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Nos Lecteurs ont la Parole - Louis INGEA

Dear Henry

Tu as, paraît-il, quatre-vingt-onze ans et toujours bon œil et bonne plume. Ton dernier ouvrage nous parle d'un nouvel « ordre mondial ». Et moi, modestement, j'en ai pris le titre pour un euphémisme.
Car c'est de « désordre mondial » qu'il s'agit, en réalité. Un désordre que toi-même et ceux parmi tes concitoyens qui te ressemblent n'ont cessé d'orchestrer depuis un demi-siècle.
Que cherche, en fait, le lobby gouvernemental des États-Unis d'Amérique ? Celui qui mène effectivement la danse des Affaires (pas si étrangères) par-delà les frontières du Nouveau Continent ?
Tout le monde sait que la vague de la postmodernité, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est un phénomène exclusivement économique. Basé non pas tant sur l'appât du gain, tel que forcément dicté par ce qu'on appelle la société de consommation, mais sur le désir profond de domination économique à tous les niveaux et sur tous les plans.
Le flux et les raisons du flux, qui a inondé les territoires américains et les a peuplés d'individus à la recherche de liberté et de prospérité, constitue le gène fondamental qui anime leur subconscient. Pour de tels êtres humains, c'est d'abord et surtout le confort, autant matériel que moral, qui est pris en compte. Ainsi qu'une certaine religiosité dont les préceptes et les coutumes n'expriment qu'une sensibilité superficielle par rapport aux véritables valeurs de la religion.
Aussi, les plus ingénus d'entre vous ont-ils su saisir la balle au vol et exploité, avec l'intelligence de l'appétit, tout le potentiel intellectuel et humain disponible par millions d'exemplaires sur leur territoire.
Le plus célèbre d'entre eux, c'est bien toi, dear Henry, et tu ne le sais que trop.
Lorsque, il y a quelques années, feue la journaliste Oriana Fallaci t'avait soumis « à la question », nous avions découvert à travers les lignes de son compte-rendu toute l'avidité, toute la roublardise, toute la suffisance dont font preuve ceux qui pensent comme toi. Elle ne t'avait pas ménagé dans sa conclusion. Mais toi, comme à ton habitude, tu n'en as tiré que gloriole et satisfaction... Évidemment ! Lorsqu'on a derrière son dos une carrière de ministre prestigieux et que l'on fait partie du clan élu qui s'est octroyé
l'exclusivité de la destinée humaine !...
Le terrorisme n'est pas uniquement le fléau cruel, désolant et inacceptable que nous font subir aujourd'hui, dans le monde entier, les jihadistes de sinistre appellation. Il y a aussi ce terrorisme insidieux, apparemment intelligent, qui ronge les consciences et les nourrit de fiel. Un terrorisme intellectuel qui se gave de raisonnements philosophiques, historiques, westphaliens, comme tu les qualifies, et qui ne vise au fond qu'à faire accepter toutes les théories de bouleversements sociaux et politiques afin de justifier la mainmise globale d'une idée, d'une nation et d'un orgueil sans limites.
Pour toi qui ne donnes ni conclusion ni solution aux problèmes évoqués dans cet « ordre mondial », la globalisation ne serait qu'un phénomène à sens unique dans le but de tout regrouper sous une seule férule. Et non dans l'intention d'« unir », au sens profond et religieux du terme.
Or, si tu ne le sais pas, l'union différencie. Et parce qu'elle différencie, elle unifie et enrichit l'univers à la façon des pétales d'une fleur. Tous pareils mais distincts les uns des autres et non identiques. Tous parfumés mais contribuant chacun à l'émission d'une fragrance dont les ondes produisent à l'unisson le parfum final.
Trop subtil comme argument? Simple, pourtant, et clair.
Mais ceux qui « chantent tout l'été », dormant sur leurs lauriers et croyant dominer le globe terrestre à grands renforts de pétrole, de techniques et de puissance militaire, devront bien se réveiller un matin pour constater le désordre navrant qu'ils ont occasionné.
« Vous chantiez ? nous dit Jean de La Fontaine. J'en suis fort aise. Eh ! bien, dansez maintenant... » Maintenant que le monde des vilains s'est levé. Un monde, par ailleurs, que vous avez contribué à créer. Par vos manigances, vos louvoiements, votre égoïsme et, pour tout dire, par votre cruauté mentale, fille de la cupidité et du dollar.
À tes pieds, aujourd'hui, dear Henry, la misérable macédoine sortie de vos cuisines ! Vous avez dénaturé les vraies valeurs de bonté, de générosité, d'ouverture, de développement, de modestie, de travail et d'amour, telles que les enseigne, quoique bien maladroitement, le christianisme. Mais ces valeurs-là ont leur vie et leur printemps. Arabe ou international, peu importe. Pointe le moment de vérité où il faudra choisir entre la jouissance et la joie. Entre l'orgueil et le progrès. Entre la suffisance et l'amour.
Les braves gens le savent, qui souffrent en silence, qui peinent et espèrent en la vie de l'esprit. Et qui restent certains d'avoir gain de cause au sortir du tunnel, de cet enfer mécanique dans lequel les personnes qui partagent tes opinions les auront enfermés. Non ! La matière ne saurait triompher de l'esprit. C'est inscrit dans l'ADN du cosmos. Viendra le temps où le véritable jihad, sécrété par les entrailles de l'humanité, fera comprendre à chacun comment organiser sa vie, rétablir sa propre dignité, laisser venir du fond de son être cette « montée de conscience » dont la poussée, incontournable, saura donner son sens à un « ordre » autant mondial que divin.
Ton personnage, dear Henry, malgré le symbole même qu'il représente, n'est pas l'objet amer dont je me plains. C'est à tout l'ensemble qui t'entoure et dont tu es issu que je m'adresse.
Car les soubresauts machiavéliques, les raisonnements doctrinaux, les prétentions académiques qui n'ont cessé de miner depuis des décennies les fibres de nos consciences, c'est aux gémonies que je les voue...
Yahvé nous en préserve !

Tu as, paraît-il, quatre-vingt-onze ans et toujours bon œil et bonne plume. Ton dernier ouvrage nous parle d'un nouvel « ordre mondial ». Et moi, modestement, j'en ai pris le titre pour un euphémisme.Car c'est de « désordre mondial » qu'il s'agit, en réalité. Un désordre que toi-même et ceux parmi tes concitoyens qui te ressemblent n'ont cessé d'orchestrer depuis un...

commentaires (2)

LA FONTAINE... AUX IDÉES PLEINES... QUI SEMA DANS LA RÉGION TOUTES LES HAINES !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 36, le 02 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • LA FONTAINE... AUX IDÉES PLEINES... QUI SEMA DANS LA RÉGION TOUTES LES HAINES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 36, le 02 octobre 2014

  • Dear Louis Ingea votre article c'est la pure verite, c'est genial, seulement il faut rappeler a ce salaud sioniste qui se nomme Henry Kkissinger que tous ses cacophonies d'un "nouvel ordre" ,ca existe seulement dans ses reves chimeriques et que le monde entier va se debarrasser de tous les mesquins schitzofreniques comme lui et comme son peuple juif, degoutable et psycopath, criminel...dommage , ca va prendre un peu du temps. Nora B. P.

    nora panoyan

    19 h 04, le 01 octobre 2014

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