obstacles ». Les Nations unies, à...
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Avec une tambouille d’hypocrisie, d’opportunisme et de trahison, on ira loin, très loin dans l’horreur et l’indifférence de tous ces belligérants qui disent ce qu’il faut faire et font ce qu’ils n’auraient jamais dû accepter de faire pour sauver les civils d’une mort certaine. Il ne sert à rien M. Guteres de venir pleurer les morts après coup, il faut tout faire pour leur éviter cette mort évitable par un simple courage et une détermination à punir les coupables au lieu de les récompenser.

Sissi zayyat

10 h 10, le 17 mai 2024

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Commentaires (1)

  • Avec une tambouille d’hypocrisie, d’opportunisme et de trahison, on ira loin, très loin dans l’horreur et l’indifférence de tous ces belligérants qui disent ce qu’il faut faire et font ce qu’ils n’auraient jamais dû accepter de faire pour sauver les civils d’une mort certaine. Il ne sert à rien M. Guteres de venir pleurer les morts après coup, il faut tout faire pour leur éviter cette mort évitable par un simple courage et une détermination à punir les coupables au lieu de les récompenser.

    Sissi zayyat

    10 h 10, le 17 mai 2024

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