« S'il arrive quelque chose à Ali Bazzal, aucune femme, aucun homme, vieillard syrien à Ersal ne sera épargné. » C'est par cette contre-menace que le clan Bazzal a réagi au énième avertissement lancé hier soir par le Front al-Nosra, à l'égard non plus seulement de Ali Bazzal, semble-t-il, mais de deux autres otages militaires, menacés hier d'être incessamment tués.
Avant d'aller sous presse, Ali Bazzal était encore vivant. Le seul élément prouvant cela est le fait que le Front al-Nosra – qui avait annoncé dès 20h son intention de le mettre à mort – n'avait toujours pas annoncé officiellement son décès, comme il l'avait fait pour Mohammad Hamiyeh. Les ravisseurs, qui avaient donné un délai jusqu'à hier après-midi, ont réitéré leurs menaces, accusant les autorités libanaises de tergiverser et de ne pas les prendre au sérieux.
Alors qu'une lueur d'espoir commençait à peine à pointer dimanche, avec l'annonce d'une liste de noms des prisonniers que le groupe islamiste voudrait voir échangés contre les otages et l'acceptation « du principe de l'échange » annoncé en cours de journée hier, la décision soudaine du Front al-Nosra en soirée a fait l'effet d'un coup de tonnerre sur les familles.
Le mutisme dont ont fait preuve hier Abbas Ibrahim et Waël Bou Faour, chargés du suivi des négociations, en dit long sur la gestion désastreuse de ce dossier. Des informations répercutées par la MTV faisaient même état de l'intention de M. Ibrahim de se retirer de l'affaire.
Les quelques éléments qui ont par ailleurs filtré des milieux officiels laissent clairement entrevoir une querelle de prérogatives au sein du comité de suivi, le directeur de la Sûreté, Abbas Ibrahim, ayant laissé entendre à plusieurs reprises par divers canaux qu'il est le seul habilité à gérer ce dossier, alors que le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, reste exclusivement chargé de la coordination avec les parents. Le médiateur du Qatar, quant à lui, aurait lâché prise en cours de route, pour ne plus jamais revenir.
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Enfin, on ne sait toujours pas ce que signifie l'information selon laquelle le gouvernement aurait accepté « le principe de l'échange », sachant que le ministre du Travail, Sejaan Azzi, a assuré hier qu' « il n'est pas question d'échanger, avec les prisonniers qui sont condamnés, les terroristes qui ont tué des soldats de l'armée ou ceux qui sont condamnés à la peine de mort ».
Survoltées par tant de contradictions et de manque de coordination entre les officiels, les familles des otages se sont rabattues, une fois de plus, sur la seule arme qu'elles détiennent : le blocage des rues. Ainsi, ont été coupées en soirée la route de Saïfi et celle de Laboué dans la Békaa.
Épuisés, lassés et à bout de nerfs, les proches des otages ont une fois de plus laissé éclater leur colère, ne sachant plus à quel Dieu se vouer. La mère de Ali Bazzal était disposée hier soir à aller jusqu'au jurd de Ersal, le no man's land où sont retenus les otages, pour ramener elle-même son fils. Elle a invité les autres familles à l'accompagner. Son désespoir est tel qu'elle pourrait bien le faire. À condition que son fils puisse survivre à cette énième nuit de terreur.
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commentaires (4)
Le seul pb au liban c'est que une milice s'emploie depuis très longtemps, surtout kand l'ennemi israélien est sortie du liban, a vouloir prendre la place de l'état libanais pour ce donner une raison d'exister ... Depuis kand les fermes de chebaa sont libanaise? cette frase a été dire par des plus grand stratège syrien ... Après le retrait les syriens on changer la donne en rapellant au Hezbollah et au libanais en général que ces fermes sont libanaise et k´après les avoirs reprises d'israël la Syrie et le liban définiront a ki elle reviendront de la pure fiction vous dis je
Bery tus
22 h 45, le 02 décembre 2014