Geagea : "Pas de solution sans l'élection d'un président"

Intervenant après un nouveau report de l'élection présidentielle, faute de quorum, le chef des Forces libanaises et candidat à la magistrature suprême, Samir Geagea, a estimé jeudi que depuis le début de la période de vacance à la présidence, "nous vivons une dans un état de paralysie totale". Une situation qui a "des répercussions sur notre situation sécuritaire, économique et sociale".

La présidence est vacante depuis le 25 mai, date de la fin du mandat de Michel Sleiman. Nabih Berry avait convoqué les députés à une première séance plénière le mercredi 23 avril. Celle-ci n'a pas débouché sur l'élection d'un nouveau président, aucun des candidats n'ayant obtenu le nombre de voix nécessaires. Tous les tours suivants ont tourné court, faute de quorum. Jeudi matin, le quorum des deux-tiers (86 députés sur 128) n'a, de nouveau, pas été atteint, seulement 57 députés s'étant présentés au Parlement. La quatorzième séance a été fixée au 29 octobre.

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"Le Hezbollah et le CPL sont toujours déterminés à bloquer cette échéance. Les problèmes s'accumulent, et gérer nos affaires intérieures ne peut commencer que par l'élection d'un chef de l'Etat", a estimé M. Geagea.

"Je veux dire au citoyen libanais lambda : pas de solution sans l'élection d'un président", a lancé le chef des FL. Et de s'interroger : "Toutes nos propositions n'ont pas d'écho chez l'autre camp. Qu'attend le général Aoun ? Nous devons cesser de nous cacher derrière les soi-disant facteurs externes et régionaux. En tant que 14 Mars et Forces libanaises, que devons-nous faire d'autre ? Nous proposons de discuter avec l'autre camp, mais celui-ci refuse". M. Geagea a également estimé que "la présidence est la nécessité des nécessités. Pas de solution à Brital, Ersal ou au Akkar, sans l'élection d'un président", a-t-il déclaré en référence aux différents incidents sécuritaires impliquant des jihadistes ces dernières semaines.

Concernant l'"état de nécessité législative" défini par le vice-président des FL Georges Adwan et préconisant de légiférer sur les dossiers urgents même en temps de vacance à la présidence, le leader des FL a voulu rappeler aux Libanais que "le gouvernement n'a pas fait le nécessaire afin de tenir des élections législatives".

Abordant le dossier des militaires enlevés par les jihadistes à Ersal, en août, M. Geagea a estimé que "nous sommes en droit de demander au gouvernement ce qu'il a fait dans ce dossier qui dure depuis plus de deux mois. Le gouvernement actuel est responsable de leur libération. Ses atermoiements sont inacceptables".

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Pour le leader des FL, un "solution à ce dossier" est que le Hezbollah se retire de Syrie, où les combattants chiites prêtent main forte aux forces de Bachar el-Assad. "Une autre solution résiderait en la libération par la force des otages militaires, même si une telle solution est dangereuse. Mais il faut tenter quelque chose. La situation est intenable. Le gouvernement doit prendre une décision", a martelé M. Geagea.

Une trentaine de soldats et agents des Forces de sécurité intérieure (FSI) sont retenus en otage par les jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienen d'el-Qaëda) et du groupe de l'État islamique (EI, ex-Daech) depuis les combats meurtriers avec la troupe en août à Ersal, dans la Békaa. Trois ont déjà été tués, dont deux par décapitation. Les jihadistes réclament la libération d'islamistes incarcérés au Liban ainsi que le retrait du Hezbollah de Syrie.

Commentant la récente attaque revendiquée par le Hezbollah contre l'armée israélienne dans les hameaux de Chebaa (Liban-sud), M. Geagea a dénoncé "une trahison nationale". "Résister face à l'ennemi n'est pas votre responsabilité. Laissez cela à l'Etat. En tant que citoyen libanais payant ses impôts, je refuse cela. Le Hezbollah nous vole nos droits".

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