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À La Une - Ukraine

Kiev vise la reddition des rebelles, écartant des pourparlers dans l'immédiat

Les forces ukrainiennes préparent le blocus des places fortes des insurgés, Donetsk et Lougansk.

Un soldat ukrainien à proximité d'un tank détruit appartenant aux séparatistes prorusses, à Slaviansk, le 7 juillet 2014. REUTERS/Gleb Garanich

Les forces ukrainiennes préparaient mardi le blocus des places fortes des insurgés, Donetsk et Lougansk, avec l'objectif déclaré d'obtenir leur reddition, alors que Kiev recevait à nouveau le soutien verbal de Washington contrastant avec une position plus nuancée des Européens.

Le gouvernement ukrainien ne négociera pas avec les rebelles tant qu'ils n'auront pas déposé les armes, a déclaré le ministre de la Défense Valeriï Gueleteï, cité mardi sur le site web de son ministère.

Il n'a pas été possible d'obtenir une réaction des responsables séparatistes à Donetsk, mais dans une vidéo préenregistrée dont l'AFP a obtenu copie, l'ex-"gouverneur populaire" autoproclamé Pavel Goubarev a appelé tous les volontaires à prendre les armes. "Maintenant nous avons besoin de l'aide de tous les habitants de la ville, a-t-il dit, nous avons besoin que les militants prennent les armes et se dressent pour défendre leur famille et leur terre natale."

 

(Lire aussi : Donetsk la rebelle prépare sa défense)


Pour Kiev, "il n'y aura plus de cessez-le-feu unilatéral" - comme celui qui avait expiré le 30 juin - de la part des forces ukrainiennes engagées dans "l'opération antiterroriste" dans l'Est du pays, a affirmé le ministre de la Défense. "Le président ukrainien l'a dit clairement: toute négociation, quelle qu'elle soit, sera possible uniquement après que les combattants auront déposé définitivement les armes", a-t-il déclaré, rejetant implicitement les appels européens au retour à un cessez-le-feu sans conditions.


En visite en Mongolie, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a appelé lundi Kiev à dialoguer avec les séparatistes pour rechercher un cessez-le-feu, tadis qu'une porte-parole du gouvernement de Berlin soulignait qu'"un cessez-le-feu bilatéral et sans condition intervenant très rapidement reste essentiel". Mais aux yeux de Kiev, un cessez-le-feu inconditionnel, observé tant que les insurgés contrôlent une partie de la frontière avec la Russie, ne ferait que renforcer ces derniers.

 

(Pour mémoire: Ukraine : le président propose un dialogue aux séparatistes)


Les présidents américain Barack Obama et français François Hollande, qui ont eu un entretien téléphonique lundi, ont adopté un langage légèrement différent, appelant leur homologue russe Vladimir Poutine à "faire pression sur les séparatistes" prorusses "afin qu'ils acceptent le dialogue avec les autorités ukrainiennes", selon la présidence française.

 

Tirs à Lougansk
De son côté, la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki, interrogée sur des images de victimes civiles dans l'Est de l'Ukraine, victimes attribuées à des bombardements aériens par les forces de Kiev, a réaffirmé le soutien de Washington à ces dernières.

 

(Lire aussi: L'armée ukrainienne subit la pire attaque séparatiste dans l'est)


"Le gouvernement de l'Ukraine défend son pays et je pense qu'il a le droit de le faire", a dit la porte-parole. "Les habitants de l'Ukraine ont le droit de vivre en paix et en sécurité, sans que des séparatistes appuyés par la Russie attaquent leurs maisons. C'est la cause première de cette situation et nous ne devons pas l'oublier", a-t-elle ajouté.


Reçue à Kiev mardi, la ministre italienne des Affaires étrangères Federica Mogherini a exprimé son soutien au plan de paix de M. Porochenko, "seule voie", selon elle, pour sortir de la crise. Devant gagner Moscou dans la journée, Mme Mogherini a assuré qu'elle y porterait le même message, affirmant qu'il fallait "utiliser les mécanismes politiques pour régler ce problème".


A Donetsk, la situation était calme mardi matin. En revanche, des tirs étaient signalés à Lougansk, l'autre grande ville de l'Est contrôlée par les rebelles. Un taxi collectif y a été touché par un obus en début de journée, faisant deux morts et quatre blessés, ont annoncé les autorités locales. L'origine des tirs n'a pas été précisée.

 

(Lire aussi : Porochenko face à une tâche herculéenne : pacifier son pays au bord d'une guerre civile)


A Kiev, le président Porochenko, qui avait changé la semaine dernière son ministre de la Défense et son chef d'état major, a remanié la direction des services de sécurité SBU, en nommant notamment Vassyl Grytsak à la tête du Centre antiterroriste. Le numéro un du SBU Valentin Nalyvaïtchenko, ex-député du parti Oudar de l'ancien boxeur Vitali Klitschko, garde son poste.


Et à Moscou, qui, selon Kiev, joue un rôle clé en soutenant la rébellion, les succès des forces ukrainiennes sur le terrain n'ont pas suscité de réaction vigoureuse, sa classe dirigeante apparaissant divisée entre les partisans de la ligne dure, poussant à l'escalade du conflit, et ceux de la solution diplomatique, soucieux de l'impact que d'éventuelles nouvelles sanctions pourraient avoir sur l'économie russe.

 

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