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À La Une - Liban

Confusion autour de l'identité et du lien avec Baghdadi d'une femme arrêtée au Liban

Une épouse et un fils de Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe Etat islamique, ont été arrêtés au Liban il y a dix jours a-t-on appris le 2 décembre 2014. AFP Photo

Une certaine confusion régnait mardi soir sur l'identité d'une femme arrêtée avec un ou plusieurs enfants par l'armée libanaise il y a une dizaine de jours.

La femme arrêtée serait Saja al-Doulaimi, de nationalité irakienne. Cette femme est présentée par des responsables de la sécurité libanaise interrogés par Reuters comme étant l'une des épouses d'Abou Bakr al-Baghdadi, "calife" du groupe Etat islamique (EI).

Saja al-Doulaimi faisait partie du groupe de prisonnières détenues par le régime de Bachar el-Assad qui avaient été libérées en mars 2014 en contrepartie de la libération de treize religieuses et de leurs trois auxiliaires. Ces dernières avaient été enlevées par des jihadistes du Front al-Nosra début décembre du monastère de Sainte-Tècle à Maaloula, en Syrie. Dans une vidéo diffusée par l'activiste syrien Hadi Abdallah sur YouTube, l'on voyait l'opération d'échanges des religieuses avec une femme voilée et ses trois enfants à Wadi Ata, localité syrienne située à la frontière avec le Liban. L'on avait appris par la suite que la femme en question était Saja al-Doulaimi.

 

Selon des sources tribales en Irak, Baghdadi a trois femmes, deux Irakiennes et une Syrienne. Un combattant de l'EI interrogé en Syrie a accusé les Libanais de mentir et de répandre des fausses nouvelles, affirmant qu'aucune épouse du calife n'avait été arrêtée.

 

Ce matin, une source des services de sécurité avait indiqué à l'AFP que l'armée libanaise avait arrêté une épouse de nationalité syrienne et un enfant du chef de l'EI près de la frontière avec la Syrie il y a dix jours, en possession d'un fausse identité. "Une des femmes de Baghdadi est détenue avec son fils au centre des services de renseignements militaires de Yarzé (près de Beyrouth) après avoir été arrêtée avec une carte d'identité falsifiée. Elle doit être interrogée", a déclaré cette source. "Cette jeune femme de nationalité syrienne a été arrêtée par les services de renseignements militaires alors qu'elle voyageait avec son fils, âgé de 8 ou 9 ans, près (de la ville frontalière sunnite) d'Ersal il y a dix jours", a indiqué cette source. "Il s'agit de sa seconde femme", a encore indiqué la source.

A Reuters, des responsables de la sécurité libanaise avaient indiqué que ce n'est pas un fils qui a été arrêté, mais une fille. Le journal libanais As-Safir rapportait, quant à lui, que l'armée l'avait arrêtée en coordination avec des "services de renseignement étrangers".

Selon un spécialiste du Proche-Orient, Fawaz Gerges, de la London School of Economics, l'arrestation de Saja Dlaymé a été possible grâce à la collaboration entre l'armée libanaise et les services de renseignement américains. "C'est une nouvelle inquiétante pour l'EI, et en particulier pour ses chefs", a-t-il dit.

 

Les autorités libanaises ont également interpelé la femme d'Anas Charkas, l'un des dirigeants du Front al-Nosra en Syrie, avait indiqué Reuters.

 

Les autorités libanaises pourraient se servir de cette arrestation pour négocier la libération de 27 membres des forces de sécurité capturés par des jihadistes du Front al-Nosra et de l'EI lors de combats, début août, à Ersal, dans la Békaa. Trois otages ont déjà été exécutés, dont deux par décapitation.

 

Depuis la semaine dernière, les jihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, exigent la libération d'une autre femme, Joumana Hmayyed, faute de quoi l'un de leurs otages, le soldat Ali Bazzal, serait exécuté. Joumana Hmayyed avait été arrêtée, en février dernier, à bord d'une Kia bourrée d'explosifs au rond-point entre Ersal et Laboué.

