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À La Une - Syrie-Irak

Washington rallie dix pays arabes contre les jihadistes

Damas met en garde contre le lancement de frappes sur son territoire sans son accord.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a réussi à convaincre ses homologues de dix pays arabes conviés à une réunion jeudi à Djeddah de soutenir la campagne lancée par Barack Obama pour éradiquer l'Etat islamique. REUTERS/Brendan Smialowski/Pool

Les Etats-Unis ont obtenu jeudi le soutien de dix pays arabes à la campagne lancée par le président Barack Obama pour "éradiquer" les jihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak et jusqu'en Syrie. Le régime syrien, appuyé par la Russie, n'a toutefois pas tardé à hausser le ton contre Washington.

Quelques heures après la déclaration solennelle de M. Obama à Washington, son chef de la diplomatie John Kerry a réussi à convaincre ses homologues de dix pays arabes conviés à une réunion à Djeddah (Arabie Saoudite). Les Etats-Unis et ces pays, dont l'Arabie saoudite, le Qatar, l'Irak et l'Egypte, "ont déclaré leur engagement partagé à se tenir unis contre la menace que pose pour la région et le monde le terrorisme, y compris le soi-disant EI", selon un communiqué commun. Cet engagement pourrait impliquer une participation à une "campagne militaire coordonnée", précise le texte, sans entrer dans les détails.
M. Kerry poursuivra son offensive diplomatique se rendant à Ankara vendredi puis au Caire samedi, pour rencontrer le chef de la Ligue arabe.

(Lire aussi : Bassil : "Le Liban est partenaire de la communauté internationale dans sa guerre contre le terrorisme")


Dans son allocution télévisée, M. Obama a affirmé que l'objectif de son "plan d'action" était "clair": "Nous affaiblirons, et, à terme, détruirons l'EI", "une organisation terroriste qui n'a d'autre vision que le massacre de tous ceux qui s'opposent à elle". Pour mener cette guerre "implacable", "je n'hésiterai pas à agir contre l'EI en Syrie, comme en Irak", a-t-il précisé.

(Repère : Les principaux points du discours d'Obama)


Les avions américains pourraient donc effectuer des raids aériens contre les positions de l'EI en Syrie en plus de ceux qu'ils mènent depuis le 8 août dans le nord de l'Irak. Ces derniers se sont avérés déterminants dans la reprise par les troupes irakiennes de secteurs aux jihadistes. L'envoi de troupes de combat au sol reste en revanche exclu.

 

1 600 Américains en Irak
La stratégie dévoilée par M. Obama a été approuvée par l'opposition syrienne, qui apparaît comme sa principale bénéficiaire puisqu'elle devrait bénéficier des moyens militaires qu'elle réclame depuis longtemps.

Le gouvernement irakien a pour sa part salué l'annonce par M. Obama de l'envoi de 475 conseillers militaires supplémentaires en Irak pour soutenir les forces kurdes et fédérales en termes d'équipements, de formation et de renseignements. Cet effort portera à environ 1 600 le nombre de militaires américains présents dans le pays. Pour mener les frappes contre l'EI, les Etats-Unis vont commencer à baser une partie de leurs avions militaires à Erbil, au Kurdistan irakien, ont indiqué jeudi des responsables du Pentagone.

Cet engagement représente un tournant pour M. Obama qui avait jusqu'à présent affiché sa volonté de tourner la page d'une décennie de guerre, notamment en retirant les troupes américaines d'Irak fin 2011.
Mais il a été acculé à agir face aux atrocités commises par l'EI qui a notamment décapité deux journalistes américains enlevés en Syrie.

(Lire aussi : 11-Septembre : l'Amérique face à ses propres démons)


Sans surprise, la Russie a jugé que des frappes en Syrie sans l'aval de l'ONU constitueraient une "violation grossière" du droit international. Le régime de Bachar el-Assad a également prévenu Washington que "toute action sans l'accord du gouvernement serait considérée comme une attaque contre la Syrie".

Hollande en Irak vendredi
Présente à la réunion de Djeddah, la Turquie a confirmé qu'elle ne prendrait pas part aux opérations armées, se concentrant "entièrement sur les opérations humanitaires".

En Europe, l'Allemagne a exclu de participer à des frappes aériennes en Syrie. "On ne nous l'a pas demandé et nous ne le ferons pas", a dit son ministre des Affaires étrangères Franz-Walter Steinmeier.
Le Premier ministre britannique David Cameron a déclaré qu'il n'excluait "rien" alors que son ministre des Affaires étrangères avait indiqué que Londres ne participerait pas à des frappes en Syrie.

Le président français François Hollande aura l'occasion de présenter la position de Paris à l'occasion d'une visite en Irak vendredi. Le chef de la diplomatie Laurent Fabius a indiqué que la France participerait "si nécessaire à une action militaire aérienne" en Irak.

(Lire aussi : Qui participe à la coalition internationale contre l'État islamique ?)

 

Rôle "clé" pour l'Arabie
Pour les Etats-Unis, l'Arabie saoudite devrait être l'"élément clé de la coalition par sa taille, son poids économique et sa portée religieuse avec les sunnites", selon un responsable américain.
M. Obama a d'ailleurs tenu à appeler le roi saoudien Abdallah avant son intervention et tous deux ont souligné la nécessité d'aider l'opposition syrienne face à l'EI.

Les Etats-Unis entendent "renforcer leurs bases" dans le Golfe et accroître "les vols de surveillance", a indiqué le responsable américain. Les Saoudiens pourraient s'engager à former et entraîner des rebelles syriens. Les Etats-Unis insistent aussi sur la nécessité de tarir les financements de l'EI.


Par ailleurs, 45 Casques bleus fidjiens de l'ONU retenus depuis le 28 août sur le plateau syrien du Golan par les rebelles du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, ont été libérés.

Onze civils ont été en outre tués lors de raids de l'aviation militaire syrienne sur la localité d'al-Bab, tenue par l'EI, au nord de la Syrie, selon une ONG. Par ailleurs, 17 personnes dont quatre enfants ont été tuées dans des raids du régime sur Douma, une ville tenue par les rebelles près de Damas

 

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