 

(Lire aussi : Le clan Bazzal contre-attaque : Aucun Syrien à Ersal ne nous échappera si Ali est tué)

 

 

En août dernier, c'est une autre femme jihadiste qui faisait l’actualité : Aya Batrich Zoureikat. Nous avons rapporté dans nos colonnes la libération de cette femme de nationalité irakienne, qui avait été arrêtée à Tripoli, capitale du Liban-nord.

Aya Batrich se serait mariée à un des grands leaders du courant takfiriste, répondant au nom de Zoureikat, qui lui aurait confié qu'il était le commanditaire et le cerveau de l'attentat à la voiture piégée contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth en novembre 2013. Zoureikat aurait en outre chargé Aya Batrich de plusieurs missions sensibles au Qalamoun et dans la région de Raqqa, en Syrie.
Aya Batrich Zoureikat aurait également été l'épouse du chef des "Brigades Abdallah Azzam", organisation radicale sunnite affiliée à el-Qaëda, ainsi que celle de Maged Maged, un des leaders de cette organisation arrêté par l'armée. Il avait été blessé au cours de son arrestation et avait succombé à ses blessures à l'hôpital militaire de Badaro après avoir été interrogé par le parquet militaire.

Des sources avaient indiqué à L'Orient-Le Jour que Aya Batrich avait un rôle pivot d'émissaire entre la Syrie et le Liban.

"Derrière ces relations conjugales nébuleuses se cachent, en toute vraisemblance, d'obscures missions à caractère terroriste. Il reste qu'au terme de son interrogatoire par les autoritaires judiciaires concernées au cours des derniers jours, le juge Sami Sader a décidé de remettre la pasionaria en liberté faute de preuves quant à son éventuelle implication dans des activités terroristes. Cette remise en liberté dans le contexte présent a soulevé plusieurs interrogations. De là à émettre l'hypothèse d'un +marché+ quelconque dans le cadre du règlement du problème de Ersal, il n'y a qu'un pas que certains observateurs n'ont pas hésité à franchir", écrivait-on dans nos colonnes en août dernier.

 

Le 5 novembre dernier, la fondation Quilliam, un think tank basé à Londres, avait indiqué que les activistes de l'EI se servent de femmes acquises à leur cause pour recruter des combattants et convaincre des fidèles de s'engager dans le combat que l'organisation mène en Irak et en Syrie où elle a proclamé l'instauration d'un califat. Selon la Fondation, des femmes soutenant le combat de l'EI utilisent des sites communautaires via Instagram, Twitter, Ask.fm, VK ou encore Facebook pour promettre aux candidats jihadistes "une utopie islamiste". "D'autres groupes, comme el-Qaëda, ont été soutenus par des femmes dans le passé. L'Etat islamique a, lui, recruté des femmes et il envoie des femmes vivre dans le califat", expliquait Charlie Winter, membre de cette fondation.

 

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commentaires (3)

FAUT NI L'ARRÊTER NI LA GARDER AU LIBAN... REFOULEMENT HORS DES FRONTIÈRES !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 48, le 02 décembre 2014

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Commentaires (3)

  • FAUT NI L'ARRÊTER NI LA GARDER AU LIBAN... REFOULEMENT HORS DES FRONTIÈRES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 48, le 02 décembre 2014

  • Ben, il faut la cuisiner jusqu'au bout pour la dépouiller de toutes informations utiles à nos services de sécurité et de défense du pays. Après seulement... si elle est propre, elle doit etre relachée... sinon utilisée.

    Ali Farhat

    16 h 18, le 02 décembre 2014

  • Vite relachez la !!! pas par peur de represailles , mais il va falloir ouvrir 10.000m2 de prison pour toutes ses femmes et ses enfants et toutes celles qu'ils violent au quotidien ... Au Liban pas de place pour toute sa marmaille , euh!!!!! sa racaille ....

    FRIK-A-FRAK

    13 h 00, le 02 décembre 2014

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